Le théorème de Steinhaus[1],[2] est un résultat mathématique d'analyse réelle selon lequel si une partie de l'espace euclidien est mesurable et de mesure strictement positive, alors l'ensemble des différences d'éléments de contient une boule de centre 0 et de rayon non nul. Il se généralise aux groupes localement compacts et aux différences de deux parties non nécessairement égales.
Généralisations
Si G est un groupe localement compact et A une partie de G de mesure de Haar (à gauche) strictement positive, alors l'ensemble
La conclusion s'étend au produit de deux parties non nécessairement symétriques l'une de l'autre : si A et B sont deux parties de G de mesures de Haar non nulles, alors l'ensemble
La preuve suivante de la première généralisation est due à Karl Stromberg[5]. Notons λ la mesure de Haar et supposons que 0 < 3ε = λ(A) < ∞. Par régularité de λ, il existe un compactK inclus dans A et un ouvertU contenant A tels que λ(K) > 2ε et λ(U) < 4ε, donc tels que λ(U) < 2λ(K). Comme l'ouvert U contient le compact K, il contient VK pour un certain voisinage V de l'élément neutre. On conclut en montrant que V est inclus dans KK–1 : pour tout v∈V, λ(vK∩K) = λ(vK)+λ(K)–λ(vK∪K) ≥ 2λ(K)–λ(U) > 0 donc vK∩K est non vide, autrement dit v∈KK–1.
↑(en) A. B. Kharazishvili, Applications of point set theory in real analysis, Springer, (ISBN978-0-79234979-2), p. 132.
↑Démontré initialement pour ℝn par Sophie Piccard, « Sur les ensembles de distances des ensembles de points d'un espace Euclidien », Mém. Univ. Neuchâtel, vol. 13, (présentation en ligne).
↑(en) Antal Járai, Regularity Properties of Functional Equations in Several Variables, Springer, , 363 p. (ISBN978-0-387-24413-6, lire en ligne), p. 53-54.
↑A. Weil, L'intégration dans les groupes topologiques et ses applications, Hermann, coll. « Actualités Sci. Indust. » (no 869), , 2e éd., p. 50.
↑Une autre démonstration de ce corollaire consiste à remarquer qu'un tel ensemble contient un compactnon dénombrable donc contient un ensemble parfait non vide.