Dès 1899, les communes de Puits-la-Vallée, Francastel, Lachaussée-du-Bois-d'Écu et d'Ourcel-Maison demandent le prolongement de la ligne jusqu'à Crèvecœur, qui ne fut déclaré d'utilité publique le [6]. La compagnie, qui avait son siège au 18 rue de Dunkerque à Paris, c'est-à-dire dans les locaux de la Compagnie des chemins de fer du Nord modifia alors son nom d'EF (Chemin de fer d'Estrées à Froissy) en compagnie du Chemin de fer d'Estrée à Froissy et Crèvecœur (EFC). Ce prolongement, construit et équipé par le Département avec une subvention de l'État et exploité par la Compagnie[7], ouvrit le 21 mai1911. En revanche, les prolongements envisagés de Crèvecœur-le-Grand à Grandvilliers ou à Marseille-en-Beauvaisis n'aboutirent jamais.
L'exploitation se faisait aux risques et périls de la Compagnie, au moyen d'une redevance payée par le Département (outre les investissements de la ligne) proportionnelle au nombre de trains circulant sur la ligne et aux recettes commerciales encaissées par le Département[8]
Un faisceau d'échange fut naturellement établi à Crèvecœur, afin de permettre les transits de marchandises entre les deux réseaux.
Comme pour la quasi-totalité des réseaux de chemins de fer secondaires, l'inflation qui suivit la Première Guerre mondiale et la montée de la concurrence routière dès l'entre-deux-guerres rendit très difficile l'équilibre économique des lignes, qui essayèrent de l'améliorer en remplaçant les lourds et lents trains à vapeur par des dessertes par autorails, plus rapide, la traction vapeur se cantonnant principalement aux trains de marchandises ou aux dessertes de marchés, où les autorails n'avaient pas la capacité suffisante. La ligne Beauvais - Amiens bénéficia d'autorails en 1935[9]
La Compagnie générale de voies ferrées d'intérêt local, dite CGL ou CGVFIL, qui avait remplacé l'EFC en 1920 ferma le tronçon Francastel-Ourcel - Crèvecœur-le-Grand en 1953 pour les voyageurs et en 1961 pour les marchandises (le trafic de betteraves durant les campagnes betteravières ayant permis le maintien de la ligne durant ces quelques années)[5].
L'horaire du service d'hiver de 1958 indique que Crèvecœur-le-Grand était desservie par :
4 autocars des Courriers automobiles picards (à l'aller et au retour, chaque jour) entre Beauvais et Amiens (alors que la desserte ferroviaire n'assurait que trois allers-retours journaliers) ;
1 autocar le jeudi (jour de marché à Crèvecœur-le-Grand) :
partant de Froissy à 13:00 et arrivant à Crèvecœur à 13:25
avec retour partant de Crèvecœur-le-Grand à 16:32, arrivant à Froissy à 16:58 et à 17:53 à Saint-Just-en-Chaussée (soit 1 heure 21 minutes pour parcourir 33 km !)
Le tronçon entre Crèvecœur-le-Grand et Conty a été fermé au trafic marchandises en 1969 ; celui entre Crèvecœur-le-Grand et Saint-Omer-en-Chaussée le fut au début des années 1990.
Le transport des matériels a commencé à l'été 2014 dans un bâtiment, un ancien hangar à engrais de la partie marchandises de l’ancienne gare. Ce bâtiment a été cédé par la Commune à la Communauté de communes de Crèvecœur le Grand Pays Picard A16 Haute Vallée de la Celle, qui l'a rénové en y recréant une toiture[12]pour un coût estimé de 334 000 € HT[13]. Les bénévoles de l'association, après avoir défriché la zone, ont commencé à construire des installations à voie métrique, ce qui leur ont permis de retrouver une ancienne fosse de visite de la ligne Estrées-Saint-Denis - Froissy - Crèvecœur-le-Grand (EFC), l'unique vestige à Crèvecœur de cette ligne.
La fosse de visite de l'EFC, retrouvée lors du défrichage du terrain du futur musée.
Les nouvelles installations de l'avant-gare de Crèvecœur, en : à gauche la voie principale, au centre la voie de manœuvre avec la traversée jonction double donnant accès, à droite, à l'atelier.
Tracé de la ligne entre Crèvecœur-le-Grand et Saint-Omer-en-Chaussée.
Cette ligne à voie métrique a vocation à s'étendre à terme sur 12 km jusqu'à Saint-Omer-en-Chaussée, Une autorisation a été obtenue, auprès du service technique des remontées mécaniques et des transports guidés (STRMTG), pour la reconstruction jusqu'à la gare de Rotangy avec la recréation d'un passage à niveau sur la RD 149[14],[15]. Un premier tronçon de 0,4 km a été mis en service en [16],[17]. Le chantier de reconstruction de la ligne s'est poursuivi en 2016 et a permis d'atteindre la RD 149, sur 1,6 km environ. Les premières circulations régulières ont eu lieu en 2017. En 2018 les défrichages entre la RD149 et la gare de Rotangy sont entrepris.
Service des voyageurs
Accueil
Gare MTVS, elle dispose d'une billetterie permettant l'achat des titres de transport, ouverte les jours de circulation des trains.
Un parking pour les véhicules est aménagé. Un arrêt de car situé en centre-ville permet la correspondance avec la ligne 44-45 du réseau interurbain de l'Oise.
Voie verte
La plate-forme ferroviaire au nord de Crèvecœur-le-Grand a été déferrée et transformée en chemin de promenade sous le nom de coulée verte.
↑« Loi du 14 avril 1908 déclarant d'utilité publique l'établissement, dans le département de l'Oise, d'un. Chemin de fer d'intérêt local, à voie d'un mètre de large, de Froissy à Crèvecœur (ainsi que la convention avec le Département et le cahier des charges de la concession) », Bulletin des Lois de la République Française, no 2947, , p. 426-452 (lire en ligne)
↑Article 3 de la convention du 3 décembre 1907 entre le Département et la Compagnie, page 428 du Bulletin des lois du 30 juillet 1908
↑Articles 10 et 11 de la convention du 3 décembre 1907 entre le Département et la Compagnie, page 429 du Bulletin des lois du 30 juillet 1908
↑Source : panneau d'information de la Coulée verte implantée dans l'ancienne gare de Croissy
José Banaudo, Trains oubliés, t. IV : L'État, le Nord, les ceintures, Menton, Éd. du Cabri, , 223 p. (ISBN2-903310-24-6).
Daniel Delattre, Les chemins de fer de l'Oise, Grandvilliers, Éd. Delattre, .
Henri Domengie et José Banaudo, Les petits trains de jadis, t. IV : Nord de la France, Breil-sur-Roya, les Éd. du Cabri, , 251 p. (ISBN2-908816-29-6), p. 54-59.
Guy-Jean Néel , Une ligne picarde de chemin de fer oubliée : (Amiens) Vers-sur-Selle - Saint-Omer-en-Chaussée (Beauvais), promenade technique, historique et géographique, Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, N°672 (2005), pp. 110-126.
Daniel Delattre et al., Les chemins de fer de l'Oise au début du XXe siècle, Grandvilliers, Éd. Delattre, , 168 p. (ISBN978-2-915907-84-1), p. 74, 77, 79 et 86.