François III, comte de La Rochefoucauld (1521 - 24 août 1572), prince de Marcillac, comte de Roucy, baron de Verteuil, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, est l'un des chefs protestants assassinés le jour de la Saint-Barthélemy.
Fils du comte François II de La Rochefoucauld, il est un brillant homme de guerre, il se distingue pendant les trois premières guerres civiles. Dans sa jeunesse, Brantôme insiste sur la faveur qu'il connaît auprès d'Henri II. Chevalier de l'ordre du Roi, il fait partie de l'entourage du roi et a une carrière militaire assez dense.
Il fut prisonnier à la bataille de Saint-Quentin (10 août 1557) avec le connétable de Montmorency. Il y conduisait la compagnie de gendarmes du duc de Lorraine avec le titre de lieutenant[1].
Il songea à quitter la Cour pour l'Allemagne en 1560, alors que sa position n'est plus tenable en raison de son engagement protestant, mais la mort de François II et les prières de Catherine de Médicis l'en empêche.
Il prend la tête du parti huguenot dès 1562 et participe dorénavant à tous les combats importants des trois premières guerres de religion[2].
Il prend le parti de la Maison de Bourbon contre la Maison de Lorraine et participe avec le Prince de Condé, son beau-frère (respectivement maris de deux filles de Charles de Royecomte de Roucy : Charlotte et Éléonore), à la Surprise de Meaux avec une immense cavalerie, le 28 septembre 1567.
Il prit d'assaut Beaugency et Pons. Après la paix d'août 1570, il retourne à la Cour, où le roi Charles IX, âgé de vingt ans, s'attache à lui. Son esprit et sa plaisante conversation en font un intime du roi, qui ne peut plus se passer de lui[3].
Installé à Paris la veille du Massacre de la Saint-Barthélemy, le roi Charles IX tente de le convaincre de demeurer au Louvre et lui suggère de coucher avec ses valets de chambre, mais ce dernier décline en lui répondant: « les pieds leur puent ». Le lendemain, , les catholiques viennent trouver le comte de La Rochefoucauld et le sortent du palais. Avec les autres nobles protestants, il est tué dans les rues avoisinantes. Son corps est dénudé et jeté dans la Seine[4].
Faits d'armes
Il prit part au blocus de Paris, puis protégea le Prince de Condé en Normandie.
Le , il épouse en secondes noces Charlotte de Roye (1537-1569), comtesse de Roucy, belle-sœur du prince de Condé, avec qui il eut six enfants, qui portèrent le nom et les armes de Roye devant celle de La Rochefoucauld par contrat de mariage.
↑Nicolas Le Roux, La faveur du roi: mignons et courtisans au temps des derniers Valois, Champ Vallon, 2001, p. 73-74.
↑Nicolas Le Roux, La faveur du roi: mignons et courtisans au temps des derniers Valois, Champ Vallon, 2001, p. 73.
↑Nicolas Le Roux, La faveur du roi: mignons et courtisans au temps des derniers Valois, Champ Vallon, 2001, p. 74.
↑François Crouzet, « Enquête sur un massacre : la Saint-Barthélemy », L'Histoire, no 75, , p. 94-101.
Bibliographie
Jules Delaborde, « François de la Rochefoucauld », Paris, Bulletin historique et littéraire. Société de l'histoire du protestantisme français, tome XXIII, deuxième série, neuvième année, 1874, p. 434-451.
P. Moret de la Fayole, Histoire généalogique de la maison de Roucy et de Roye, Coustelier, Francois, 1675, chapitre XXV.
Denis Crouzet, «Enquête sur un massacre : la Saint-Barthélemy », L'Histoire, no 175, mars 1994, p. 94-101