Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) est un regroupement civique qui est à l'origine d'une série de manifestations du en Guinée pour protester contre la modification ou l'adoption d'une nouvelle constitution qui a conduit[7] le président Alpha Condé à un troisième mandat présidentiel.
Le mouvement et d'autres organisations soucieux du respect des droits de l'homme en Guinée seront arrêter et condamnation.
D'une ampleur inédite depuis des décennies, ces manifestations, qui ont lieu dans la capitale, à l'intérieur du pays notamment Labé, Mali, Lelouma, Dalaba, Nzérékoré, Mamou, Boké, Kindia, Guéckédou, Macenta et à l'internationale dans plusieurs pays à l'appel de la coordination nationale du mouvement.
Quant au FNDC, il rejette la nouvelle constitution et les législatives, appelle à de nouvelles élections[9].
Contre toute attente, le président Alpha Condé sera investi le 21 décembre 2020 pour un mandat de six ans qui ne durera que neuf mois avant d'être renversé le 5 septembre 2021 par le CNRD dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya.
Il est dirigé par Oumar Sylla (Foniké Menguè) depuis le 3 février 2022[10].
Déroulement
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Revendications et slogans
Les manifestants réclament en premier lieu la non-candidature d'Alpha Condé à un troisième mandat et la non-modification ou la nouvelle constitution en Guinée. De façon plus générale, ils appellent à plus de démocratie, des slogans « Touche pas ma constitution », « Alpha Condé dictateur », « Non au 3e mandat », « Non à la nouvelle constitution », « Nous voulons un ancien président vivant » et en langues nationales « Amoulanfé » en soso, « Latotako » en peul, « Ateben » en malinké. Le slogan « Fou fou fou ou la 3e Dos »[11] lancé par l'artiste reggaeman Tiken Jah Fakoly sur son compte Facebook, devient viral sur les réseaux sociaux.
Le Front opposé au changement constitutionnel dans une déclaration le 7 octobre 2019 lue devant la presse par le coordinateur national Abdourahmane Sanoh, je cite le président Alpha Condé a exprimé publiquement le 23 septembre 2019 sa décision de faire un coup d’État constitutionnel aux conséquences néfastes pour la Guinée et pour la sous-région.
Par conséquent le FNDC lance un appel à la mobilisation de tous les guinéens pour faire barrage à ce macabre projet des ennemis de notre pays et qu’il rendra Alpha Condé responsable de toute violence contre les citoyens et leurs biens durant ces manifestations dont l’unique but est de défendre pacifiquement la constitution de mai 2010[15].
Après sa déclaration le 12 octobre 2019 à deux jours de la manifestation, Abdourahmane Sanoh, coordinateur national du FNDC, Ibrahim Diallo le chargé des opérations, Sékou Koundouno responsable des stratégies, l’artiste Bill de Sam, le blogueur Abdoulaye Oumou Sow et l’activiste Bailo Diallo sont accusés de troubles à l’ordre public et d’incitation à la désobéissance civile[16],[17].
Manifestations du 14 au 17 octobre 2019
Conakry
L'appel à manifester du FNDC a été largement suivi à Conakry, elle a regroupé les principales organisations de la société civile et de l’opposition sur des artères publiques qui ont été dispersées par des forces de défense et de sécurité guinéennes.
Des morts, des blessés et un très grand nombre d’arrestations, dont le chanteur Elie Kamano et 27 autres personnes pour attroupement illégal[18].
Poursuivant la manifestation les 15, 16 et 17 octobre avec la même ardeur on dénombre 10 morts dans le rang des opposants au changement constitutionnel[19].
Journée du 23 octobre 2019
Conakry
Les femmes du FNDC marchent encadrées par un cordon de femmes policières et de gendarmes du rond-point Hamdallaye jusqu’au stade du 28-Septembre pour exiger la justice pour leurs enfants morts lors des manifestations sociopolitiques en Guinée.
« On a marché auparavant pour dénoncer ces tueries. On pensait qu’on avait été entendues. Mais il a fallu que les manifestations reprennent pour qu’on tue comme d’habitude. On ne peut pas rester passives face à ces actes »
selon Hadja Maimouna Bah, la porte-parole des femmes du FNDC[20],[21].
« C’est des jeunes qui ont moins de 30 ans, vous avez des élèves, des lycéens, des collégiens. Il faut que l’impunité s’arrête en Guinée, parce que sinon on ne pourra pas s’en sortir. Ça radicalise les gens. Le fait de tuer des innocents radicalise des gens, qui se rangent d’un côté, qui se sentent exclus, et ce n’est pas normal »
Alors que la répression s'intensifie sur les manifestants, le régime a nié[22] avoir interdit les manifestations en Guinée et a autorisé la manifestation du qui a mobilisé plus de 1 500 000[23] protestataires selon le FNDC et le gouvernement parle de 30 000 manifestants[23].
