Emil Filla

Emil Filla
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  71 ans)
PragueVoir et modifier les données sur Wikidata
SĂ©pulture
Cimetière de Střešovice (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Activités
Fratrie
Zdenka Bulínová (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Hana Fillová (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Skupina výtvarných umělců Brno (d) (-)
Cercle artistique MánesVoir et modifier les données sur Wikidata
Arme
Mouvement
Élève
Lieux de détention
Distinction
Commandeur de l'ordre de Tomáš Garrigue Masaryk (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
signature d'Emil Filla
Signature
Vue de la sépulture.

Emil Filla ( - ) est un peintre tchécoslovaque, leader de l'avant-garde artistique à Prague dans les années 1910-1938.

Biographie

Emil Filla est né à Chropyně, en Moravie, en 1882. Il passe son enfance à Brno, mais s'installe ensuite à Prague. À partir de 1903, il étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Prague, en particulier avec comme enseignants Franz Thiele et Vlaho Bukovac. Il quitte cette école en 1906. En 1905, il découvre aussi l’oeuvre d’Edvard Munch par une exposition de 1905 ( son tableau Nuit d'Amour, présenté en 1908, un paysage nocturne, avec lune, colline, champ rouge, chat et allusion érotique, illustre l’influence de ce peintre dans son travail)[1].

En 1907-1908, il est membre du groupe Osma (Les Huit), qui a des points communs avec les Fauves et des liens directs avec le groupe expressionniste allemand Die Brücke. Parmi les œuvres importantes d’Emil Filla durant cette période figurent Lecteur de Dostoïevski en 1907, et Joueurs d'échecs en 1908. En 1909, il devient membre du Cercle artistique Mánes. Il voyage aussi en Europe. En 1911, il passe à Paris[2] et y rencontre Georges Braque, Juan Gris et Pablo Picasso.

Ă€ partir de 1911, il peint principalement dans un style cubiste, fortement influencĂ© par Picasso et Braque[2], et produit des Ĺ“uvres telles que SalomĂ© en 1911, et Baigneuses en 1912. C'est Ă©galement Ă  cette Ă©poque qu'il commence Ă  peindre de nombreuses natures mortes. En 1911, il Ă©dite plusieurs numĂ©ros de la revue VolnĂ© smÄ›ry (cs) promouvant le cubisme et publiant des reproductions d'Ĺ“uvres de Picasso. Ă€ la suite des rĂ©actions nĂ©gatives des dirigeants de Mánes, lui et d'autres se retirent de ce cercle artistique et fondent Skupina vĂ˝tvarnĂ˝ch umÄ›lcĹŻ (le Groupe des artistes visuels), un groupe orientĂ© vers le cubisme.

En 1913, il se marie. Il gagne aussi l’amitiĂ© d’un jeune sculpteur tchèque, Otto Gutfreund. Vers 1913, lui et Otto Gutfreund, produisent certaines des premières sculptures cubistes rĂ©alisĂ©es dans le monde. Avant la Première Guerre mondiale, il s'installe Ă  Paris, mais part aux Pays-Bas en 1915[3]. Il rencontre Ă©galement Piet Mondrian et Theo van Doesburg[3]. Il retourne Ă  Prague après la guerre[3]. Dans les annĂ©es 1920, il dĂ©veloppe sa version du cubisme, intègre aussi de façon originale des Ă©lĂ©ments que lui ont inspirĂ© la peinture hollandaise du XVIIe siècle (comme dans son tableau Femme au tapis[3]) et rejoint Ă  nouveau Mánes. Comme de nombreux modernistes tchèques, il est actif Ă  la fois dans le design et la peinture. En 1925, il conçoit des peintures sur verre pour le pavillon tchĂ©coslovaque de l'Exposition internationale des arts dĂ©coratifs et industriels modernes de Paris. Ă€ la fin des annĂ©es 1920 et au dĂ©but des annĂ©es 1930, l'influence surrĂ©aliste commence Ă©galement Ă  se faire sentir dans sa peinture et sa sculpture. Il participe Ă  une revue dĂ©nommĂ©e Erotique[4] et Ă  l’exposition Poesie 1932, organisĂ©e Ă  Prague par Mánes, qui prĂ©sente le surrĂ©alisme au public tchèque. Il ne devient cependant pas surrĂ©aliste.

Militant antifasciste, il est arrĂŞtĂ© par la Gestapo[3] le premier jour de la Seconde Guerre mondiale, peu après l'invasion de la TchĂ©coslovaquie, avec le peintre Josef ÄŚapek et d'autres personnes. Il est ensuite emprisonnĂ© dans les camps de concentration nazis de Dachau et Buchenwald[5]. Il survit cependant, rentre chez lui et commence Ă  enseigner Ă  l’École des arts appliquĂ©s de Prague (VĹ UP)[6]. L'enseignement d’Emil Filla Ă  l'AcadĂ©mie assure la pĂ©rennitĂ© du cubisme tchèque, et son influence est notable dans les Ĺ“uvres de son Ă©lève Milos Reindl (en), par exemple. En 1945, il est le premier artiste Ă  bĂ©nĂ©ficier d'une exposition d'après-guerre Ă  la galerie Mánes. Après cette Seconde Guerre mondiale, il expose principalement des Ĺ“uvres d'une sĂ©rie intitulĂ©e Boje a zápasy [Combats et violences][6], et plus tard, produit surtout des paysages. Il meurt Ă  Prague en 1953[6] et est enterrĂ© Ă  StĹ™ešovice dans le Grand Prague.

Au cours de sa vie, il a été actif en tant que dessinateur, peintre, sculpteur, collectionneur, théoricien, éditeur, organisateur et diplomate. Ses œuvres ont été rassemblées par Vojtěch Lahoda dans un catalogue raisonné publié en 2007 par Academic Press à Prague[5],[7].

Références

  1. ↑ Geneviève Breerette, « Prague dĂ©but de siècle, ville de toutes les aventures plastiques Â», Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. ↑ a et b Nicole Vulser, « Des cubistes sur la Moldau. Avant New-York, avant Londres, Prague avait adoptĂ© la mode cubiste venue de Paris. Une bonne exposition le rappelle Â», Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. ↑ a b c d et e MarkĂ©ta Theinhardt (dir.), Pierre BrullĂ© et Sergiusz Michalski, L’art de l’Europe centrale, Citadelles et Mazenod, , « Après le cubisme, Emil Fillia et Otto Gutfreund Â», p. 508-512
  4. ↑ « Galeries Erotisme et surrĂ©alisme, Ă  la galerie 1900-2000 Â», Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. ↑ a et b (en) « VojtÄ›ch Lahoda, Emil Filla (Prague: Academia, 2007) Â», Centropa, vol. 10, no 1,‎ , p. 74-75 (lire en ligne)
  6. ↑ a b et c « Emil Filla Â», dans Dictionnaire de la peinture, Larousse (lire en ligne)
  7. ↑ (cs) Vojtěch Lahoda, Emil Filla, Prague, Academia,

Annexes

Articles connexes

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