Ernest Outrey

Ernest Outrey
Illustration.
Fonctions
Député français

(21 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 10 mai 1914
Réélection 30 novembre 1919
11 mai 1924
29 avril 1928
8 mai 1932
Circonscription Cochinchine française
Législature XIe, XIIe, XIIIe, XIVe et XVe (Troisième République)
Groupe politique Gauche radicale (1914-1919)
Non-inscrit (1919-1924)
GRD (1924-1928)
Gauche radicale (1928-1936)
Prédécesseur Pierre-Paul Pâris
Successeur Jean de Beaumont
Biographie
Nom de naissance Antoine Georges Amédée Ernest Outrey
Date de naissance
Lieu de naissance Constantinople
Date de décès (à 78 ans)
Lieu de décès Saint-Germain-le-Guillaume
Nationalité Française

Antoine Georges Amédée Ernest Outrey (né le à Constantinople dans l'Empire ottoman[1] et mort le à Saint-Germain-le-Guillaume dans la Mayenne[2]) est un administrateur colonial et homme politique français. Il fit carrière en Indochine, où il fut Résident supérieur au Laos (1911) puis au Cambodge (1911-1914), enfin député de la Cochinchine durant vingt-deux ans (1914-1936).

Biographie

Famille

Ernest Outrey est fils de Pierre Charles Maximilien Amédée Outrey (1820-1882) et d'Ernestine Marie Sophie Issaverdens[3].

Le père d’Ernest, né à Bagdad en 1820 et mort en 1882, était premier drogman de l’Ambassade de France à Constantinople, et issu d’une famille d’origine franc-comtoise, établie depuis plusieurs générations en Orient et active dans la diplomatie[4].

La mère d’Ernest, née à Smyrne (maintenant Izmir) le , morte à Paris le 4 février 1924, était issue d’une famille arménienne catholique de Smyrne[5].

Ernest avait une sœur aînée Antoinette Anna Angélique (Constantinople 1862 – Laval 1924) et un frère cadet Antoine Auguste Amédée (Constantinople - 1886), mort jeune, étant alors militaire.

Ses études[6] ont été suivies au collège Sainte-Marie de Tinchebray (Orne) chez les Frères de l’Instruction chrétienne, au collège Albert-le-Grand d'Arcueil (dit Dominicains d’Arcueil), et à Paris au lycée Fontanes (aujourd’hui lycée Condorcet) et au lycée Henri-IV. Il a obtenu son baccalauréat ès sciences et le diplôme d’entrée à l’École supérieure nationale des Mines de Paris. Inscrit au tableau de recensement militaire de 1883, il est dispensé de service d'activité en temps de paix à titre de frère de militaire[7].

Ernest Outrey a été marié trois fois :

  • en 1891 avec Anne Cécile Baudin (Dijon - Saint-Germain-le-Guillaume 2 octobre 1947)[8]. Sa seconde fille Antoinette épousa Georges Antoine Gubiand (1861-1930), ingénieur des Ponts et Chaussées, alors Directeur du Service des travaux publics en Cochinchine puis divorcé.
  • en 1913 à Saïgon avec Gabrielle Agnès Brun (Faverolles (Cantal) – Paris )[9]
  • en 1932 à Paris avec Anne Cécile Baudin à nouveau[10].

De son premier mariage il eut Amédée Outrey (Saïgon 1892 - 1962), attaché d’ambassade, consul de France, puis chef du Service des Archives des Affaires étrangères, Renée Antonia Paule Ernestine Outrey (Saïgon 1895 - 1983) et Pierrette Marie Louise Outrey (Saïgon 1897 - 1974).

En 1910 il habitait au 84 rue Lauriston, en 1915 au 13 rue Spontini, en 1924-1928 au 46 rue Galilée, en 1933-1938 au 4 square la Fontaine, toutes adresses à Paris XVIe arrondissement. Il a possédé le château du Tertre à Saint-Germain-le-Guillaume (Mayenne) depuis 1926[11] ; c’est là qu’il est mort le [12].

Toute sa famille sauf son fils Amédée (ses deux parents, lui, son frère mort jeune, sa première femme et ses deux filles) est enterrée à Paris au cimetière du Père Lachaise (82e division).

Carrière administrative : premiers postes (1884-1910)

Né à l’étranger, Outrey était représentatif d’une classe sociale de long temps établie au Moyen-Orient et qui trouvait naturel de travailler hors du territoire métropolitain[13]. Le il entre dans l'administration coloniale en Indochine, comme commis rédacteur. Il suit un avancement classique[14] : il est d'abord Commis rédacteur, puis Commis principal, passe ensuite Administrateur de 5e classe le , de 4e classe le 1er août 1889, de 3e classe le , de 2e classe le , de 1re classe le 7 février 1901. Il passe ensuite Inspecteur des Services civils le jusqu'en 1910.

On lui connaît les affectations suivantes[15] :

