François Hadji-Lazaro naît le dans le 14e arrondissement de Paris[1]. Il est le dernier enfant d’une famille modeste, très politisée. Sa mère est d'origine kabyle tandis que son père André, d'origine grecque, a été résistant, photographe de microfilm pour le réseau GLORIA, cité dans Double Agent Victoire : Mathilde Carré and the Interallié Network de David Tremain et dans la biographie par James Knowlson de Samuel Beckett, agent du même réseau. Le réseau est démantelé en et André est déporté à Mauthausen d’où il est libéré le [2],[3],[4]. François Hadji-Lazaro est membre des jeunesses communistes, et s’intéresse à la musique ; la découverte de Bob Dylan au début des années 1970 en est le déclic. Il se met à la guitare, puis rapidement à d’autres instruments traditionnels pour en maîtriser une vingtaine et lâche sa carrière d'instituteur pour aller jouer dans les couloirs du métro[5],[6].
Après sa participation au groupe folk Pénélope à la fin des années 1970, François Hadji-Lazaro passe au rock en lançant en 1982 avec le bassiste Daniel Hennion le groupe Pigalle[6]. Mais sous l’influence de la technopopallemande à base de boîtes à rythmes et de séquenceurs, et de défections diverses, le groupe devient un duo avec son comparse Daniel Hennion à la basse. Avec sa carrure imposante, on le voit parfois assurer le service d'ordre de certains concerts, comme ceux qui avaient lieu dans le squat USINE de Montreuil organisés par Rockàlusine, ou chez le légendaire Chez Jimi ; ou l’Auvergne organisés par les Barrocks, où Schultz, Didier et Alain Wampas, Manu Chao, Philippe Almosnino, Eduardo Leal de la Galla et Sportès firent leurs premiers pas. Il enchaîne aussi les petits rôles de figuration au cinéma.
Les Garçons bouchers
Mais le succès arrive surtout avec Les Garçons bouchers, groupe qu'il fonda en 1986, avec la voix éraillée d'Eric Blitz au chant, avec qui François Hadji-Lazaro lance la société de production Boucherie Productions pour auto-produire leur premier 45 tours[6].
Boucherie Productions prend de l’ampleur et se diversifie avec l’arrivée sur le label du fleuron du rock alternatif français des années 1980, Mano Negra. Les Tétines Noires, Les Elles, La Belle Société avec Vincent Burlot, BB Doc, Wally, Clarika, Les Belles Lurettes, les Happy Drivers et Los Carayos, groupe de folk rock auquel Lazaro participe à partir de 1987, les rejoignent également. Mais malgré sept ans d’activité et une centaine d’albums produits, les difficultés financières à partir de 1995 sont fatales à la société qui dépose le bilan en 2001[1].
Projets solos et autres engagements
Après cette époque où François Hadji-Lazaro a beaucoup tourné entre ses trois groupes, il se lance en solo, avec François détexte Topor et Et si que…?.
Parallèlement à sa carrière musicale, François Hadji-Lazaro interprète des seconds rôles dans plusieurs films de réalisateurs connus, dont notamment Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet (La Cité des enfants perdus), ainsi que quelques petits rôles, son physique paraissant souvent déterminant. Il participe aussi à un numéro spécial de Fluide glacial.
François Hadji-Lazaro, qui souffre de « problèmes de santé depuis quelque temps »[8], meurt à Bobigny le [9] à l'âge de 66 ans d’une septicémie[6],[10]. Sa cérémonie funèbre a lieu le au crématorium du cimetière du Père-Lachaise, en présence de personnalités dont Charlélie Couture et ses anciens acolytes des Garçons Bouchers[11]. Ses cendres sont ensuite remises à la famille.
Instruments joués
Parmi les instruments joués par François Hadji-Lazaro, on peut citer :
↑David Tremain, Double Agent Victoire: Mathilde Carré and the Interallié Network, Londres, The History Press Ltd, , 488 p. (ISBN9780750988704, lire en ligne), fin du chapitre 13.
↑« Mort de François Hadji-Lazaro, figure du rock français », La Croix, (ISSN0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
↑ abc et dStéphane Davet, « La mort de François Hadji-Lazaro, fondateur des groupes Pigalle et Les Garçons Bouchers », Le Monde, no 24307, , p. 22 (lire en ligne).
↑« Le soutien des intellectuels divise la gauche de la gauche », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).