Fondation de l'islam de France

Fondation de l'islam de France
Logo de la Fondation de l'islam de France, constitué de son sigle FIF calligraphié dans une adaptation du style kufi à l'alphabet latin.
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La Fondation de l'islam de France (FIF) est une fondation créée en pour favoriser, par des actions éducatives, culturelles et sociales, l'affirmation d'un « islam humaniste, d'un islam de France qui reconnaît les valeurs et principes de la République ». Reconnue d'utilité publique, elle est dirigée depuis par l'islamologue réformiste Ghaleb Bencheikh.

Mission

La Fondation de l'islam de France se donne pour mission de renforcer la formation laïque des cadres religieux musulmans imams, aumôniers, cadres associatifs, étudiants en théologie. Pour cela, elle octroie des bourses de soutien à l'obtention d'un diplôme universitaire de formation civile et civique. Elle promeut les principes de la laïcité. Elle vise à expliquer le fait religieux islamique pour comprendre les ressorts politiques, sociaux, culturels, spirituels et religieux de l'islam dans l'histoire et aujourd'hui. Elle cherche à mettre en lumière les liens entre la France et l'islam pour faire connaître la pensée humaniste, le patrimoine culturel et artistique de l'islam, l'ancienneté de la relation qui lie la France à l'islam, la contribution des soldats musulmans aux guerres de défense et de libération du territoire national[1],[2].

Histoire

Origine

En , le ministre de l'Intérieur, Pierre Joxe, met en place le Conseil d'orientation et de réflexion sur l'islam de France (CORIF)[3]. Organe consultatif, il aide l'État pour lui donner des avis sur des problèmes pratiques ou techniques relatifs à l'exercice du culte musulman en France. Il est également chargé de présenter des propositions pour l'organisation du culte musulman. En , le nouveau ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua, institue le Conseil représentatif des musulmans de France[4] dont la présidence est confiée au recteur de la Grande mosquée de Paris. Le Conseil adopte, en , une « charte du culte musulman »[5].

Jean-Pierre Chevènement organise, en , une « consultation des représentants des principales sensibilités musulmanes sur l'organisation du culte musulman en France »[6]. Pour la première fois, sont rassemblés les dirigeants de l'ensemble des composantes du culte musulman. Les dirigeants de six fédérations musulmanes, six grandes mosquées et six personnalités musulmanes de France, auxquels s'agrègent par la suite de nouvelles organisations musulmanes, acceptent d'adopter une déclaration d'adhésion aux principes républicains.

Le , est adopté un texte intitulé Principes et fondements juridiques régissant les rapports entre les pouvoirs publics et le culte musulman en France[7],[8]. Les conditions préalables à la mise en place du Conseil français du culte musulman (CFCM) sont remplies. Bernard Cazeneuve crée l'Instance de dialogue avec l'islam de France, inspirée de celle que Lionel Jospin avait établie avec l'Église catholique[9]. Les premiers travaux sont destinés « à préfigurer l'émergence, dans la République, d'un véritable islam de France ».

En est créée la Fondation des œuvres de l'islam de France par Dominique de Villepin, alors ministre de l'Intérieur[10]. Elle est doté par Serge Dassault de près d'un million d'euros. La Fondation naît de la volonté de contrer, par la connaissance et la culture, l'idéologie salafiste, laquelle nourrit le terrorisme et la violence djihadistes.

Mandat de Jean-Pierre Chevènement ()

La Fondation de l'islam de France est instituée par décret du [11] et reconnue comme établissement d'utilité publique. La SNCF, le groupe Aéroports de Paris et le bailleur social SNI comptent parmi les membres fondateurs de la Fondation. Selon Le Figaro, la FIF « devrait pouvoir s'appuyer à moyen terme sur plusieurs millions d'euros pour financer ses projets »[12],[13]. Jean-Pierre Chevènement est nommé président de la Fondation[14]. Un partenariat est établi avec les Scouts musulmans de France[15].

Mandat de Ghaleb Bencheikh (depuis )

Le , l'islamologue Ghaleb Bencheikh succède à Jean-Pierre Chevènement à la tête de la Fondation[16],[17],[18]. La Fondation développe son site Internet et organise des conférences en France sur divers sujets[19]. En partenariat avec le Musée du Louvre et la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais, elle organise en huit mois une exposition temporaire « Arts de l'Islam, un passé pour un présent ». L'exposition est présentée dans dix-huit villes différentes[20].