  • le , nommé commis auxiliaire civil du Commissariat du Tonkin ;
  • le 9/, commis rédacteur de 2e classe, à la direction de l'Intérieur de Cochinchine, secrétaire de l'arrondissement de Sadec ;
  • le , commis rédacteur de 1er classe à la même direction, dans l'Arrondissement de Vĩnh Long ;
  • le , commis principal de 2e classe,
  • le , sous-chef du Bureau politique du Gouvernement général de l'Indochine,
  • le , officier d'académie,
  • le , administrateur stagiaire des Affaires indigènes,
  • le , administrateur de 3e classe des Affaires indigènes,
  • en 1895 il est chargé de l'administration de la ville du Cap Saint-Jacques, qu'un arrêté venait de détacher de la province de Baria pour la placer sous administration directe[16],[17]. Il y lance en 1896-1900, avec l'ingénieur Gubiaud, d'importants travaux de modernisation qui la transforment rapidement en une belle ville coloniale et balnéaire de style Art déco[18].
  • le , administrateur de 2e classe des Affaires indigènes,
  • le , administrateur de 1er classe des services civils, et à cette époque administrateur de la province du Haut-Donaï en Annam, chef-lieu Djiring à environ 220 km de Saïgon, et sous-chef de cabinet du Gouverneur général Danel[19] ;
  • en 1904, chef de la province de Thu Dau Mot, dont le chef-lieu de même nom, à l'économie très active, n'est qu'à 30 km de Saïgon ; il participe alors très activement au développement de la province ;
  • le , inspecteur des services civils de l'Indochine,
  • en 1908 il est chef de la province de Cantho, à 150 km de Saïgon ;
  • lieutenant-gouverneur de la Cochinchine du au et du 9 février au [20].
  • le , Résident supérieur en Indochine.

Ces affectations lui donnent l'occasion de soutenir la vie locale, puisqu'il est en 1906 président de la Société coloniale des Beaux-Arts, place du théâtre à Saïgon. On le disait capable de parler le vietnamien et de lire le chinois. Il avait alors une orientation républicaine, et passait pour rigide, voire insensible, et extrêmement entreprenant et travailleur. Globalement, sa politique tendait à soutenir le développement local en favorisant le commerce et en développant les infrastructures (routes, ponts, voies ferrées, irrigation), mais sans donner aux populations les moyens de la citoyenneté (il était hostile à l’élaboration d’une constitution coloniale). Notamment :

  • dès son arrivée en Cochinchine, il demande le levé de l’itinéraire d’une route entre Thu Dau Mot et Kratie, sur le fleuve Mékong[21].
  • en décembre 1910, il persuade le Gouvernement de le laisser tenter l’expérience de placer tout le territoire sous franchise douanière (ce qu’il était quasiment déjà, en fait).
  • en 1908, il suggère au Gouverneur la création d'un bureau de colonisation tendant à sauvegarder les intérêts des colons européens vis-à-vis des indigènes, au moyen d'un soutien administratif[22].
  • il patronne la publication des cartes de la mission d’exploration de Henri Maître (1883-1914) dans le sud de la Cochinchine, celui-là même qui sera son secrétaire de campagne en 1914[23].

Il est déjà sensible à l'image et à la représentation des colonies en France. Comme commissaire général de l'exposition cochinchinoise à l’Exposition coloniale de Marseille en 1906, il avait entrepris la construction d’un dinh, un bâtiment de style aussi indochinois qu’indéfini décrit diversement comme un temple, un palais ou une maison de notable, qui devait y figurer. Pour pouvoir l’achever à temps il demanda au Gouverneur général de pouvoir disposer de vingt prisonniers de la prison centrale de Saïgon. Le bâtiment, devant originellement retourner au Laos, finit sa course dans le Jardin colonial de Nogent-sur-Marne[24].

C’est le , peu après sa nomination de Résident supérieur, qu’intervient un naufrage faisant plusieurs morts dont le général Léon de Beylié. Quelques chefs-d’œuvre des collections royales de Luang Prabang, embarqués dans la canonnière française La Grandière, disparaissent dans les rapides du Mékong entre Luang Prabang et Vientiane, au début du voyage qui devait amener ces œuvres à Paris pour y être exposées[25].

Carrière administrative : Résident supérieur du Laos (1910-1911)

Outrey, après vingt-cinq ans de carrière coloniale, accède enfin au poste de Gouverneur des Colonies et est nommé Résident supérieur du Laos d’août 1910 à juillet 1911 par intérim de Georges Mahé. La capitale en était alors Luang Prabang ; le pays s’était placé sous protectorat français en 1893[26]. Cette fonction le plaçait sous l’autorité directe du Gouverneur général des Colonies, représentant l’autorité civile et militaire de l’État, qui est alors Albert Jean George Marie Louis Picquié (par intérim) puis Paul Louis Luce[27].

Il a laissé son nom à un relais dénommé Sala Outrey, à 115 km à l’est-sud-est de Luang Prabang, qui domine la route qui va de Luang Prabang à Vinh sur la côte vietnamienne.

Carrière administrative : Résident supérieur du Cambodge (1911-1914)

L’affiche sur Angkor de Georges Groslier (1911).

Ernest Outrey est ensuite nommé Résident supérieur du Cambodge (protectorat français depuis 1887), basé à Phnom Penh[28]. Il est en poste du (avec prise de poste au 8 octobre) au , succédant à Paul Louis Luce, qui passe Gouverneur général d’Indochine.

La période durant laquelle Outrey travaille au Cambodge est politiquement calme, et s'y déroule une collaboration docile, durant laquelle les Français préparent le choix du successeur du roi Preah Bat Sisowath. Un témoignage relate les doutes d’Outrey quant aux capacités du prince Sisowath Monivong, pourtant formé en France et désigné par le roi pour lui succéder. Outrey avait aussi eu l’intuition que le pays pouvait devenir très fertile à condition de consentir à des travaux hydrauliques[29] et il a travaillé au développement du réseau routier[30]. Il soutient l'installation d'installations frigorifiques.

Il se révèle soucieux des problèmes éducatifs : il organise un concours primé visant à rédiger un manuel de morale et nomme une commission pour le choisir. Le manuel primé, choisi parmi plus de trois cents manuscrits rédigés par des moines, est largement diffusé dans les écoles[31]. En 1911, il enjoint aux fonctionnaires non-français qui ont des filles de les inscrire à une nouvelle école de filles établie par l’administration coloniale, ouverte cette année-là et projetée dès 1907[32], afin de les faire bénéficier des préceptes éducatifs occidentaux. À Phnom Penh, Outrey préside des associations locales : en 1912 il est coprésident d'honneur avec le roi du Cambodge de la Société de protection de la natalité indigène au Cambodge ; en 1914 il est coprésident d'honneur, toujours avec le roi, de la Société d'enseignement mutuel[33].