Journée du 7 novembre 2019
Conakry
Le cortège des manifestants parti de la Tannerie au rond-point de l’aéroport, au carrefour de Kondébounyi jusqu'à l'esplanade du stade 28 septembre sans incident majeur[24].
La journée est immortalisée avec une salutation entre deux leaders en conflits[25] depuis des années, le président de l'UFDGCellou Dalein Diallo et le président de l'UDD Bah Oury[26].
A l’intérieur
Journée du 14 novembre 2019
Conakry
Le cortège des manifestants partis de la Tannerie au rond-point de l’aéroport est stoppé au carrefour de Kondébounyi en tentant de forcer le passage sur un itinéraire non autorisé.
Les manifestants s'opposent aux forces de l'ordre par des jets de pierres, celle-ci répondent par des tirs de gaz lacrymogène pour disperser la foule.
Dans leur fuite, les manifestants se sont attaqués à cinq bus, dont l’un a été entièrement calciné[27].
Le FNDC appelle pour la second fois à une manifestation après celle du 23 juin 2022, qui a été annulé pour accorder un moratoire d’une semaine au Gouvernement pour la prise en charge de ses revendications[29]. Après son expiration, le mouvement appelle à une série de manifestations citoyennes et pacifiques dans le Grand Conakry (Conakry, Coyah et Dubréka), le jeudi 28 juillet 2022[30].
Interdite par les autorités, la marche a été remplacée par une manifestation dans le grand Conakry de la nuit du 27 au 29 juillet 2022 entraînant des accrochages entre manifestants et forces de l’ordre.
Sur appel du président Bissau guinéen Oumar Cissoko ambalo les FNDC accordent une trêve d’une semaine pour donner place à la diplomatie lors de la session des chefs d’État du 1er août à Accra sur la crise guinéenne[31].
Journée du 15 août 2022
Les membres du FNDC en Europe ont manifesté devant le siège de l'Union européenne contre la décision du MATD sur la dissolution du FNDC à Bruxelles[32]
Journée du 17 août 2022
À l'appel du FNDC de manifester sur l'étendue du territoire national, les forces de l'ordre ont investi plusieurs villes du pays pour barrer la route aux manifestants, à Conakry la manifestation a fait deux morts et plusieurs arrestations des échauffourées à Labé[33] et Dalaba.
Journée du 16 février 2023
À l'appel du FNDC et des partis politiques alliés, il y a une manifestation à Conakry qui a fait le bilan de 2 morts, 58 blessés et 47 arrestations selon le FNDC[34] et la police nationale fait état de 7 agents des forces de l'ordre blessés et 7 individus interpellés[35].
Arrestations et condamnations
Après l'intervention de Foniké Menguè responsable de la mobilisation du mouvement dans les GG d'espace FM, annonçant des nouvelles stratégies du FNDC le , il est arrêté dans la journée par les forces de défense et de sécurité à son domicile, sis à Commandanyah minière (Conakry)[36] et passera 4 mois en prison avant d'être libéré en août 2019.
Le 9 septembre, il est de nouveaux arrêté en marge de la manifestation du FNDC[37].
Le 14 octobre 2019, après la déclaration d'Abdourahmane Sanoh coordinateur national du mouvement annonçant les manifestations, il est arrêté avec huit de ses membres, jugés et condamnés au tribunal de Mafanco et Dixinn[38] :
Abdourahmane Sanoh est condamné à 1 an de prison ;
Les manifestants arrêtés en région, notamment à Boké, Kindia et Mamou, sont libérés pour délit non constitué. Les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent les arrestations et la répression en Guinée. Les institutions internationales appellent au dialogue, notamment l'Union européenne et la CEDEAO[40].
Abdourahmane Sanoh et les 7 condamnés du 22 octobre 2019 bénéficient d'une liberté provisoire le 28 novembre 2019 à la cour d'appel de Conakry[37],[41].
Du 25 décembre 2020 au 7 janvier 2021, le chargé des opérations Oumar Sylla Foniké Menguè en prison a fait une grève de la faim[41] pour obtenir son procès qui s'ouvre le 11 janvier et le verdict est rendu le 28 janvier le condamnant à 11 mois de prison ferme et le 10 juin 2021, le juge de la cour d'appel de Conakry le condamne à son tour à 3 ans de prison ferme après que les avocats du mouvement ont interjeté appel[42],[43],[44].
