En 2012, l'artiste a donné quelques dessins sur papier, peintures sur cellulo et pastels à la Cinémathèque suisse, constituant ainsi des Papiers Georges Schwizgebel[4].
Sur le plan thématique, le cinéma de Georges Schwizgebel induit une vision baroque du monde, proche de l'esprit des vanités de la peinture du XVIIe siècle[9]. Le recours aux mouvements spiralés, à la figure du squelette et à diverses évocations du vide et de la mort qui succèdent à l'agitation, au jeu et à la fête font de plusieurs de ses courts métrages une réflexion sur la futilité de l'existence et l'inexorabilité de la mort. La Course à l'abîme, construit autour d'un air de La damnation de Faust de Berlioz, est sur ce plan une œuvre exemplaire[10].
Certains de ses films reposent sur une inspiration mythologique : Icare (Le vol d'Icare), Frankenstein (Le Ravissement de Frank N. Stein), Faust (La course à l'abîme ; L'homme sans ombre)[9], mais la peinture demeure sa principale source référentielle : Le sujet du tableau raconte la quête d'un personnage circulant d'un tableau à un autre, de Vermeer à Manet, en passant par Velasquez[11], tandis que La bataille de San Romano propose une relecture du célèbre tableau de Paolo Ucello[12]. Ailleurs dans son œuvre on trouve des citations de Matisse, de De Chirico, de Braque[13].
Enfin, Schwizgebel préfère la musique à la conception sonore, la plupart de ses films reposant essentiellement sur une pièce musicale : une valse musette pour 78 tours, un extrait de l'opéra La damnation de Faust pour La course à l'abîme, une composition originale de Michèle Bokanowski dans Fugue, le scherzo du Concerto pour piano no 2 de Prokofiev dans Jeu, l'allegro scherzando de la Sonate pour violoncelle et piano de Rachmaninov dans Romance(en), la transcription pour piano seul écrite par Franz Lizst du lied Erlkönig de Schubert dans Le roi des aulnes, etc.
En 2016, la Cinémathèque suisse a publié un DVD comprenant 15 films de l'animateur romand dont 11 restaurés par l'institution en collaboration avec le cinéaste[14].
Stéphanie Varela, La peinture animée, Essai sur Emile Reynaud (1844 - 1918), Entre peinture et cinéma, éditions de L’Harmattan, collection "Champs visuels", .
↑ a et bJean Marcel, « Rétrospective — Georges Schwizgebel : Les vanités d’un nouveau baroque », 24 images, no 139, , p. 52 (ISSN0707-9389 et 1923-5097, lire en ligne, consulté le )
↑Chloé Hofmann, « Compte-rendu de Stéphane Bonvon, William Henne et Tamara Jenny-Devrient (éd.), Georges Schwizgebel : Filmonographie : 1974-2020 », Décadrages. Cinéma, à travers champs, nos 48-50, , p. 294-300 (lire en ligne)