Ernest Outrey se montre, à travers divers témoignages, soucieux de favoriser les échanges culturels entre le Cambodge et la France. Très enthousiaste lui-même du site d’Angkor, il soutient et donne des moyens aux scientifiques ou aux reporters venus étudier la civilisation siamoise. Il encourage la domestication des éléphants et parvient à reconstituer une sorte d'écurie de pachydermes telle qu'elle existait dans l'ancienne cour de Phnom Penh[34]. En 1911 il encourage la publication de la Revue cambodgienne en caractères khmères[35]. En novembre 1912, George Cœdès, fraîchement nommé pensionnaire de l’École française d'Extrême-Orient, est soutenu par Outrey pour exécuter un inventaire général des manuscrits conservés dans les pagodes[36]. En 1913, A. Maufroid relate qu’Outrey lui avait fourni un sampan et quatre rameurs pour arriver sur le site d’Angkor[37]. Aux touristes visitant Angkor également, des moyens de locomotion furent proposés dès 1911 à son initiative (chevaux, éléphants, automobile à douze places). Il initia la promotion du site en faisant réaliser par le peintre Georges Groslier une affiche touristique sur les ruines d’Angkor, imprimée par Dominique Daudé à Paris[38].

Quelques années plus tard, Outrey sera épinglé par la presse[39] pour avoir passé de gré à gré — donc sans l’assentiment du Gouvernement général de l’Indochine — des marchés dispendieux pour la construction du palais du roi. Ceci se passait à la fin de sa carrière administrative. Le , un décret permet à Outrey, sur sa demande, de se mettre en disponibilité de l'Administration, sans traitement à compter du 26 mars ; il désire en effet se présenter aux élections législatives de mai. Il prend comme secrétaire Henri Maître (1883-1914), un jeune fonctionnaire qui assurera plusieurs explorations (vers 1905-1914) dans des contrées peu connues (voire insoumises), avant d'être assassiné le lors d'une reconnaissance.

Carrière politique : 1914-1936

Mandats

Depuis 1881, la Chambre des Députés avait créé un siège pour la Cochinchine, mais seuls les citoyens français pouvaient voter[40]. Succédant à Pierre Paul Paris, Outrey est élu et réélu à ce siège durant vingt-deux ans, dans les législatures suivantes[41] :

  •  : Gauche radicale.
  •  : non inscrit. Il obtient le soutien de la Société des Annamites Citoyens Français, et bat son concurrent Paul Monin avec presque trois quarts des voix[42].
  •  : Gauche républicaine démocratique[43].
  •  : Gauche radicale.
  •  : Gauche radicale.

Les campagnes électorales de chaque législature ont bien sûr été l’occasion de voyages en Cochinchine quelques mois avant leurs échéances.

De 1936 à 1942, c’est Jean Robert Maurice Bonnin de la Bonninière de Beaumont (dit Jean de Beaumont) qui lui succédera au siège de la Cochinchine (Outrey ne se représentant pas). En 1937, Outrey garde un grade de Gouverneur général honoraire des Colonies[44].

Outrey illustre parfaitement le type du député colonial, régulièrement réélu par les colons sur des périodes très longues (d’autres territoires gardèrent le même député pendant des périodes longues : Sénégal 1914-1934, Guadeloupe 1912-1942, Oran 1919-1934, Alger 1924-1939, Constantine 1919-1942, soit cinq mandatures en moyenne)[45].

Action politique

Outrey a été un député assez actif, et parfois belliqueux[46].

Dès son arrivée à la Chambre des députés en 1914, il fait partie de la Commission des affaires extérieures et de la Commission des colonies.