Le 7 septembre 2021, Foniké Menguè et plusieurs autres prisonniers seront libérés par les meneurs du coup d'état du 5 septembre 2021 contre Alpha Condé.
Le , ils ont été libérés par le tribunal de première instance de Dixinn pour délit non constitué[46].
Dans la nuit du 29 au 30 juillet 2022, le coordinateur général du mouvement Foniké Menguè a été arrêté à son domicile à 1h 40 du matin par des hommes en uniforme à la suite de l’appel du parquet général[47] de l’arrestation des organisateurs de la marche du 28 juillet 2022[48].
Le 22 janvier 2023, Billo Bah est de nouveau arrêté par des hommes en uniforme à Tombolia et déposé à la maison centrale de Conakry[49].
Après les manifestations du 16 février 2023, le ministre Alphonse Charles Wright ordonne des poursuite à l'encontre de Sékou Koundouno et autres[50].
Le 10 mai 2023, Foniké Mengué, Bilo Bah et Ibrahima Diallo sont libérés, à la demande des religieux qui font office d'arbitrage dans la négociation entre les forces vives et le gouvernement guinéen qui a abouti à leur jugement puis leur libération[51],[52].
Dans le nuit du 9 juillet 2024, Billo Bah, Mohamed Cissé et Foniké Menguè ont été kidnappé par des hommes en tenue militaire et armée chez le dernier à 23h et déposé à un endroit inconnu depuis, leurs avocats et le barreau de Guinée demandent leurs présentations devant les juridictions compétentes[53]. Mohamed Cissé est relâché peut après le kidnapping, en cause son statut de simple cadre au sein du FNDC[54].
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Justice
Plainte contre la Guinée et la CEDEAO
Le 12 mars, en présence des leaders du FNDC, son coordinateur Abdourahamane Sanoh ; le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo ; le président du PADES, Ousmane Kaba et le président du Bloc Libéral Faya Millimono le procès est ouvert en demandant à la cour de « constater, les violations, par la CEDEAO, des règles communautaires spécialement instituées pour garantir le respect des droits de l’homme, l’État de droit et la préservation de l’ordre constitutionnel ».
Le 19 mars, la juridiction sous-régionale a déclaré que la mesure provisoire demandée par les requérants était désormais sans objet, dans la mesure où les élections n’ont pas eu lieu le 1er mars. En effet, ces élections ont été reportées au 22 mars. En ce qui concerne la requête contre les 14 états membres de la CEDEAO, la Cour s’est déclarée incompétente pour défaut de qualité. Une audience aura cependant lieu le 30 avril prochain à Abuja sur la suite de la procédure[61]
Les leaders du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) ont adressé un mémorandum à l’endroit de la communauté internationale et aux organisations de défense des droit humains pour demander la mise en place d’une commission d’enquête internationale pour faire toute la lumière sur les crimes et exactions commis lors des manifestations contre le changement de Constitution[62].
Plainte contre Alpha Condé
Après la chute du régime d'Alpha Condé à la suite du coup d'État du 5 septembre 2021 conduit par le colonel Mamadi Doumbouya qui retiennent l'ancien président, les avocats du FNDC portent plainte à la cour pénale internationale contre Alpha Condé et souhaitent qu’une enquête soit ouverte sur les graves violations des droits fondamentaux commises pendant le règne de l’ancien chef d’État guinéen[63].
Plainte contre le CNRD
Le 2 août 2022, la avocats du FNDC ont porté plainte contre la junte au pouvoir en Guinée[64], le 18 août 2022, ils ont signalé à la CPI la mort de huit personnes lors des manifestations en Guinée sous la règne du colonel Mamadi Doumbouya[65].
Plainte contre Mamadi Doumbouya
Le 22 juillet 2024, après la disparition de Foniké Menguè et de Billo Bah, les familles déposent une plainte à Paris en France, via les avocats du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), à l'encontre de Mamadi Doumbouya[66].
Réactions
Les plus grandes forces politiques du pays soutiennent le mouvement et siège au front national pour la défense de la constitution.
Les réactions internationales sont assez prudentes, et la plupart des pays et organisations internationales appellent au dialogue :
Le Parti socialiste français, ex allié du RPG, s'est désolidarisé du président Alpha Condé à la suite des démarches d'une délégation du FNDC conduite par Amadou Camara, Dramane Diawara, Sidikiba Keita et l'artiste Djanii Alpha[67]. Olivier Faure, premier secrétaire du parti socialiste, a clairement marqué cette rupture dans un communiqué adressé aux guinéens de France[68].
Les leaders du FNDC sont poursuivis par la justice guinéenne, d'autres enfermés à l'image de Foniké Menguè et d'autres exilés et s'ensuit un mandat d'arrêt à l'encontre de Sékou Koundouno[71].
