Sa présidence est caractérisée par une stabilité politique et une conjugaison entre la mise en place de mesures favorisant l'économie et le libre marché, et les politiques sociales. Le modèle du « régionalisme ouvert » est ainsi accru, le Chili adhère au Mercosur, renforce ses relations diplomatiques avec plusieurs États et entame des négociations en vue de conclure des accords de libre-échange avec plusieurs pays et acteurs internationaux, dont la Chine, les États-Unis et l'Union européenne. Une croissance économique, une amélioration des infrastructures, le développement d'une réforme de l'éducation et la mise en place de lois protégeant la famille caractérisent également son mandat présidentiel.
Né le à Santiago du Chili[1], Eduardo Frei Ruiz-Tagle est le fils aîné de l'ancien président chilienEduardo Frei Montalva et de María Ruiz-Tagle. Après avoir réalisé ses études primaires et secondaires dans la capitale chilienne, il est admis à la Faculté des sciences physiques et des mathématiques de l'Université du Chili pour y entreprendre ses études en génie civil. Il s'implique notamment à cette époque dans l'association des étudiants de son université.
Même s'il est membre du Parti démocrate-chrétien depuis 1958[1], parti dont son père est l'un des fondateurs, son implication politique directe débute lorsqu'il crée la Fondation Eduardo Frei Montalva, après la mort dans des circonstances nébuleuses de son père en 1982. Il milite notamment pour la camp du « Non » lors du référendum de 1988 visant à ne pas reconduire pour huit années supplémentaires le mandat présidentiel du général Augusto Pinochet.
Après la victoire du « Non » lors du référendum, Frei Ruiz-Tagle est nommé sénateur le , fonction qu'il occupe jusqu'au . De 1991 à 1993, il occupe la présidence du Parti démocrate-chrétien[1].
Son mandat présidentiel est marqué par l'approfondissement du « régionalisme ouvert », avec une plus grande ouverture aux relations internationales dans le domaine économique. Grâce à cette politique, le Chili atteint le statut de membre associé au Marché commun du Sud (Mercosur) et entame des négociations pouvant conduire à la signature de traités de libre-échange avec des pays comme les États-Unis, le Canada et la Chine, et des économies comme l'Union européenne (UE) et l'Association européenne de libre-échange (AELE)[1].
Son gouvernement, le second depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet, est marqué par une bonne croissance économique[5] en particulier au cours des quatre premières années de son mandat, par les progrès dans les infrastructures publiques par le biais de partenariats avec le secteur privé, le développement de la réforme de l'éducation et le début d'une réforme historique du système de procédure pénale[6]. Au cours de son mandat, le pouvoir d'achat du 20 % de la population la plus pauvre augmente par ailleurs de 10 %. La fin de son mandat est cependant marquée par une grave crise financière, résultant entre autres des impacts de la Crise asiatique[1].
En ce qui a trait à la réforme de l'éducation, celle-ci se traduit notamment par une augmentation de la durée de la journée d'école, des salaires et de la formation des enseignants, une amélioration des infrastructures scolaires, un meilleur accès aux technologies de l'information pour les élèves, et ce, dans l'optique d'un meilleur accès à l'éducation pour tous les enfants[1].
Il promeut également la famille comme noyau fondamental de la société. Quelques mesures se sont démarquées, notamment la promulgation de lois sur les violences intrafamiliales, la filiation, la protection de la famille et l'adoption. Il lance également un projet de loi visant à mettre en place des tribunaux spécialisés en affaires familiales[1].
Relations extérieures
Par rapport à ses prédécesseurs, le Chili, sous Frei Ruiz-Tagle, demeure davantage lié à ses voisins et aux autres pays du monde, notamment par la mise en place et la consolidation d'une économie ouverte respectueuse des capitaux étrangers. Des accords de libre-échange ont été ratifiés et le pays fait son entrée au sein de l'Organisation mondiale du commerce et du Forum de coopération économique Asie-Pacifique.
Un dernier événement majeur survient à la fin du mandat du président, soit l'arrestation au Royaume-Uni du général et ancien président Augusto Pinochet, sur ordre d'un juge espagnol qui avait émis ce mandat d'arrestation pour la mort de citoyens espagnols sur le territoire chilien lors de la dictature militaire. Affirmant que cette arrestation constitue une violation de la souveraineté du Chili, Frei Ruiz-Tagle demande que Pinochet soit libéré et rapatrié au Chili pour y être jugé, position à laquelle quelques membres de la Concertation n'adhèrent pas. Le ministre de l'Intérieur du Royaume-Uni, Jack Straw, finit par libérer Pinochet le pour des raisons humanitaires. Dès sa libération, ce dernier quitte aussitôt le pays et arrive au Chili quelques jours avant la fin de mandat de Frei Ruiz-Tagle.
Sénateur
Eduardo Frei Ruiz-Tagle quitte la présidence du pays avec un taux d'approbation de 28 %, le plus bas jamais obtenu pour un président issu de la Concertation[7]. Le , Ricardo Lagos, aussi issu de la Concertation prend les rênes du pays.
Tel que le prévoit la Constitution du pays, Frei Ruiz-Tagle est nommé sénateur à vie ce même jour et occupe cette fonction jusqu'à ce qu'une révision constitutionnelle vienne la supprimer[8]. Il se présente alors aux élections et est élu sénateurdémocratiquement pour la région de Los Lagos Nord (depuis 2007 la région des Fleuves), fonction qu'il occupe à partir du [1].
Présidence du Sénat
Élu sénateur en 2005, il est désigné par ses pairs président du Sénat le et le demeure jusqu'au 12 mars 2008[1].
Le 18 décembre 2008, il obtient la réintégration dans la nationalité suisse, sur base de sa demande volontaire en raison de ses liens étroits avec la Suisse[8].