  • 1915 : il participe à deux propositions de loi visant à réformer les conditions de naturalisation des indigènes et l’exercice du droit politique[47].
  • Avril 1917-février 1918 : il participe à une mission d’enquête parlementaire en Cochinchine, qui vise à renforcer la sécurité et à promouvoir le développement économique[48].
  • 1918 : il mène à la Chambre une campagne visant à diminuer l'emprise de la Banque de l'Indochine sur cette colonie, en favorisant l'introduction de banques concurrentes.
  • 1919 : il prend part à diverses interpellations, dont l'une relative à l'organisation de la marine marchande pendant et après la guerre et aux modalités de réquisition de la flotte française.
Piastre de l'Indochine française, 1885.
  • En 1919, il préside également une commission, nommée le , qui doit étudier les moyens de la stabilisation monétaire de la piastre (une hausse immodérée de cette monnaie risquait de pénaliser les exportations coloniales et donc de ruiner l’économie indochinoise). La mission initiale de la commission fut vite débordée, allant jusqu’à proposer une réforme monétaire[49]. Il suit les problèmes monétaires jusqu’à la fin de sa carrière politique[50].
  • Dès le milieu des années 1920, il alerte le Gouvernement sur la montée des sensibilités et des mouvements communistes, qui se répercute dans les milieux coloniaux de Paris. Il insiste également auprès du gouvernement indochinois pour faire achever la ligne de chemin de fer Saïgon – Phnom Penh – Battambang, jugée fondamentale pour le développement économique de la péninsule[51].
  • 1923 : il dépose une proposition de loi tendant à imposer un droit de 2 francs par kilogramme de caoutchouc d'origine étrangère entrant en France, pour favoriser la production indochinoise (dans laquelle il avait des intérêts)[52].
  • 1924 : il est désigné comme vice-président de la Commission des colonies. Il est en outre membre de la Commission de la marine marchande et de la Commission des douanes et des conventions commerciales. Parmi les propositions de loi qu’il dépose s’en trouve une sur le règlement du prélèvement sur les importations allemandes.
  • 1924 : il devient aussi vice-président du Groupe colonial, une structure parlementaire regroupant les députés coloniaux et d’autres pour défendre les intérêts politiques des Colonies[53].
  • 1925 : le 2 juin[54] il déclare vouloir interpeller le Gouvernement sur les protestations qu’il entend faire à Pékin sur le monument élevé à Canton à la mémoire de l’Annamite qui avait lancé la bombe lors de l’attentat contre le Gouverneur général Martial Merlin.
  • 1925 : il intervient auprès du ministre de l’Instruction publique pour que la géographie, l’histoire et l’économie des colonies soit présente dans les manuels scolaires. Cette réforme trouvera une extension dans les établissements d’établissements supérieurs, Outrey et le Parti colonial s’efforçant d’y susciter une ouverture aux questions coloniales[55].
  • 1926-1927 : Outrey s’oppose à Alexandre Varenne, alors Gouverneur général de l’Indochine, à propos des conditions d’attribution de certaines concessions par lui. L’affaire fait grand bruit[56].
  • 1928 : il interpelle le Gouvernement sur les grèves et les événements du Tonkin, et sur les mesures qu’il compte prendre pour réprimer les menées révolutionnaires rapportées par le Gouverneur général de l'Indochine.
  • En 1929 il fait partie de la mission parlementaire pour l'Algérie et le Maroc, qui embarque le 6 octobre pour Casablanca[57].
  • À la fin des années 1920 une nouvelle religion, le caodaïsme se répand rapidement en Indochine (elle regroupe plusieurs centaines de milliers d’adeptes à la fin des années 1920). Quoique reconnue par les autorités coloniales en 1926, elle est suspectée de servir de support à des mouvements politiques nationalistes ou communistes, hostiles à l’administration française. Après avoir reçu le une délégation de dignitaires du Cao Daï, venus l’assurer de la loyauté de leurs fidèles, Outrey changea d’avis, le fit savoir et réclama pour eux un régime plus libéral que la surveillance sévère à laquelle ils étaient jusque là soumis.
  • 1930 : en juin, il interpelle le gouvernement sur les moyens de faire cesser les troubles menés par les étudiants extrémistes après la condamnation des auteurs de la Mutinerie de Yên Bái[58].
  • 1932 : le Straits Times, journal australien, signale le 4 avril son passage à Singapour sur le paquebot Porthos[59] des Messageries maritimes, pour rejoindre la Cochinchine et y mener sa campagne électorale. Il repasse à Singapour à son retour à bord du « Chenonceaux ». Il dépose cette année une proposition de loi pour faire accorder une subvention de vingt millions de francs pour venir en aide aux victimes des typhons qui ont dévasté l'Indochine.

Entre 1930 et 1938, Outrey correspond fréquemment avec la Résidence Supérieure du Cambodge pour des recommandations pour des postes de fonctionnaires ou des admissions à des concours, des avancements, des naturalisations, des décorations, des demandes de concessions[60].

Expositions coloniales

La médaille de l’Exposition coloniale de 1922 offerte à Ernest Outrey (bronze de Henri Bouchard, 1922, 68 mm).

L’idée d’une exposition coloniale permettant d’apprécier les résultats de la colonisation française et européenne avait germé dès 1910, sous forme de projets divers et en réaction aux récentes Expositions universelles de Paris. Louis Brunet (1870-1927), député du Parti colonial, en avait précisé les contours en 1913 (avec notamment le projet d’un Musée des Colonies qui manquait encore en France[61]) et le gouvernement avait ensuite projeté une exposition coloniale nationale en 1916 à Marseille, suivie d’une autre exposition coloniale internationale à Paris en 1920. La Première Guerre mondiale a évidemment contrarié ces projets, mais dès la fin des hostilités en 1918, la Chambre de commerce de Marseille reprit l’idée d’une exposition coloniale, tandis qu’à Paris, en 1918 toujours, la Ville projeta une « exposition coloniale interalliée » (c’est-à-dire excluant les pays vaincus) pour 1920 ou 1921. Les projets furent soutenus par Ernest Outrey, rapporteur d’une proposition de loi déposée en 1919. Le parlement opta finalement pour une Exposition coloniale nationale à Marseille en 1922 (qui fut tenue) et, encore sur la base d’une proposition de loi rapportée par Outrey en 1924, une Exposition coloniale interalliée à Paris pour 1925 (qui devint en fait l'Exposition coloniale internationale (1931))[62].

Presse

Fin 1917, il rachète L'Impartial à Phnom Penh, qui fut ensuite transféré à Saïgon et devint le journal le plus lu de Cochinchine[63].

Entre 1917 et 1926, le rédacteur en chef en était Henry Chavigny de Lachevrotière, journaliste de talent qui fut, selon les sources officielles, assassiné par le Viet Minh en 1951[64]. Il est également connu pour son antipathie envers André Malraux, à qui il reprochait la tentative de pillage du site d'Angkor au Cambodge. Les deux hommes se sont longtemps combattus par journaux interposés et se seraient même provoqués en duel[65]. Outrey se servit de cet organe pour combattre les idées constitutionnalistes du Gouverneur général Albert Sarraut, qui disposait quant à lui des journaux Tribune indigène et Southern wind.

Outrey fut également directeur politique de la Correspondance universelle et du Bulletin des Renseignements coloniaux.

En 1919, Outrey fonda le journal Le Midi colonial et maritime[66], avec l’aide de l’homme de presse Paul Edmond Vivien (1858–1931[67]). Ce journal lui servit de tribune et il y fit paraître des éditoriaux.

