Le détachement rejoint ainsi Tobolsk en . Avec Gmelin, Müller remonte l'Irtych et arrive à Irkoutsk le . Après un périple jusqu'à Nertchinsk, les deux hommes retournent à Irkoutsk pour hiverner. Gmelin se charge des collections de flore et de minéraux ainsi que de zoologie et de météorologie, tandis que Müller étudie les manuscrits des archives sibériennes dont il effectue des copies. Il organise aussi des fouilles et mène des travaux ethnologiques et linguistiques[2].
Le , Müller se rend à Oust-Kout où il est rejoint par Louis Delisle de la Croyère avec qui il descend la Léna et visite la région jusqu'à Irkoutsk qu'il rejoint début septembre et où ils retrouvent Vitus Béring et Alekseï Tchirikov. Les collections de Gmelin disparaissant dans un incendie, Müller, Gmelin et Delisle explorent de nouveau les régions visitées et expédient Kracheninnikov au Kamtchatka. Ils rejoignent Irkousk pour l'hiver. En 1737, en désaccord avec Béring, les scientifiques de l'expédition obtiennent une autonomie entière[3]. Après avoir envoyé leur plus brillant élève au Kamtchatka, Stepan Kracheninnikov, ils reçoivent le soutien demandé avec l'arrivée en 1739 des scientifiques Georg Wilhelm Steller et Johann Eberhard Fischer(de)[3].
En 1739, ils parcourent l'Ienisseï jusqu'à Nova Mangazeïa, atteignent Krasnoïarsk où ils décident de se séparer[4]. Müller, accompagné de son interprète Jakob Lindenau, visite alors l'Ob, reste l'hiver à Tobolsk, se rend à Tioumen, explore l'Oural où il tombe gravement malade à Ekaterinbourg. Il se soigne à Tobolsk. Pendant ce temps, Gmelin à explorer les steppes de la Baraba et l'Oural[4].
Les deux hommes se rejoignent à Tourinsk et sont de retour à Saint-Pétersbourg le [4]. Gmelin y rédige sa Flora Siberica et regagne l'Allemagne. Müller, forcé à se faire naturaliser Russe, écrit son Histoire de la Sibérie mais ses mérites ne sont alors pas reconnus en raison d'inimitiés à l'Académie de Russie[5]. Lorsque Catherine II devient impératrice (il a participé à son coup d'état en traduisant le manifeste de Catherine II), il est enfin reconnu et devient chef des archives du Collège des Affaires étrangères[6].
Notes et références
↑ a et bYves Gauthier et Antoine Garcia, L'exploration de la Sibérie, Actes Sud, 1996, p. 233-234
↑Yves Gauthier et Antoine Garcia, L'exploration de la Sibérie, Actes Sud, 1996, p. 236-237
↑ a et bYves Gauthier et Antoine Garcia, L'exploration de la Sibérie, Actes Sud, 1996, p. 240
↑ ab et cYves Gauthier et Antoine Garcia, L'exploration de la Sibérie, Actes Sud, 1996, p. 242-243
↑Yves Gauthier et Antoine Garcia, L'exploration de la Sibérie, Actes Sud, 1996, p. 243
↑Yves Gauthier et Antoine Garcia, L'exploration de la Sibérie, Actes Sud, 1996, p. 244
Bibliographie
Joseph Lawrence Black, G.F. Müller and the Imperial Russian Academy of Sciences, 1725-1783: First Steps in the Development of the Historical Sciences in Russia, McGill-Queen’s University Press, Kingston-Montréal, 1986
Joseph Lawrence Black, Dieter K. Buse, G.-F. Müller and Siberia, 1733-1743, Limestone Press, Kingston, Ontario / Fairbanks, Alaska, 1989
Aleksander Christianovich Elert, Ekspedicionnye materialy G. F. Millera kak istocnik po istorii Sibiri, Akademija Nauk SSSR, Sibirskoe Otdelenie, Institut Istorii, Filologii i Filosofii, Novosibirsk, 1990
Michel d'Arcangues, Dictionnaire des explorateurs des pôles, Séguier, 2002, p. 371-372
Gudrun Bucher, Von Beschreibung der Sitten und Gebräuche der Völcker. Die Instruktionen Gerhard Friedrich Müllers und ihre Bedeutung für die Geschichte der Ethnologie und der Geschichtswissenschaft, Quellen und Studien zur Geschichte des östlichen Europa, vol. 63, Franz Steiner Verlag, Stuttgart, 2002
Liens externes
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