La flottille 32F est une flottille de l'aviation navale française créée le , mise en sommeil le et réactivé le . Spécialisée dans le sauvetage en mer et la lutte anti-sous-marine, elle fut également déployée en opérations extérieures en tant qu'unité de transport.
Dès que les 8 Sikorsky S-58, transportés à Oran sur le porte-avionsBois-Belleau, furent livrés toute la flottille, sous le commandement du Commandant Michel, des officiers Salmon et Ghesquière, rejoignit la BAN Lartigue en février 1958.
Lutte anti-sous-marine et SAR
Après la fin de la guerre d'Algérie, la flottille quitte la base de Lartigue pour la BAN de Saint-Mandrier. La surveillance de l'Atlantique est dès-lors la nouvelle priorité, et la 32F rejoint Lanvéoc-Poulmic deux ans plus tard en 1964[2].
Destinée à la lutte anti-sous-marine au large de la Bretagne pour assurer la protection du goulet de Brest[3], la flottille se consacre également au sauvetage en mer à partir de la fin des années 1970. C'est un hélicoptère de la 32F qui évacue l'équipage de l'Amoco Cadiz lors du naufrage du pétrolier en 1978 au large du Finistère[2],[3]. Le , c'est à nouveau un Super-Frelon de la 32F qui évacue les marins de l'Erika, alors que le pétrolier est en train de se briser au large de la Bretagne.
Devenue unité de transport opérationnelle, la 32F est déployée pour la première fois à l'étranger en 1982 avec la force multinationale de sécurité à Beyrouth. La flottille retourne au Liban en 2006 pour évacuer les ressortissants français lors du conflit israélo-libanais de 2006. C'est notamment un hélicoptère de l'unité qui transporte le Premier ministre français de l'époque Dominique de Villepin jusqu'à Beyrouth, alors que la capitale libanaise est soumise à des bombardements israéliens[2].
En parallèle des opérations extérieures, la flottille conserve ses missions de sauvetage en mer, et se voit renforcée de quatre Dauphin 365N, basés respectivement à Hyéres, La Rochelle, Le Touquet et Cherbourg depuis . Au , le regroupement des appareils de même type au sein des mêmes flottilles voit les Dauphin réintégrer la flottille 35F, tandis que les Super-Frelon de la 35F rejoignent la 32F. Un Super-Frelon reste en détachement sur la BAN Hyères afin d'assurer les missions de sauvetage en mer en Méditerranéenne[4].
En , la 32F fait partie du premier détachement d'hélicoptère français déployé en Afghanistan. En , les appareils de la 32F participent aux opérations de soutien et d'évacuation des forces françaises après l'embuscade d'Uzbin[5].
SAR et dissolution
La flottille fait face à un défi avec le vieillissement des Super-Frelon, dont le remplacement se fait attendre en raison du retard du NH90[6]. En 2008, sur les sept appareils de l'unité, seuls trois sont opérationnels, les autres nécessitant des opérations de maintenance lourdes malgré des pièces de rechange rares[7]. Pour pallier le manque de disponibilité des Super-Frelons, la Marine prévoit la location d'hélicoptères pour permettre à la 32F d'assurer ses missions. Ainsi, la flottille a un temps reçu le renfort d'un Caracal de l'Armée de l'air[8],[9],[6],[10].
Le , elle reçoit le premier des deux EC225 de sécurité maritime prévus pour remplacer les Super Frelon, basés à Lanvéoc-Poulmic[11]. Le second est arrivé le 23 juillet[12], et permet à la flottille de mettre en œuvre un appareil depuis Lanvéoc et un deuxième depuis le détachement de Cherbourg. La flottille retrouve pleinement son rôle de sauvetage en mer, de lutte anti-sous-marine, et également de contre-terrorisme maritime[2]. Pour cela, la flottille maintient une alerte qui doit permettre à son appareil SAR d'intervenir en une heure de jour et en deux heures la nuit[13].
Au , avec plus de 150 000 heures de vol, elle a réalisé 3 213 missions de sauvetage permettant de secourir 2 202 personnes[14].
Elle est dissoute le , sa mission est reprise par la flottille 33F[14].
Réactivation
La flottille 32F est réactivée le à Lanvéoc-Poulmic, équipée alors de trois H160 de location, faisant partie de la « flotte intérimaire ». Il est prévu que ce nombre augmente pour atteindre six machines[15]. Elle récupère ainsi, à partir de , les missions SAR confiées à la flottille 33F lors de la dissolution de la 32F en 2016, la Marine considérant que les missions de sauvetage en mer ne nécessitent pas les équipements de détection et de guerre électronique du Caïman Marine[16]. Ces missions sont assurées depuis les détachements de Lanvéoc-Poulmic, Cherbourg et Hyères. Le sixième H160FI est annoncé livré le 29 février 2024[17].
Il est prévu à cette date qu'elle soit équipée de H160M Guépard à partir de 2029[18].
↑ abc et dPhilippe Attard, « Le Super-Frelon n'est plus, la flottille 32F somnole », Ouest-France, vol. Finistère Centre, no 21880, , p. 18 (ISSN0999-2138, lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« Flottille 32F », sur netmarine.net (consulté le ).
↑Olivier Mélennec, « Le marin du ciel est en quête de perfection », Ouest-France, vol. Brest, no 20196, , p. 9 (ISSN0999-2138, lire en ligne, consulté le ).