En 1562, Montigny est chargé par le Conseil d'État de transmettre à Philippe II les griefs de membres importants de la noblesse à l'encontre du cardinal de Granvelle. Ils obtiendront en 1564 l'éloignement du cardinal qui continuera cependant à agir en sous main sur la politique des Pays-Bas depuis la Bourgogne.
En 1566, à la suite du Compromis des Nobles, il est envoyé par le Conseil d'État à Madrid avec le marquis de Berghes, Jean IV de Glymes. Bien que Montigny et le marquis de Berghes soient favorables au Compromis des Nobles, ils ne l'ont pas signé. Leur mission est de tenter de convaincre le roi de modérer les placards en matière religieuse et de supprimer l'inquisition aux Pays-Bas. Peu avant son départ, le marquis de Berghes se blesse gravement à la jambe, ce qui le retarde. Finalement, il rejoint Montigny en même temps qu'arrive l'annonce du début de la furie iconoclaste aux Pays-Bas. Les deux émissaires sont assignés à résidence. Le marquis de Berghes meurt peu après () des suites de sa blessure.
Montigny est arrêté quand la nouvelle de l'arrestation des comtes d'Egmont et de Hornes arrive à Madrid. Montigny est le frère cadet du comte de Hornes. Montigny est emprisonné au château de Ségovie, puis à la forteresse de Simancas après l'échec d'une tentative d'évasion.
Condamnation à mort et exécution
Après l'arrestation en 1567 des comtes d'Egmont et de Hornes, le sort de Montigny est également scellé. Alors qu'il est en captivité en Espagne, il est condamné à mort le par le Conseil des Troubles institué par le duc d'Albe quelques mois auparavant. Le verdict est cependant tenu secret. Finalement, sur ordre de Philippe II, un juge, un notaire et un bourreau se rendent à Simancas pour informer Montigny de sa condamnation à mort. Après avoir communié et clamé une fois de plus son innocence, Montigny se déclare reconnaissant de ne pas être exécuté publiquement, grâce à « la miséricorde et à la bonté du roi ». Il est ensuite étranglé alors que le jugement prévoit son exécution en place publique. Le notaire et le bourreau doivent ensuite jurer de ne jamais parler de cette exécution sous peine de mort. Le commandant de la forteresse habille alors le corps de Montigny avec le froc d'un franciscain, pour cacher les traces de la strangulation. Le commandant annonce publiquement que Montigny est mort de maladie et qu'il a été enterré. Philippe II ordonne des funérailles solennelles aux Pays-Bas en présence du duc d'Albe, comme il l'avait déjà fait pour le marquis de Berghes.
La sentence de mort est rendue publique quatre mois plus tard, en même temps que celle du marquis de Berghes. Cette démarche était indispensable pour permettre la confiscation définitive de leurs biens.
Geoffrey Parker (2014), Imprudent King, A New Life of Philip II, p. 198-99
Baron Emile de Borchgrave, Florent de Montigny, Biographie nationale de Belgique, T. 15, 1899, col. 187.
Anton van der Lem, Floris van Montmorency, baron van Montigny, Dutch Revolt, Universiteit Leiden
Wenzelburger, Theodor, Montmorency, Floris Freiherr von, in: Allgemeine Deutsche Biographie 22, 1885, S. 204-206
Louis-Prosper Gachard, La mort de Floris de Montmorency exécuté dans le Château de Simancas, in Bulletin de l'Académie royale de Belgique, XIX, 3ème, p. 105.