Chaque classe d'équivalence élément du groupe quotient ℝ/ℚ rencontre l'intervalle unité [0, 1]. En effet si on note la partie entière (par défaut) de , et sont équivalents. Chaque classe d’équivalence est non vide, l’axiome du choix[2] assure donc l'existence d'une partie V de [0, 1] qui contienne un et un seul représentant de chaque classe de réels modulo ℚ[Note 1].
Tout ensemble V de cette forme est un « ensemble de Vitali[3] » du groupeabélienpolonais (ℝ, +).
Supposons par l'absurde V mesurable. On considère l'ensemble :
formé par la réunion de certains translatés de V. A est mesurable en tant que réunion dénombrable d'ensembles mesurables.
On remarque que cette réunion est formée d'ensembles deux à deux disjoints puisque V ne contient qu'un réel par classe d'équivalence modulo ℚ. La mesure de Lebesgue de A est donc la somme infinie dénombrable de celle de V ; puisqu'elle est inférieure à 3, cela oblige la mesure de V, et donc celle de A, à être nulles.
On observe pourtant que [0, 1] est inclus dans A. En effet, par définition de V, tout réel x de [0, 1] est congru modulo ℚ à un élément y de V ; ceci signifie que x – y appartient à ℚ. De plus, comme x et y sont tous deux dans [0, 1], –1 ≤ x – y ≤ 1 donc x, qui est dans le translaté V + (x – y), est élément de A. Un ensemble de mesure nulle contenant [0, 1] fournit une contradiction.
Notes et références
Références
↑(it) Giuseppe Vitali, « Sul problema della misura dei gruppi di punti di una retta », Tip. Gamberini e Parmeggiani, .
↑En termes plus formels, , on a . En application de l'axiome du choix, il existe donc une applicationf de . On montre aisément que cette application est injective. On note alors .