D'argent, à un chevron de gueules, accompagné en chef de deux colombes d'azur (ou merlettes de sable) en en pointe de trois serpents (ou bisses) de sable posés en pal deux et un. Var. : D'azur au chevron d'or, surmonté d'une étoile du même, et accompagné de trois dards ou flèches de gueules, deux en chef et une en pointe.
La famille Froger de la Rigaudière et de l'Éguille, est une famille éteinte[réf. nécessaire] de la noblesse française établie en Saintonge. Elle s'illustre principalement dans la Marine royale aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle est anoblie en 1711.
Selon La Chenaye-Desbois dans son Dictionnaire de la noblesse, les Froger de la Rigaudière et Froger de l'Éguille seraient une branche de la famille de Froger, ancienne famille normande[1].
Mais selon Jacques Daniel, les futurs seigneurs de la Rigaudière et de l'Éguille sont d'une origine plus modeste. Leur grand-père André Froger est marchand corroyeur au début du XVIIe siècle à La Tremblade, dans la presqu'île d'Arvert, en Saintonge. Il est protestant[2],[3].
Son fils, s'appelant lui aussi André Froger (1612-1670), est négociant de sel puis armateur et s'enrichit. Membre du consistoire protestant de La Tremblade puis de la Rigaudière, il achète en la terre et seigneurie de la Rigaudière, à Médis, pour la somme de 22 800 livres tournois. En 1665 il est lieutenant-colonel des milices garde-côtes ; plus tard « agent des affaires du roy à La Tremblade », il meurt en 1670[3].
Branche de la Rigaudière
Cet André Froger a deux fils : André (1655-1727) et Michel. L'aîné André, né en 1655, hérite de la Rigaudière en 1670, il est à l'origine de la branche des Froger de la Rigaudière. Il épouse Judith Esneau de la Clisse, fille de commerçants protestants de Saintes, et en a neuf enfants. Peu après la révocation de l'édit de Nantes en 1685, il se convertit au catholicisme. Il est ensuite lieutenant-colonel des garde-côtes en 1695[3]. En 1696, il fait enregistrer ses armes : « D'argent à un épervier s'essorant de gueules », à l'armorial de la généralité de La Rochelle. Promu en 1701 colonel des garde-côtes, il devient en 1704 le colonel du régiment d'infanterie d'Arvert[4]. Il est anobli en même temps que son frère en 1711 par Louis XIV, et reçoit comme armoiries « D'argent, à un chevron de gueules, accompagné en chef de deux colombes d'azur en en pointe de trois serpents de sable posés en pal deux et un ». Il meurt en 1727[5].
Il est le père de Michel-Honoré Froger (1687-1759), appelé Michel-Honoré Froger de la Clisse puis Froger de la Rigaudière, officier de marine, commandant de la Mutine de 1722 à 1726, et auteur de d'un ou plusieurs journaux de voyage[6]. Il commande en 1723 une expédition visant à reprendre le fort d'Arguin aux Hollandais, en vain[7]. Celui-ci est le père de neuf enfants, dont quatre fils, tous officiers de marine[8].
Selon La Morinerie, la branche des Froger de l'Éguille se poursuit jusqu'aux arrière-petits-enfants de Michel-Henry Froger de l'Éguille[13] ; cette branche s'éteint en 1946 selon J. Daniel[2] ; selon un site généalogique, la branche persiste jusqu'en 1953[14].
Filiation
André Froger (XVIe-XVIIe), marchand corroyeur à La Tremblade.
André Froger (1612-1670), négociant de sel, armateur, lieutenant-colonel des milices gardes-côtes, agent des affaires du roi à la Tremblade, seigneur de la Rigaudière ; ép. en 1654 Judith Bression de Saint-Bris.
André Froger (1655-1727), colonel des garde-côtes puis d'infanterie, anobli en 1711, seigneur de la Rigaudière ; ép. Judith Esneau de La Clisse.
André-Alexandre Froger (mort en 1717), officier de marine, commandant la Sainte-Anne, « tué par des forbans ».
Michel-Honoré Froger de la Clisse puis Froger de la Rigaudière (1687-1759), seigneur de la Rigaudière, officier de marine.
Les principales alliances de la famille Froger de La Rigaudière et de l'Éguille sont : Bression de Saint-Bris (1654), Esneau de La Clisse, Lind (ou de L'Ind), Régnier, Gaudion d'Ardillières, Montalier de Grissac (1775), de Pont des Granges (1776), de Chavagnac (1785), de Bouët du Portal (1789), Gay du Puy d'Anché, Hollamby, Laurent, Bisterfeld, Yence, Dickinson, Marsault de Parcay, d'Adhémar de Panat, Yense, Mirable de Valence, de Coignac, de Morel de La Chebaudie.
Jacques Daniel, « Froger », dans François Julien-Labruyère (dir.), Dictionnaire biographique des Charentais, Paris, Le Croît vif, (ISBN2-907967-95-9), p. 551 : notice sur la famille, suivie de notices individuelles sur Michel (p. 551-552), Michel-Joseph, Michel-Henry et Louis (p. 552).
Jacques Daniel, « Les Froger, ou l'évolution d'une famille de la presqu'île d'Arvert sous Louis XV », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie en Saintonge maritime, no 20, , p. 10-15 ; — Jacques Daniel, « Les Froger (suite) », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie en Saintonge maritime, no 21, , p. 21-23 ; — Jacques Daniel, « Les Froger de La Rigaudière (suite) », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie en Saintonge maritime, no 22, , p. 18-21.
S. Bégué, « Froger (André de) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 14, Paris, [détail des éditions] , col. 1328 ; — S. Bégué, « Froger (Michel-Joseph de) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 14, Paris, [détail des éditions] , col. 1329 ; — S. Bégué, « Froger de l'Éguille (Louis, comte de) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 14, Paris, [détail des éditions] , col. 1330.
Pierre-Damien Rainguet, Biographie saintongeoise, Niort, (lire en ligne), p. 248-249 : notices sur Michel-Joseph, Louis, et Michel-Henri.
Jacques Daniel, L'Éguille en Saintonge, des origines à nos jours, .
« Froger de la Rigaudière et de l'Éguille », dans Léon Audebert de La Morinerie, La Noblesse de Saintonge et d'Aunis convoquée pour les États-Généraux de 1789, Dumoulin, (lire en ligne), p. 66-67.