Les forces armées norvégiennes (en norvégien : Forsvaret) sont chargées de la défense du territoire national de la Norvège. Elles sont commandées par le roi et par le chef d'État-Major des armées.
Historique
Les force norvégiennes ont eu une modeste participation durant les guerres napoléoniennes du Danemark-Norvège aux côtés de la France. La courte invasion suédoise en 1814 conduit à la Convention de Moss officialisant l'union personnelle avec ce royaume au sein de la Suède-Norvège. La Norvège devient indépendante après la Dissolution de la Suède-Norvège en 1905.
Les forces armées norvégiennes en 1940
En 1940, l'armée norvégienne comptait après mobilisation 100 000 hommes répartis en six divisions territoriales, dont l'une commandée par le général Carl Fleischer (1883-1942) à Harstad. Numérotées 1 à 6, les deux premières divisions occupent le sud du pays pour couvrir notamment la capitale, la 3e division doit défendre Trondheim et Bergen, la 4e division doit défendre Namsos, la 5e division doit défendre Narvik et la 6e division doit défendre Bodø.
Ces troupes étaient équipées d'uniformes verts datant de 1912 et modernisés en 1934 et armées de fusils Krag-Jørgensen de 1894. L'armée de terre ne disposait pas de chars : elle n'avait qu'une poignée de véhicules blindés, quelques mitrailleuses lourdes et aucun véritable encadrement professionnel.
La faible armée de l'air norvégienne se composait de 76 avions (des Gloster Gladiator pour la plupart) et comptait 940 hommes ; elle fut éliminée le 9 avril 1940.
La Marine royale norvégienne était formée de 113 navires, dont 2 cuirassés côtiers : l’Eidsvold et le Norge, le reste étant composé dans la majorité de petits patrouilleurs et avait un effectif de 5 200 personnes.
Malgré son manque de moyen l'armée Norvégienne a obtenu une belle victoire sur les allemands lors de la Bataille du détroit de Drøbak ou les forces norvégiennes ont réussi à couler le croiseur lourd Blücher qui avait été mis à l'eau que 3 ans auparavant en 1937.
Engagements internationaux
La Norvège est depuis son indépendance un pays pleinement engagé dans la coopération internationale et sa petite taille lui conduit à promouvoir un ordre international fondé sur le droit plutôt que sur sa puissance. Du fait de son peu d'ambitions en matière diplomatique (à l'exception de son environnement régional), la Norvège apparaît dès la fondation de l'ONU comme dotée d'une grande crédibilité pour les missions de maintien de la paix. Elle participe d'ailleurs à la première opération de l'ONU au Proche-Orient en 1948 au sein de l'ONUST. Tout au long de la guerre froide, l'armée norvégienne intervient dans plusieurs missions d'interposition avant d'être partie prenante aux opérations plus « musclées » des Nations unies dans les années 1990 (Somalie et Balkans notamment). Toutefois, à l'image de nombreux pays occidentaux, la Norvège privilégie actuellement ses engagements au sein d'organisations plus régionales comme l'OTAN ou l'Union européenne ainsi qu'en témoignent sa participation à la guerre d'Irak et à la guerre d'Afghanistan. En 2011 , seuls 77 soldats norvégiens sont déployés en tant que Casques Bleus alors qu'ils étaient plus de 1 500 vers 1995. 120 000 soldats norvégiens ont participé à des opérations de maintien de la paix entre 1948 et 2011.
L'armée norvégienne est actuellement déployée dans plusieurs opérations dirigées par l'OTAN et l'ONU (chiffres en date du 21 octobre 2011[3]) :
En 2015, la Luftforsvaret a acquis auprès des États-Unis ses premiers F-35. En 2017, elle a réceptionné ses trois premiers appareils[6]. Les 7 autres sont pour le moment basés sur une base aérienne d'Arizona ou un centre de formation sert d’entraînement aux futurs équipages des F-35. Au total, le pays a prévu d'acquérir une cinquantaine d'appareils.
de la Force aérienne royale norvégienne lors de ACE23.
Budgets et effectifs
L'armée norvégienne est actuellement composée de 16 500 personnes auxquelles s'ajoutent 9 000 conscrits (10 151 en 2008)[7]. En juin 2013, le parlement norvégien vote l'extension du service militaire obligatoire aux femmes en temps de paix, premier pays d'Europe à adopter cette mesure[8].
Voici l'évolution des effectifs des forces armées norvégiennes entre 1990 et 2011[5] :
51 000 personnes en 1990 ;
38 000 personnes en 1995 ;
32 000 personnes en 2000 ;
18 000 personnes en 2005 ;
18 000 personnes en 2006 ;
19 000 personnes en 2007 ;
19 000 personnes en 2008 ;
18 000 personnes en 2009 ;
19 000 personnes en 2010 ;
21 000 personnes en 2011.
Budget
L'évolution du budget de la défense norvégienne en milliards de dollars selon les données de la Banque mondiale est la suivante[9],[10],[11]:
Année
Budget de la défense
% du PNB
% dépenses publiques
1989
$ 2 932 580 201
2,91
5,95
1990
$ 3 394 869 435
2,89
5,79
1991
$ 3 287 551 636
2,75
5,40
1992
$ 3 803 684 930
2,96
5,67
1993
$ 3 175 583 193
2,69
5,24
1994
$ 3 403 291 213
2,73
5,42
1995
$ 3 508 040 839
2,31
4,68
1996
$ 3 537 003 416
2,16
4,60
1997
$ 3 253 032 488
2,02
4,43
1998
$ 3 324 939 365
2,16
4,51
1999
$ 3 309 198 286
2,04
4,39
2000
$ 2 922 343 510
1,71
4,12
2001
$ 2 965 973 987
1,70
3,94
2002
$ 4 065 868 548
2,08
4,50
2003
$ 4 517 514 992
1,97
4,13
2004
$ 4 887 380 337
1,85
4,12
2005
$ 4 884 904 928
1,58
3,77
2006
$ 5 011 748 967
1,45
3,57
2007
$ 5 875 288 100
1,47
3,56
2008
$ 6 370 921 986
1,38
3,45
2009
$ 6 195 603 602
1,60
3,50
2010
$ 6 498 659 038
1,52
3,39
2011
$ 7 232 260 585
1,45
3,33
2012
$ 7 143 962 183
1,40
3,29
2013
$ 7 391 829 787
1,41
3,23
2014
$ 7 336 785 328
1,47
3,23
2015
$ 5 815 228 175
1,51
3,11
2016
$ 5 997 385 048
1,63
3,21
2017
$ 6 853 260 033
1,72
3,46
2018
$ 7 541 055 169
1,73
3,59
2019
$ 7 542 135 790
1,86
3,68
2020
$ 7 269 880 030
2,01
3,52
2021
$ 8 251 716 513
1,84
3,62
Prévision pour l'avenir
Depuis l'annexion de la Crimée par la Russie et les tensions croissantes dans la région, la Norvège augmente depuis plusieurs années de suite son budget militaire. Pour l'année 2017, une croissance de 7 % a été apporté et le pays prévoit d'augmenter celui-ci ainsi que ses effectifs dans les années futures. En outre, des discussions sont en cours pour le remplacement des chars Léopard 2Aa qui deviennent vieillissants. L'avenir des sous-marins type 212[12] est également en cours de réflexion. En novembre 2017, le pays a choisi d'acquérir quatre batteries de missiles Patriot soit un équivalent de 200 missiles intercepteurs auprès des États-Unis.