Pour les articles homonymes, voir Rouvray.
La forêt de la Londe-Rouvray est un massif forestier situé au sud de l'agglomération rouennaise. Cette forêt domaniale est composée de deux grands ensembles : la forêt de Rouvray pour sa partie est et la Londe pour sa partie ouest. Elle couvre une surface de 6 876,38 ha. Elle est bordée au nord-est des forêts départementales du bois des Pères et du Madrillet.
Elle est traversée par la route départementale 438.
Le nom Rouvray vient de Roboretum ou Rubridium Sylva, qui veut dire forêt de chênes (chenaie). Une forêt de Rouvray s'étendait au Moyen Âge à Paris de Saint-Cloud à Saint-Denis.
Par décret du 18 mars 1993, la forêt de Rouvray a été classée forêt de protection sur une superficie de 2 611,257 3 hectares, sur le territoire des communes de Moulineaux, Orival, Oissel, Petit-Couronne, Grand-Couronne et Saint-Étienne-du-Rouvray[2]. Un décret du 14 septembre 2006 a modifié le territoire protégé, en classant 282,012 6 hectares supplémentaires sur Grand-Couronne, Oissel, Orival, Petit-Couronne et Saint-Étienne-du-Rouvray, et en déclassant 0,2 hectare sur Petit-Couronne et 0,368 8 hectare sur Saint-Étienne-du-Rouvray[3].
Le 71e régiment du génie y était de 1973 à 1997.
Un réseau de Maisons des forêts est mis en place par la communauté d'agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe sur les massifs forestiers de son territoire. Ce réseau de lieux d'éducation à la nature permet de faire découvrir les forêts périurbaines (faune, flore, sylviculture, filière bois, etc.). Deux de ces maisons sont présentes sur le territoire de la forêt de la Londe-Rouvray. La première, construite à Saint-Étienne-du-Rouvray avec la norme HQE, est ouverte au public depuis mars 2008. La seconde est située sur le territoire d'Orival[4].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la forêt domaniale de La Londe-Rouvray a joué un rôle important et décisif qui marqua la fin de la bataille de Normandie engagée le 6 juin 1944.
Étant donné sa situation géographique, la forêt domaniale de la Londe-Rouvray vit de nombreux combats durant trois jours consécutif, les 26, 27 et 28 août 1944. De nombreux soldats périrent pendant les affrontements. Ces affrontements sont décrits par certains vétérans comme l'enfer de flammes et d'acier.
L'armée canadienne, venue du Bosc-Roger-en-Roumois et de Saint-Ouen-du-Tilleul, arrive dans la commune de La Londe ainsi que dans la forêt le 24 août 1944. Les troupes allemandes étant retranchées sur les hauteurs de la forêt, elles occupent alors une position extrêmement favorable. La forêt ne favorisant pas l'intervention de nombreux blindés à cause des routes minées et des nombreux tunnels étroits ni l'intervention de l'aviation à cause d'une végétation particulièrement dense, la bataille est vite devenue un duel entre les compagnies d'infanterie canadienne et allemande. Après trois jours d'affrontement et de nombreuses pertes (plus de 600 soldats canadiens périrent durant cette bataille[5]), les soldats canadiens repoussent enfin l'ennemi ; la commune de La Londe ainsi que la forêt de la Londe-Rouvray sont libérées des Allemands. La forêt conserve encore de nombreuses traces des violents combats qui se sont déroulés (traces de chenilles de blindé sur les parois des tunnels, nombreux trous d'obus, viaduc des 17 piles sévèrement abîmé…).
En 1992, un monument en mémoire des Canadiens est inauguré en plein cœur de la forêt, situé sur le mont à la Chèvre, il est dédié aux soldats qui ont péri pour pouvoir libérer la commune de La Londe ainsi que son agglomération. Il est inscrit sur la stèle :
« Qui que tu sois, passant devant cette pierre souviens-toi ici les 26, 27 et 28 août 1944 lors de durs combats de jeunes soldats canadiens ont fait le sacrifice de leur vie pour ta liberté »
La forêt domaniale de la Londe-Rouvray est parcourue par deux lignes de chemin de fer aménagées au XIXe siècle.
Au XXIe siècle, une partie de ces infrastructures ferroviaires est déclassée. Il subsiste, en exploitation, les lignes de Serquigny à Oissel et de Saint-Georges-Motel à Grand-Quevilly (entre Saint-Pierre-lès-Elbeuf et Grand-Quevilly), cette dernière étant une section de la ligne Rouen – Orléans.
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