Gabriel Thierry est incorporé à l’âge de 19 ans en avril 1915 dans le 170e régiment d'infanterie. Blessé le 10 juin 1918 par éclats à Marigny-en-Orxois (Aisne) et élevé au grade de lieutenant en octobre 1918, il termine le conflit avec quatre citations[1].
Inspecteur à la SNCF, il est muté en 1941 au PC traction de cette entreprise à Troyes et s’installe dans l’Aube[4].
À la Libération il participe à la réorganisation de la section auboise du Parti socialiste dont il devient membre de la Commission exécutive[5].
Seconde Guerre mondiale
Gabriel Thierry est mobilisé en 1939 comme lieutenant d’infanterie. Démobilisé en août 1940, il entre en Résistance en 1941, fondant un réseau de renseignement et de sabotage, réseau rattaché plus tard à l’Organisation civile et militaire, puis à Résistance-Fer[6].
Il organise le 4 juillet 1943 le sabotage de 13 machines du dépôt Troyes Preize[7],[8]. Échappant de justesse à la Gestapo le 3 août 1943[9], il se rend à Paris et rejoint le commandement central du mouvement Libération-Nord. Responsable pour le mouvement du service de sabotage[10] sous le nom de Marcel Mismer (nom de jeune fille de sa mère), avec autorité sur quarante départements de la Zone nord, il dirige de multiples opérations qui aboutissent à la destruction de 375 locomotives[2],.
Il revient le 25 mai 1944 dans l’Aube où il prend la tête du Comité départemental de libération clandestin. Il participe activement aux combats libérateurs de Troyes alors qu’entrent dans la ville les chars de la 4e division blindée du général Wood (3e armée du général Patton). Gabriel Thierry accompagne le nouveau préfet lors de sa prise de fonctions dans l’Aube.
Après avoir refusé de devenir préfet de la Haute-Marne[5], il est nommé le 28 août 1944 maire provisoire de la commune de Sainte-Savine, dans la banlieue de Troyes.
Il devient par décret du 20 janvier 1946 compagnon de la Libération[2].
Cofondateur de Libération-Champagne
Gabriel Thierry et le résistant Germain Rincent fondent le 28 août 1945 la SARL Libération Champagne (quotidien de la démocratie socialiste). Le journal est d'abord hebdomadaire à partir du 13 octobre 1944 puis devient quotidien le 4 septembre 1945 (jour anniversaire de la proclamation de la IIIe République). Gabriel Thierry signe l'éditorial de ces deux numéros.
Élu local de 1945 à 1971
Gabriel Thierry est élu maire de Sainte-Savine pour la première fois en avril 1945. Réélu ensuite à chaque scrutin, il occupera cette fonction jusqu’en mars 1971.
Il est élu conseiller général du deuxième canton de Troyes en septembre 1945 et devient le mois suivant président du Conseil général de l’Aube (jusqu’au 30 mars 1949)[11].
Il est de nouveau élu conseiller général en 1965 et 1970 mais doit abandonner ce dernier mandat en 1971 pour raison de santé.
Gabriel Thierry décède le 7 août 1972 au centre hospitalier de Troyes. Il est inhumé à Sainte-Savine.
↑Gabriel Thierry, « note sur le mouvement Libé-Nord dans l'Aube », texte manuscrit, , archives Ordre de la Libération
↑ a et bDiscours du préfet de l’Aube, Libération-Champagne, 12 août 1972.
↑Vladimir Trouplin,, dictionnaire des compagnons de la Libération,, éditions Elyis.
↑(en) Benjamin Cowburn, No Cloak, No Dagger. (The Impressions of a British Officer Engaged on a Special Mission in France During the German Occupation.), Jarrolds, , 192 p., p. 169-176
↑Roger Bruge, 1944 Le temps des massacres. (Les crimes de la Gestapo et de la 51e Brigade SS.), Albin Michel, , 580 p., p. 34
↑Coralie Immelé, « Les mémoires de la résistance des cheminots. L’émergence des premières représentations et leur diffusion par les anciens résistants », Revue d’histoire des chemins de fer, nos 36-37, , p. 110-124 (ISSN0996-9403, lire en ligne [PDF])
↑La Vie en Champagne n°217, le Conseil général de l’Aube, décembre 1972
↑ ab et c« Archives Nationales », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le ).