Intérêts financiers et économiques

Comme politicien, Outrey n’est pas resté détaché des puissances économiques. Trois sources non concordantes le mentionnent comme possesseur d'une plantation d'hévéas[68].

Le Bulletin du syndicat des planteurs de caoutchouc de l’Indochine[69] le mentionne dès 1915 comme un député soucieux des intérêts des planteurs, et en 1918 il tente de faire fléchir le gouvernement sur l'interdiction d'exporter vers Singapour. En 1926 il est délégué en France du Syndicat des planteurs (siège à Saïgon), en 1931 et 1937 il en est toujours membre d'honneur[70]. En 1930 il obtient la présidence effective du Comité de défense des producteurs de caoutchouc de l’Indochine. En 1932, la presse rapporte qu'il expérimente avec l’aval de la Ville de Paris un revêtement en caoutchouc sur le Quai de la Rapée, censé apporter silence, adhérence et sécurité. Il s’agissait alors de trouver de nouveaux débouchés au caoutchouc après la dure crise qui avait affecté cette matière première[71].

Par ailleurs, Outrey avait siégé au conseil d’administration du groupe Hallet-Rivaud, un puissant groupe financier franco-belge implanté en Indochine et en Malaisie, avec des intérêts importants dans le caoutchouc. Ce groupe était appuyé sur la Banque Rivaud & Cie (puis Rivaud Frères[72]) qui fonda en association avec la banque Hallet la Société financière des caoutchoucs en 1909[73].

À la fin de sa carrière politique, il devient membre (ou président ?) du conseil d'administration de la Banque de l’Indochine (dont il avait autrefois combattu la situation particulière que lui conférait la triple attribution de banque d'émission de la piastre indochinoise, de banque d'affaires et de banque de développement économique)[74].

Jugements contemporains

Dès 1924, l'action politique d'Outrey a pu être jugée décevante et son comportement a fait l'objet d'attaques.

Il avait été élu contre Sarraut[75], pour faire pièce à Sarraut, pour équilibrer, pour neutraliser Sarraut. Et tout à ses combines d'affairiste, il a passé son temps à des marchandages avec Sarraut de vendeur de tapis. Aujourd'hui brouillés à mort, questions écrites [à la Chambre des Députés] d'une niaiserie effarante, menace falote d'interpellation [au Gouvernement]... demain copains comme fesses et chemise. Il devait être le contrôleur, l'œil toujours ouvert et toujours redouté ; il fut le premier aux bamboulas, aux gabegies, aux ripailles. Il fut le grand spécialiste de cette institution moderne : le gueuleton d'affaires, et il pleurait de désespoir quand le foie gras, premier ciment d'une affaire indochinoise, se mastiquait quelque part sans lui. Gens d'Annam, retenez son nom. Ses bavardages inconsidérés nous valurent l'affaire des soldes ; sa puérile gloriole - lui aussi - la mission parlementaire[76].

L'Illustration publie le 19 janvier 1924 une revue de tous les députés coloniaux[77] : « mais M. Ernest Outrey, député de la Cochinchine, est, lui, un personnage important et spécifiquement colonial. Rien de ce qui touche à l'Asie ne lui est étranger. A travers le cristal de son monocle, il examine toutes les affaires exotiques et métropolitaines avec assurance. On parle souvent de lui à la Chambre et, si ce n'est pas toujours pour le louer, ce n'est pas toujours, non plus, pour le moquer. Il est orateur abondant. Ancien résident supérieur en Indochine, il a découvert tous les arcanes de l'administration et, quand l'arithmétique du budget est soumise à l'approbation de ses collègues, il ne manque point d'émettre des critiques, toutes dictées par sa sollicitude pour cette Cochinchine dont rêvent avec nostalgie les poètes et les artistes qui n'y sont point allés et que, lui, considère prosaïquement, bureaucratiquement, bancairement, ferroviairement et, espérons-le, raisonnablement. »

À cette époque, la collusion économico-politique était non seulement forte mais très visible ; ainsi le Figaro pouvait-il écrire en première page de son numéro du  : « [Outrey], c’est ce parlementaire au sujet duquel il suffit d’interroger les couloirs de la Chambre et la salle des séances, de l’hémicycle aux rostres et au cintre, pour entendre : « Outrey, pétroles, caoutchoucs, concussions, corruptions.» »

Décorations

Les décorations qu'on lui connaît sont[78] :

Publications

Les publications de E. Outrey sont difficiles à localiser. Pour cette raison les bibliothèques qui les conservent sont citées à la suite de la référence.

  • Recueil de législation cantonale et communale annamite de Basse-Cochinchine. - Saïgon, impr. de A. Bock, 1888. 8°, 81 p. (exemplaires à Paris BNF, Paris BULAC, La Courneuve AMAEE, Aix-en-Provence ANOM). L'ouvrage a fait l'objet de plusieurs rééditions ou mises à jour :
    • Nouveau recueil de législation cantonale et communale annamite de Cochinchine. - Saïgon : impr. de Ménard et Rey, 1905. 8°, 254 p. (Angers BU, Paris BNF, Paris BSG).
    • Édition également publiée en vietnamien la même année, traduite par Trâń Quang Thuật. (Paris BNF).
    • Recueil de législation cantonale... - Saïgon : impr. Ardin, 1913. 8°, 373 p. (Aix-en-Provence ANOM).
    • Recueil de législation cantonale... Édition nouvelle, mise au courant de la législation en vigueur au 1er janvier 1928 par Julien de Villeneuve. - Saïgon : impr. de J. Viêt et fils, 1928. 8°, 474 p. (Paris BNF, Paris EFEO).
    • Édition également publiée en vietnamien, traduite par Trần-Văn-Sóm. (Paris BNF).
  • Notes sur le Siam. Saïgon : [s. n.], 1918. 8°, 169 p. (Aix-en-Provence ANOM).
  • Principales interventions parlementaires et administratives, 1920-1924. Paris : Boivent, [1924]. 182 p.

