Franck Joseph Vincent Lacroix, alias Francky Vincent, naît en Guadeloupe au sein d'une famille modeste. Après une jeunesse difficile dans les quartiers populaires de sa ville natale, il abandonne ses études à deux mois du baccalauréat pour occuper un poste d'agent aux écritures au service immatriculation de la sécurité sociale de Pointe-à-Pitre, d'où il est licencié au bout de six mois.[réf. nécessaire]
Parallèlement, il intègre en 1974 un petit groupe de la banlieue pointoise appelé Tabou no 2 en tant que percussionniste et sillonne la Guadeloupe avec ses acolytes pour animer les mariages et les bals populaires[4]. Le groupe sort deux albums, Ambitions et Ti Paulette, au sein des labels Debs music et 3A productions.
En 1976, il part faire son service militaire en Guyane et ne rentre que l'année suivante où il devient responsable d'un magasin de pièces détachées pour l'aviation légère au Raizet. Il décide de remonter le groupe Tabou no 2 qui ressort un troisième album en 1978, Retour en force.
La carrière en solo
Finalement, il décide de faire cavalier seul en 1980 en abandonnant Tabou no 2 pour écrire et composer lui-même des chansons grivoises. Son premier album solo, vendu sous le manteau, s'écoule à 50 000 exemplaires.
Dès les années 1980, il est connu de la communauté antillaise, vivant à Paris ou dans les Caraïbes, sous les surnoms de « Docteur Porno », « le Zoukeur X » ou encore « Francky Malélivé »[5]. Malgré une interdiction d'antenne en Guadeloupe (qui est finalement pour lui une très bonne publicité), il perdure et plaît aux touristes puis au niveau national.
Les succès en France métropolitaine et dans le monde
En 1990, il décide de devenir son propre producteur et monte Francky Vincent productions. Il se met à chanter davantage en français afin d’interpeller les Majors et de se développer au niveau national. Ainsi, l'année suivante, son album Alice ça glisse fait un carton aux Antilles et se vend à plus de 70 000 exemplaires. Il se produit alors pour la première fois sur la scène de l'Olympia parisien. Mais, constatant que les maisons de disques ne s'intéressent toujours pas à lui, il s'installe à Paris en .[réf. nécessaire]
Il signe deux ans plus tard un contrat de licence avec Arcade (aujourd'hui Wagram Music) et sort la fameuse compilation Fruit de la passion (vas-y Francky c'est bon) qui est un énorme succès. Le titre-phare est le tube de l'été, et l'album rassemble de nombreux succès comme Alice ça glisse, Le Tourment d'amour, Viens dans mon duplex. Ses tubes sont diffusés sur les ondes et dans les boîtes de nuit. Le disque se classe 17e au Top albums Ifop/Snep, reste classé 29 semaines et se vend à plus de 500 000 exemplaires, Francky est invité sur les plateaux de télévision française par Michel Drucker, Jean-Pierre Foucault et les autres[5], il se produit encore à l'Olympia et entame des tournées ; l'album est double disque d'or puis disque de platine ; le succès de Francky Vincent est international, la célèbre chanson est à la tête des hits en Amérique du Sud (plusieurs mois no 1 en Colombie et en Argentine).
En 1996, son album Le Tombeur, peu médiatisé, se classe 40e, reste deux semaines au Top albums Ifop/Snep, et devient rapidement disque d'or. Le succès continue avec À la folie en 1999, qui inclut la reprise du titre de KassavZouk-la sé sèl médikaman nou ni et la chanson Chanteur de Zouk Love, dédicacée aux chanteurs de zouk love.
Les paroles des chansons de Francky Vincent tournent fréquemment autour du sexe[3] : du fait de son répertoire paillard, il est associé à un registre de « zouk grivois »[6]. Il en retire même, avec le temps, une étiquette de « roi des beaufs », qu'il assume totalement mais dont il regrette qu'elle lui vaille d'être « snobé » par les maisons de disques et les labels[3].
La traversée du désert
Après une période de succès commerciaux dans les années 1990, Francky Vincent a moins la faveur du public pendant la décennie suivante.
