On peut distinguer deux types de fonte des semis : la fonte de préémergence ou prélevée due à une attaque précoce par des champignons phytopathogènes, souvent présents dans les semences, et qui se traduit par un manque à la levée ;
la fonte de postémergence ou postlevée qui résulte d'une altération de la plantule au niveau du collet ou de la radicule. Elle entraîne une perte de rigidité de la plantule qui provoque son affaissement, puis son flétrissement et son dessèchement[2].
Dans une parcelle, la maladie apparait souvent en foyer, l'agent pathogène se propageant d'une plante à l'autre.
La maladie est considérée comme cryptogamique même si tous les microorganismes concernés ne sont pas des champignons à proprement parler.
Symptômes
Différents symptômes sont associés à la fonte des semis, reflétant la variété des organismes phytopathogènes qui peuvent causer la maladie. Cependant, tous les symptômes entraînent la mort d'un certain nombre de plantules dans une population donnée[3].
En cas d'infection par des espèces de Pythium, les tiges et les racines des plantules sont noires et pourries. Souvent, tout le système racinaire devient mou et la racine externe se détache[4].
Des groupes de plantules peuvent mourir en taches à peu près circulaires, les plantules présentant parfois des lésions de la tige au niveau du sol. Les tiges des semis peuvent également devenir minces et dures (« tige en fil de fer »), ce qui réduit la vigueur des semis. Des taches foliaires accompagnent parfois d'autres symptômes, tout comme une croissance de moisissure grise sur les tiges et les feuilles. Les racines pourrissent parfois complètement ou sont simplement décolorées[3].
Plantes-hôtes
La fonte des semis peut affecter la plupart des cultures, qu'il s'agisse de grandes cultures, notamment céréalières, de cultures fruitières et légumières ou de plantes ornementales[5].
Agents causaux
De nombreuses espèces de champignons et pseudo-champignons provoquent les symptômes de la fonte des semis, notamment :
Alternaria – genre de champignon qui peut provoquer des taches foliaires[3] ;
Botrytis cinerea, espèce de champignons connue pour provoquer la pourriture grise. Les symptômes causés par ce pathogène accompagnent souvent d'autres symptômes[3] ;
Phyllosticta, genre de champignons qui peuvent causer des taches foliaires[3] ;
Phytophthora, genre d'oomycètes nuisibles aux plantes, dont les espèces peuvent causer d'énormes pertes économiques chez les cultures dans le monde, ainsi que des dommages environnementaux dans les écosystèmes naturels[9] ;
Pseudomonas genre de bactéries qui peuvent provoquer des taches foliaires[3] ;
Pythium, genre d'oomycètes parasites qui sont un élément permanent de la microflore du sol. Ce sont des espèces polyphages, pouvant parasiter de nombreuses plantes, dont elles attaquent de préférence les racines et le collet. Certaines espèces, comme Pythium ultimum ou Pythium sylvaticum, provoquent la pourriture des graines avant émergence en sols froids et asphyxiants, d'autres, comme Pythium aphanidermatum, attaquent la radicule et l'hypocotyle après émergence en sols chauds et humides, mais aussi en hydroponie. La germination des formes de conservation des Pythium (oospores) est souvent stimulée par des exsudats des racines ou des graines en germination[10].
Rhizoctonia, genre de champignons qui présente une vaste gamme de plantes-hôtes et une distribution mondiale[9] ;
Thielaviopsis, petit genre de champignons de l'ordre des Microascales, qui compte plusieurs agents phytopathogènes importants[11],[12].
Notes et références
↑Isabel Lefebvre et Mélissa Gagnon, « Fonte des semis (et/ou tige noire) », sur .agrireseau.net/, Agri-Réseau - Réseau d'avertissements phytosanitaires, (consulté le ).
↑Alain Soutrenon, Robert Perrin, « La fonte des semis. Enseignements des essais conduits en 1986 et 1987 en pépinières forestières », Revue forestière française, (DOI10.4267/2042/25907, lire en ligne).
↑ abcde et f(en) Buczacki, S. & Harris, K., Pests, Diseases and Disorders of Garden Plants, Collins, , 640 p. (ISBN9780002200639), p. 481–482.
↑(en) « Damping off », sur A-Z list horticultural diseases and disorders, Department of Agriculture and Fisheries, Gouvernement du Queensland, (consulté le ).
↑ a et b(en) « Damping off », Royal Horticultural Society.
↑Francis Rouxel, Robert Lafon, Charles-Marie Messiaen, Dominique Blancard, Les maladies des plantes maraîchères, Quae, , 3e éd., 568 p. (ISBN9782759213658, lire en ligne).