Par ailleurs, il a régulièrement publié des articles dans des journaux, sur des sujets autant politiques qu’économiques. La liste suivante n’est qu’indicative : Paris-Midi (1914), Courrier saïgonnais (1915), Écho de Paris (1915-1919), la Revue du Pacifique (1922, 1934), la Revue politique et parlementaire (1924), la Revue indochinoise (1925), Le Petit Journal (1935). Il a également contribué à des congrès (Congrès du régime douanier colonial, 29 juin – à Marseille, etc.).

Notes

  1. Base Léonore
  2. Table des successions et absences du bureau de Laval, n° 12, vie 141/197.
  3. Les filiations sont établies à partir de divers arbres généalogiques trouvés sur Geneanet, ainsi que de recherches privées.
  4. Notamment : son père Georges Outrey (ca. 1775 – 1848) fut chirurgien apothicaire et vice-consul de France à Bagdad, Rhodes et Trébizonde. L’oncle d’Ernest, Ange-Georges Maxime Outrey (1822-1888), fut notamment ministre plénipotentiaire de France au Japon et à Washington ; un cousin, Georges Outrey, né en 1864, fut consul général de France à Jérusalem de 1904 à 1908. Sur lui, voir Trimbur 1998 p. 3.
  5. Alliée, au XVIIIe siècle, à la famille d’où est issu Édouard Balladur, lui-même né à Smyrne.
  6. Relevées dans Qui êtes-vous 1924 p. 581. Sur Tinchebray, voir la brochure de L. Roussel, Anciens élèves de Sainte-Marie de Tinchebray (Orne), Paris : 1920, qui contient un témoignage de sa plume.
  7. Dossier de Légion d'honneur.
  8. Elle est la fille de Pierre Auguste Baudin, né le 14 septembre 1846 à Dijon, marié à Paris avec Renée Apolline Garnier et qualifié de négociant dans l'acte de naissance (AD Côtes d'or, BMS Dijon 1875). C'est lui qu'on retrouve plus tard à Saïgon, comme Procureur général près la Cour d'appel de Saïgon, puis chef du Service judiciaire de l'Indochine. Voir son dossier de Chevalier de la Légion d'honneur de la base Léonore : LH/140/70.
  9. Acte de mariage du , contrat reçu par Me Gendreau, substituant Me Gigon-Papin, notaire à Saïgon. En 1911, Agnès Brun habitait au 13 rue Spontini, Paris XVIe.
  10. Mariage à Paris le , mairie du Modèle:Xvie, et contrat le 16 février chez Me Amy, notaire à Paris.
  11. Ce château lui venait de sa seconde femme, Agnès Brun, qui l’avait acheté à partir de 1921 avec quelques dépendances d'Alphonse Penfentenyo de Kervereguin et de son épouse Laure Claudiot-Janet. Agnès Brun ayant fait de son mari son légataire universel par testament du , le château lui revint en 1926 et il en fit donation en 1931 à l’aînée de ses deux filles ; il resta dans la famille jusqu’en 1952.
  12. Annonce dans Le Figaro du .
  13. [PDF] Rezzi 2007 p. 97-107. Voir en ligne.
  14. L' Annuaire général de l'Indo-Chine française (1899-1925), l' Annuaire du Cambodge, le Bulletin administratif de l'Annam, le Bulletin officiel de l'Annam et du Tonkin (voir Gallica) et des sources annexes permettent de retracer les étapes de sa carrière. À noter qu'à cette époque, en Cochinchine, travaillait aussi dans l'administration « Max » (Maxime-Marie-Édouard-Georges) Outrey. Dans certains annuaires administratifs, Ernest est parfois erronément prénommé Antoine-Georges-Amédée-Joseph.
  15. Détaillées notamment dans son dossier de la Légion d'honneur.
  16. Bulletin de la Société de géographie commerciale 17 (1895) p. 656.
  17. Bulletin de la Société de géographie commerciale 19 (1896-1897) p. 125.
  18. Elle s'appelle maintenant Vũng Tàu.
  19. Brébion 1935.
  20. Annuaire administratif de l'Indochine, 1925 (partie commerciale).
  21. Bulletin de la Société des Études indochinoises de Saïgon, 1913.
  22. Jung 1908 p. 117.
  23. Mission Maitre. Région Moï de l'Indochine sud-centrale. Itinéraires des missions E. Maitre-Darlac, 1906-1908. Hinterlands du Cambodge, de la Cochinchine et du Sud-Annam, 1909-1913. Travaux complétés par les levers du Cadastre du Cambodge et les cartes du Service géographique de l'Indochine, publiés sous les auspices de M. A. Sarraut... et de M. E. Outrey. - Hanoï : Service géographique de l'Indochine, [1906-1913]. - 5 feuilles. Paris BNF (Dépt. des Cartes et Plans).
  24. France and Indochina 2005 p. 33.
  25. Cet événement a été relaté par la presse parisienne. Même s’il n’est pas nommé, il est impensable qu’Outrey n’ait pas cautionné un tel projet de transfert.
  26. Voir quelques évocations de cette époque dans Devilar 1927 et Lamagat 1942.
  27. Voir dans l' Annuaire administratif de 1911 la composition de son cabinet de Résident supérieur.
  28. L'Annuaire administratif de 1914 détaille la composition de son cabinet.