En 2003, le chanteur connaît en outre des démêlés avec la justice : il monte un restaurant à Thiais, en région parisienne, le Francky Vincent Café, mais le ferme au bout de six mois, sans prévenir aucun de ses employés qui se retournent contre lui et l'attaquent en justice et dans les médias[7]. Il décide alors de quitter Paris et de s'installer avec sa dernière femme, Sandrine, à Brevans. Dans un album sorti en 2004, Ça va chauffer, il revient sur cette affaire dans la chanson Droit de réponse. Passé inaperçu lors de sa sortie, en raison de l'échec commercial de l'album, le titre connaît une nouvelle vie quelques années plus tard lors de sa publication sur YouTube, où il suscite un buzz en raison de son texte « surréaliste ». En effet, dans cette chanson au rythme de zouk enjoué, Francky Vincent injurie ses anciens salariés — qualifiés de « bande de malpropres » et de « bande de connards de merde à la con » — en annonçant dès le début : « Bande d'enfoirés si vous trouvez du boulot, n'écrivez pas dans votre CV de merde que vous avez travaillé chez Francky ! »[8],[9].
Il apparaît dans le clip de Krys, Caroline, où il joue le père possessif.
Le retour
En mars 2009, Francky Vincent signe un contrat avec Universal Music. Il sort un single, Tu veux mon zizi, qui entre dans les charts en se plaçant en 6e place et en restant ainsi vingt-neuf semaines dans le classement. Au mois de , il sort une double compilation appelée Mon fest'of. Ainsi, il réapparaît dans le paysage médiatique et « cartonne » à nouveau puisque la compilation Mon fest'of est disque d'or en [10] avec 60 000 exemplaires vendus.
Le , son nouveau tube, Moi j'aime scier, une reprise du titre des Village PeopleYMCA, clôturant symboliquement la fin de l'aventure de Francky dans le jeu télévisé de La Ferme Célébrités en Afrique . Le CD officiel sort quelques jours plus tard, le , et fait la deuxième meilleure entrée en se classant en 19e position des meilleures ventes de singles en France.
Le , il participe à la Grande Nuit de l'Outre-Mer au palais omnisports de Paris-Bercy et interprète ses trois titres-phares devant 16 000 personnes : Fruit de la passion, Alice ça glisse et Le Tourment d'amour.
Après avoir connu une déception à la sortie de son album Couleur Francky en 2014 (album de reprises) vendu à moins de 5 000 exemplaires, il publie en aux éditions Vents Salés, à l'occasion de ses 40 ans de carrière, son premier livre, une autobiographie intitulée Ma fesse cachée.
En 2018, il travaille avec l'artiste Eve Angeli sur un album de reprises Le Binôme Du Siècle, comprenant notamment celles de Johnny Hallyday, France Gall, Zouk Machine, mais aussi des anciens titres d'Eve comme Avant De Partir ou encore Elle et sort tout d'abord un premier duo : T'es chiant(e)[14].
En 2021, il est de retour avec le single Éteins la lumière avec le rappeur Alkpote[15].
Plainte en diffamation
Le 6 décembre 2022, Francky Vincent est invité, juste après sa nomination comme chevalier des Arts et des Lettres, dans l'émission TPMP, où le chroniqueur Gilles Verdez lui reproche d'avoir « été chez Dieudonné au bal de la quenelle en 2020 » et lui demande « est-ce que vous cautionnez l’antisémitisme de Dieudonné ? ». L'artiste répond qu'il ne « cautionne rien du tout » et « s'arrête à l’homme » qui « fait rire et cela ne va pas plus loin ». Le lendemain un autre chroniqueur de l'émission, Mathieu Delormeau tweete « Ne pas condamner l’antisémitisme, c’est être antisémite ». Hubert Drevet, l'avocat de l'artiste, estime que son client est tombé dans un « guet-apens » et dépose une plainte en diffamation[16],[17]. Quelques semaines après, il a réaffirmé ne pas être antisémite ou raciste comme déjà précisé sur le plateau de Cyril Hanouna[17].
2012 : interprète une reprise de Sea, Sex and Sun de Serge Gainsbourg en version zouk électro puis zouk love sur le double album réalisé par Jacob DesvarieuxZouk Electro
↑ abcd et eCertaines pochettes de disques ont l'orthographe Franky, notamment Le Lolo, Doc Porno, Papa gâteau, Comme Franky (voyé dlo') et la compilation Les meilleurs succès de Franky Vincent