Sur une superficie de 1 555 ha[2], la forêt domaniale s'étend sur tout le sud du territoire de la commune de Saint-Sever-Calvados, sur les hauteurs méridionales du Bocage virois, pays du Massif armoricain. Le sous-sol est composé au nord de schistes briovériens, le sud étant situé sur le massif granitique de Vire-Carolles. Elle culmine à plus de 345 mètres au sud, près du lieu-dit les Laurencières. La Sienne (fleuve côtier) et la Brévogne (affluent de la Vire) y prennent leurs sources.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la forêt servit à l'armée allemande qui y implanta un important dépôt de munitions (le Lager Michel) aux alentours de la chapelle de l'Ermitage.
Corbecenus, roi du Bessin et propriétaire de la forêt au Ve siècle, avait pour esclave le jeune Sever, futur évêque d'Avranches. Le maitre avait des coutumes païennes qui ne manquaient pas de choquer le jeune esclave de conviction chrétienne. Un jour, Sever planta involontairement au réveil d'un repos une branche de chêne qui se mit à croitre à une vitesse incroyable. Sever réalisa dès lors plusieurs miracles de ce type qui finirent par impressionner son maitre au point de le décider à le convertir au christianisme, pour le plus grand bonheur de son sujet[5].
La légende attribue à tort à Corbecenus la propriété du Vieux Château, construit bien plus tard.
La flore présente est celle des sous-bois ou lisières sur sous-sols acides (granitiques au sud) : myrtille, digitale, fougère aigle…
Tourisme
Située en Basse-Normandie, région peu forestière en dehors du département de l'Orne, la forêt présente un intérêt touristique, malgré sa faible étendue, pour le bocage virois. De nombreux sentiers sont aménagés pour les promeneurs, un arboretum a été créé vers 1975. L'étang du Vieux Château est un rendez-vous des dimanches bocains.
Prévue initialement pour 2012[6], puis reportée au printemps 2014[7], l'ouverture d'un complexe d’hébergement touristique est alors à nouveau deux fois repoussée[8],[9]. Prenant la place du terrain de camping et de l'ancien parc animalier, en amont de l'étang du Vieux Château, il propose aux touristes à partir du printemps 2016[10] quatorze emplacements de camping traditionnel, trois « abris de charbonniers », cinq chalets, cinq cabanes sur pilotis au milieu des arbres et neuf roulottes. Un restaurant de quarante-quatre couverts, une salle de réunion sur pilotis, un mini-théâtre de plein air, des parcours acrobatiques et pédagogiques et une basse-cour bocaine complètent l'accueil. Le coût de cette opération devait initialement s'élever à 2,8 millions d'euros ; un surcoût de 143 500 € s'y est ajouté[11].
Dans son livre Mais qu'est-ce qu'on va faire de toi ?, Michel Drucker raconte que c'est lors de ses sorties autour de l'étang du Vieux Château, où son père, le Docteur Abraham Drucker, aimait pêcher la truite, que celui-ci ponctuait par la phrase titre ses fameux sermons à l'égard du jeune Michel.
Abraham Drucker avait été arrêté quelques années auparavant par la Gestapo (en 1942) au sanatorium de la Clairière où il exerçait.
Notes et références
Sections Histoire, Essences cultivées et Faune et flore : panneaux touristiques sur place (ONF).
↑L'Ouest-Éclair sur Gallica, 10 juillet 1932, « Aujourd'hui, le sanatorium de Saint-Sever sera inauguré par M. Albert Lebrun, président de la République »