  29. Forest 1979 p. 80 et 240.
  30. Rondet-Saint 1916 p. 257.
  31. Hansen 2007 p. 214-215
  32. Jacobsen 2008 p. 164.
  33. Annuaire administratif, années 1912 et 1914.
  34. Rondet-Saint 1916 p. 222.
  35. Phnom Penh ANC : dossier 11369.
  36. Bulletin de l’EFEO 12 (1912) p. 176 et 21 (1921) p. 35, voir une synthèse historique dans Filliozat 2000 p. 448. Disponibles sur Persée.
  37. Maufroid 1913 p. 98-99, sur Gallica.
  38. Bulletin de l’EFEO 11 (1911) p. 475. Outrey est cité plusieurs fois dans les rapports du Conservateur du site d'Angkor Lire.
  39. Les Potins de Paris no 84 du , sur Gallica.
  40. Le fait qu'il n'y ait qu'un seul siège peut paraître étonnant mais il faut rappeler que la population française ne valait qu'un dixième de celle de l'Algérie, notamment.
  41. Voir le site de l’Assemblée nationale, qui reprend des éléments de Jolly 1972. S’y trouvent aussi les noms des autres candidats et le décompte des voix.
  42. Voir à Phnom Penh ANC le dossier 9054 sur l'incident électoral provoqué après le retrait de panneaux électoraux où Outrey avait fait apposer des affiches de remerciements après son élection. L’affaire remonte jusqu’au roi. Outrey était alors député au Conseil supérieur des Colonies, où il représentait le Cambodge.
  43. Voir à Phnom Penh ANC le dossier 3561 sur sa réélection en 1924 : télégrammes officiels et décompte des voix.
  44. Annuaire administratif, 1937.
  45. Lagana 1990 p. 39.
  46. Les Potins de Paris, numéros 83 et 100 (1918-1919) rapportent une polémique entre lui et Albert Sarraut, alors Gouverneur général de l’Indochine française, qui déclencha une demande de poursuite contre lui. Voir aussi Paris AN : C//7704 et C//7705 : poursuites contre des membres de la Chambre des députés : affaire Turmel, affaire Caillaux, affaire Outrey.
  47. Le Pautremat 2003 p. 234.
  48. Voir un résumé dans le Straits Times du .
  49. Giacometti 1998.
  50. Outrey 1935.
  51. Lagana 1990.
  52. Communiqué no 57 de la Presse indochinoise, 1923 ; voir plus bas à Intérêts financiers et économiques.
  53. Andrew 1974 p. 848.
  54. 2 juin.
  55. Lagana 1990 p. 144.
  56. Boucheret 2007 p. 6, voir aussi le Straits Times du .
  57. Ouest-France, .
  58. Norindr 1996 p. 38.
  59. Porthos.
  60. Phnom Penh ANC : dossier 3438. Correspondance de la RSC avec Outrey (député 1930-1936) et M. de Beaumont (député 1936-1938).
  61. Et qui ne fut réalisé qu'en 1931, à l'occasion de l'Exposition coloniale internationale (1931).
  62. Sur le contexte des expositions coloniales, voir aussi Norindr 1996 p. 31-33.
  63. Curieusement, les références bibliographiques précises de ce journal ainsi que du Midi colonial sont dures à trouver, mêmes si elles sont citées dans la littérature.
  64. http://www.freewebs.com/amdeg/menu/assassinat.htm
  65. Sur la presse politique indochinoise à cette époque, voir Hue-Tam Ho Tai 1992, p. 118 et le chapitre Scandal sheets
  66. Paris : Imprimerie nouvelle, 1919-1932, accompagné d’un annuaire illustré.
  67. « Cote 19800035/568/64627 », base Léonore, ministère français de la Culture, image 3
  68. 1 : Annuaire général de l'Indochine 1923, p. 188, pour une plantation à Thanh-hoa, province de Tân An, à 40 km au sud-ouest de Saïgon. - 2 : le tract politique de 1925 cité plus bas le cite comme possédant une plantation de 2 000 hectares, non localisée. - 3 : Annuaire du Syndicat des planteurs de caoutchouc de l’Indochine (Saïgon : 1937), plantation no 114 « Phuoc Hoa » en copropriété avec J. Labbé, dans la province de Biên Hòa, de 153 hectares dont 123 plantés, sous le numéro d'immatriculation 325.
  69. Paris BNF : 8-JO-6680, 1911-1918.
  70. Annuaire du Syndicat des planteurs de caoutchouc d'Indochine, 1926, 1931, 1937. Paris BNF : FOL-S-1242.
  71. Straits Times, .
  72. Le député Jean de Beaumont, qui succède en 1936 à Outrey au siège de député de la Cochinchine, est le gendre d’Olivier de Rivaud.
  73. Patrice Morlat. Les réseaux patronaux français en Indochine (1918-1928).
  74. Gonjo 1988 p. 54-55 et mémoire familiale (références bienvenues !).
  75. Albert Sarraut, ministre des colonies de 1920 à 1924.
  76. Valat 1924 p. 32 : La défection d'Outrey.
  77. Voir Lefranc 1924.
  78. Certaines sont citées par Qui êtes-vous 1924 p. 581.
  79. Voir son dossier dans la base Léonore ici, dossier 19800035/568/64627).
  80. Idem.
  81. Bull. Soc. géogr. commerciale 21 (1899) p. 640.
  82. Vente de cette décoration : étude Binoche-Giquello, Drouot, , lot no 358.