Après le coup d'état du 5 septembre 2021, plus de 70 prisonniers politique seraient libérés par la junte[72] et dans un communiqué le mouvement FNDC prend acte de la prise du pouvoir par le CNRD[73] et les appelle à un retour à l'ordre constitutionnel le plus tôt possible par la voie des élections.
Bilan humain
14 au 16 octobre
Du lundi 14 au mercredi le FNDC fait un bilan[74] :
12 mort par balles dont 2 travailleurs, 5 élèves et étudiants[74]
arrêté la veille de la manifestation du 27 juillet 2022, libéré deux jours après. Il est décédé quelques heures après sa libération le samedi 30 juillet 2022
04
Mamadou Bella Barry
Hamdallaye plaque Cellcom
mort par balle le 29 juillet 2022
05
Mamadou Lamarana Diallo
Koloma 2
il a reçu la balle à Koloma 2 et meure à l'hôpital Donka le 29 juillet 2022
06
Amadou Camara
Dar es Salam 1
mort par balle le 29 juillet 2022
07
Ibrahima Baldé
Wanindara
tué par balles le 17 août 2022
08
Alpha Oumar Barry
Bambeto
tué par balles le 17 août 2022
09
Thierno Bella Diallo
Hamdallaye 2
tué par balle le 21 octobre 2022
10
Thierno Moussa Barry
Bailobaya
tué par balle le 21 octobre 2022
11
Thierno Boubacar Diallo
Koloma 2
tué par balle le 21 octobre 2022
12
Thierno Amadou Sow
Bantounka 1
blessé par balle à Bantounka 1 le jeudi 21 octobre 2022, décédé le lendemain vendredi 22 octobre 2022 à la suite de la blessure par balle
13
Amadou Bah
Hamdallaye 1
tué par balle le 22 octobre 2022
14
Mouctar Diallo
Bomboli
tué par balle le 03 septembre 2022
15
Ibrahima Diallo
Sonfonia Gare 2
tué par balle le 16 février 2023
16
Abdoul Karim Bah
Hamdallaye
tué par balle le 16 février 2023
17
Mamadou Kenda Doumbouya
succombe le vendredi 17 février 2023 à la suite de la blessure par balle qui l’a atteint le jeudi 16 février 2023.
18
Thierno Ousmane Diallo
15
Hamdallaye 2
blessé par balle dans la nuit du Mardi 14 mars 2023, il a succombé à ses blessures le mercredi 15 mars 2023.
19
Mamadou Aliou Barry
Etudiant
20
tué par balle dans la nuit du 19 au 20 mars 2023.
20
Elhadj Mamoudou Barry
Wanindara
un malade mentale a été percuté par pickup des FDS la nuit du 1er mai 2023 à 1h à wanindara.
21
Alhassane Bah
18
Wanindara
tué par balle le mardi 09 mai 2023 après l’enterrement du précèdent Elhadj Mamadou BARRY.
touché par balle le 05 septembre a finalement rendu l’âme le jeudi 07 septembre 2023
32
Amadou Diao Bah
Cosa
décéder le 27 septembre 2023. Il avait reçu une balle le 05 septembre et a été hospitalisé à l’hôpital sinoguinée.
Dans la culture populaire
La musique de Tiken fait l'objet de challenge sur les réseaux sociaux et intermédiaires entre les discours des opposants le sur l'esplanade du stade de Conakry. Plusieurs autres musicien chante pour soutenir le mouvement notamment Takana ZionAmoulanfé[84], Hezbo rapAmoufuckinglanfé[85].
Le 21 décembre 2021, le FNDC réaffirme son engagement à collaborer et à accompagner le CNRD après que des informations circule dans les médias sur une éventuelles dissolution du mouvement et tient à rappeler que le FNDC est dans l'esprit du CNRD et que « Cette information est distillée par la partie toxique de l'entourage du président du CNRD qui cherche à reconstruire le système combattu par notre Mouvement citoyen au prix du sang d'une centaine de nos compatriotes. »[87],[88].
En août 2022, Le gouvernement de guinée annonce la dissolution du mouvement FNDC[1]. Une semaines après, les Nations Unies demandent le rétablissement immédiat du FNDC[89].
↑Salimatou Balde, « Marie Maledeine Dioubaté : ‘’le pouvoir use de la force et de méthodes illégales pour empêcher la manifestation du 14 octobre’’ », Vision Guinée, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Guinée: Arrestation de Foniké Menguè et Cie - Les Forces Vives de Guinée exigent leur libération immédiate et sans conditions », Aminata.com, (lire en ligne, consulté le )