En , Ghaleb Bencheikh est réélu par le conseil d'administration[21] face à Sadek Beloucif, chef de service à l'hôpital Avicenne de Bobigny, et président du conseil d'orientation de la Fondation[22], soutenu par la Grande mosquée de Paris[23].

La Fondation distribue des allocations de recherche pour doctorants et masters en islamologie fondamentale, ainsi que des bourses à de futurs imams pour leur formation profane. En , elle a accordé 51 bourses, dont 20 pour des femmes qui souhaitent devenir aumôniers.

En , elle annonce manquer de mécénat d'entreprise et d'argent public, et menace de fermer prochainement[24],[25],[26].

Notes et références

  1. Alice Papin, « Fondation de l'islam de France : entretien avec Jean-Pierre Chevènement », Réforme, .
  2. Pierre Sautreuil, « L'islamologue Ghaleb Bencheikh prend la tête de la Fondation de l'islam de France », La Croix, (consulté le ).
  3. Mohamed Zeïna, « Le CORIF », sur lamaisonislamochretienne.com (consulté le ).
  4. Philippe Bernard, « M. Pasqua reconnaît un Conseil représentatif des musulmans », Le Monde, .
  5. « La Charte », Grande mosquée de Paris (consulté le ).
  6. Jean-Pierre Chevènement, « Déclaration de M. Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'intérieur, sur l'organisation du culte musulman en France dans le cadre de la laïcité et de la loi de sur la séparation de l'Église et de l'État, Paris le  », sur vie-publique.fr, (consulté le ).
  7. « Principes et fondements juridiques régissant les rapports entre les Pouvoirs publics et le culte musulman en France », Les Cahiers de l'Orient, no 133 « La laïcité en France, ambition ou inquiétude ? »,‎ , p. 23–24 (lire en ligne).
  8. « Principes et fondements juridiques régissant les rapports entre les pouvoirs publics et le culte musulman en France », sur fondationdelislamdefrance.fr.
  9. Jean-Marie Guénois, « Le gouvernement crée une «instance de dialogue» avec l'islam », Le Figaro, (consulté le ).
  10. Anne-Bénédicte Hoffner, « La Fondation de l'islam de France est créée », La Croix, (consulté le ).
  11. Décret du portant reconnaissance d'une fondation comme établissement d'utilité publique, Journal officiel de la République française, no 283, , texte no 69, NOR INTD1634530D, sur Légifrance.
  12. AFP, « La Fondation de l'islam de France est lancée », Le Figaro, (consulté le ).
  13. Julia Pascual, « Cazeneuve précise les contours de la Fondation pour l'islam de France », Le Monde, (consulté le ).
  14. « Présidence de la Fondation pour l'islam de France: “une tâche difficile”, estime Chevènement », sur Chevenement.fr, le blog de Jean-Pierre Chevènement, (consulté le ).
  15. Élise Racque, « La Fondation de l'islam de France choisit les Scouts musulmans pour son premier partenariat », La Croix, (consulté le ).
  16. « Ghaleb Bencheikh, nouveau président de la Fondation de l'islam de France », sur Le Muslim Post, (version du sur Internet Archive).
  17. Hanan Ben Rhouma, « Avec la FIF, Ghaleb Bencheikh plaide pour « que plus jamais le vocable islam ne soit synonyme d'épouvante » », sur Saphirnews, (consulté le ).
  18. « Ghaleb Bencheikh », sur Fondation de l'islam de France (consulté le ).
  19. Mélinée Le Priol, « À quoi sert la Fondation de l'islam de France ? », La Croix, (consulté le ).
  20. Virginie Larousse, « "Arts de l'Islam", une exposition pour changer les regards », Le Monde, (consulté le ).
  21. Hanan Ben Rhouma, « Ghaleb Bencheikh reconduit à la tête de la Fondation de l'islam de France », sur Saphirnews, .
  22. Cécile Chambraud, « Bataille pour la présidence de la Fondation de l’islam de France », Le Monde, .
  23. Bernadette Sauvaget, « Après six mois d’attente, la Fondation de l’islam de France doit se choisir un président », Libération, .
  24. AFP, « Fondation de l'Islam de France: Ghaleb Bencheikh, président de l'institution, alerte sur sa survie », Le Figaro, (consulté le ).
  25. Gaétan Supertino, « Ghaleb Bencheikh : « Le ramadan invite à la maîtrise de soi, à la générosité dans la cité et à l'élévation spirituelle » », Le Monde, (consulté le ).
  26. Nadir Dendoune, « La Fondation de l'Islam de France menacée de disparaître », Le Courrier de l'Atlas, (consulté le ).

Liens externes