Références

Par ordre chronologique inverse :

  • Trudy Jacobsen. Lost goddesses : the denial of female power in Cambodian history. Copenhagen : Nordic Institute of Asian Studies, 2008.
  • Marianne Boucheret. Les organisations de planteurs de caoutchouc indochinois et l’État du début du XXe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale. 2007. Lire.
  • Nathalie Rezzi. « Les gouverneurs dans les colonies françaises entre 1880 et 1914 : un modèle de fonctionnaires coloniaux ? », Bulletin de l’Institut d’Histoire du Temps Présent 87 (2007).
  • Anne Ruth Hansen. How to behave : Buddhism and modernity in colonial Cambodia, 1860-1930. Hawaï, University of Hawaï Press, 2007.
  • France and Indochina : cultural representations. Ed. Kathryn Robson and Jennifer Yee. Oxford : Lexington Books, 2005.
  • Pascal Le Pautremat. La Politique musulmane de la France au XXe siècle : de l’Hexagone aux terres d’Islam, espoirs, réussites, échecs. Paris : Maisonneuve & Larose, 2003.
  • Jacqueline Filliozat. « Pour mémoire d'un patrimoine sacré : les manuscrits pāli du Cambodge à l'École française d'Extrême-Orient », Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient 87/2 (2000) p. 445-471.
  • Dominique Trimbur. « Heurs et malheurs d’un consul de France à Jérusalem : Amédée Outrey, 1938-1941 », Bulletin du Centre de Recherche Français de Jérusalem 2 (1998) p. 53–75.
  • Jean-Dominique Giacometti. « La Bataille de la piastre 1918-1928 », Südostasien working papers 9 (1998).
  • Panibong Norindr. Phantasmatic Indochina : French colonia ideology in architecture, film, and literature. Durham and London : Duke University Press, 1996.
  • Hue-Tam Ho Tai. Radicalism and the origins of the Vietnamese revolution. Cambridge (MA) : Harvard University Press, 1992.
  • Marc Lagana. Le Parti colonial français : éléments d'histoire. Sillery : Presses de l’Université du Québec, 1990.
  • Yasuo Gonjo. « La banque coloniale et l'État : la Banque de l'Indochine devant l'interventionnisme (1917-1931) », Le Mouvement social 142 (1988), p. 45-74.
  • Alain Forest, Le Cambodge et la colonisation française : Histoire d'une colonisation sans heurts (1897 - 1920), vol. 1, Éditions L'Harmattan, coll. « Centre de documentation et de recherches sur l'Asie du Sud-Est et le monde insulindien », , 546 p. (ISBN 9782858021390).
  • C. M. Andrew and A. S. Kanya-Forstner. « The Groupe Colonial in the French Chamber of Deputies, 1892-1932 », The Historical Journal 17/4 (1974) p. 837-866.
  • Jean Jolly. Dictionnaire des parlementaires français. 7 : [Mabrut-Quintaa]. Paris : PUF, 1972.
  • Henri Lamagat. Souvenirs d'un vieux journaliste indochinois. Hanoï : Imprimerie d’Extrême-Orient, 1942 (3 vol.).
  • Ernest Outrey. « Le relèvement de l’Indochine par le moindre écart entre la piastre-argent et la piastre-or indochinoise », Le Petit journal, 11 juin 1935.
  • Antoine Brébion. Dictionnaire de bio-bibliographie générale, ancienne et moderne de l'Indochine française, publié après la mort de l'auteur par Antoine Cabaton... Paris : 1935.
  • Camille Devilar. Comment on perd une colonie. Paris : Impr. des Temps modernes, 1927.
  • André Malraux. « Éditorial. Le retour de M. Outrey », L’Indochine enchaînée 12 (12 décembre 1925) p. 1-2.
  • Jean Lefranc. « Nos parlementaires », L'Illustration 4220 (19 janvier 1924), p. 65-67.
  • Qui êtes-vous ? Annuaire des contemporains, notices biographiques. Paris : G. Ruffy, 1924.
  • Charles Valat. L'Indochine actuelle et son avenir : une critique, un programme. Hanoï : Imprimerie d'Extrême-Orient, 1924 (sur Gallica).
  • Chambre d’Agriculture de la Cochinchine. Réception de Monsieur Ernest Outrey, député de la Cochinchine. Séance extraordinaire du jeudi 15 mars 1923. Saïgon : Imprimerie de Centre, 1923.
  • « Silhouettes parlementaires : M. Cuttoli, M. Ernest Outrey, M. Gaston Deschamps », Le Salut public 117 (27 avril 1923).
  • Maurice Rondet-Saint. Choses de l'Indochine contemporaine. Paris : Plon-Nourrit et Cie, 1916 (sur Gallica).
  • A. Maufroid. De Java au Japon par l'Indochine, la Chine et la Corée. Paris : Plon-Nourrit, 1913. (sur Gallica).
  • Eugène Jung. L’avenir économique de nos colonies. 1 : Indochine. Afrique occidentale. Congo. Madagascar. Conclusions. Paris : Flammarion, 1908. (sur Gallica).

Sources d’archive

  • Aix-en-Provence Archives nationales d’Outre-Mer : dossier d'agent Ernest Outrey.
  • Aix-en-Provence Archives nationales d’Outre-Mer : DPPC NOT INDO 404 et 405. Doubles minutes d’Ernest Outrey, 1900-1901.
  • Paris : Archives nationales. Archives des Assemblées nationales (1787-1958) : répertoire numérique de la série C (1-14628) par Jeannine Charon-Bordas et Martine Illaire.
  • Paris BNF (Mss.) : Ms. N.A.F. 28336(4), F.343-345 : lettres de Frank Puaux (1844 – 1922) à Ernest Outrey.
  • Paris Ars. : Ms. 13038. Lettres autographes d’hommes politiques adressées à Édouard Gauthier.
  • Phnom Penh, Archives nationales du Cambodge : Fonds de la Résidence Supérieure du Cambodge, dossiers 14283, 26414, 11369, 3561, 9054, 3438 (années 1900-1938).

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