Edmond Épardaud
Edmond Épardaud est un romancier, essayiste, scénariste, réalisateur, producteur, journaliste, critique littéraire, musical, d'art et de cinéma français, né à Niort le et mort à Nice le .
Biographie
Edmond Jean Paul Épardaud naît le 15 juillet 1882 à Niort (Deux-Sèvres) où son père est négociant-épicier. Sa famille est ensuite installée à Bain-de-Bretagne où son père, qui possède un magasin de chaussures[1], décède en juillet 1907[2]. Il a une sœur, Léonie, qui épouse en 1906 avec Ernest Bréant un propriétaire de Chateaubriand -44- [3].
Edmond est « publiciste » et domicilié dans le 13e arrondissement de Paris lorsqu'il se fiance, le 30 septembre 1906[4]. Il épouse le 27 avril 1907 Madeleine Suire, premier prix de chant au Conservatoire de Paris[5] qui interprète des lieder de Franz Schubert, dont elle chante l'Ave Maria pour le mariage de son frère en 1907[6], et de Robert Schumann[7] dans les salons parisiens[8] ou lors des séances de musique de chambre organisées par la Société des concerts populaires d'Angers[9]. Elle chante en 1910 Aucassin et Nicolette de Paul Le Flem salle Pleyel[10].
Il est admis dès 1910 à l'Association des journalistes parisiens[11] et présent à l'assemblée générale annuelle du 27 mars 1936[12].
Il meurt en juin 1941 dans un accident de la circulation à Nice[13] alors qu'il se déplaçait à bicyclette[14].
Carrière
Presse écrite
Dès 1906, Edmond Épardaud publie dans l'hebdomadaire régional Angers-artiste des poésies[a 1] et des critiques dans les domaines artistique[a 2] et musical[a 3].
À partir de 1907, il écrit pour le quotidien national La Presse et son supplément mensuel, La Revue artistique, des articles sur des sujets d'ordre général[a 4], rapporte l'interview de personnalités des milieux artistique[a 5], littéraire[a 6], musical[a 7] ou scientifique[a 8], donne le compte-rendu ou la présentation de salons[a 9], d'expositions[a 10], de soirées théâtrales[a 11], de représentations d'opéra[a 12], de concerts[a 13], de parution de livres[a 14] ou d'événements littéraires[a 15]. Toujours dans La Presse, il rend compte, dès 1913, de la décentralisation artistique[a 16]. Après la mort d'Albéric Magnard au début de la Première Guerre mondiale[a 17], ses articles font place de 1916[a 18] à 1918[a 19] à une chronique au ton plus grave sur deux colonnes en première et deuxième pages du quotidien. À la fin de la guerre ses chroniques s'orientent vers les difficultés du cinéma, stigmatisant le repli des producteurs[a 20], l'inadéquation des acteurs de théâtre à l'art cinématographique[a 21] ou l'incapacité de certaines pièces à fournir un bon scénario[a 22]. Il tire un bilan de ces quatre années de tourmente pour les activités artistiques avant de reprendre « le chemin des musées, des bibliothèques, des salles de concerts et d'expositions »[a 23] et de poursuivre ses chroniques, prenant nettement position contre le symbolisme au cinéma[a 24] et rendant hommage, dans le dernier article qu'il écrit pour La Presse du 18 décembre 1919, à Théophile Alexandre Steinlen[a 25].
Il écrit, en 1908 et 1909, une douzaine d'articles pour Gil Blas, au sujet de l'adaptation pour la scène de David Copperfield par Max Maurey[a 26], du Prix de Rome du compositeur André Gailhard[a 27], des vacances et de la rentrée de l'actrice Polaire[a 28], de la première à l'Opéra de Paris du Crépuscule des dieux[a 29], du banquet de clôture du congrès de l'Afrique du nord[a 30], du musée historique de la rue Lacépède[a 31], de Bernardino Luini et de la région du Lac de Garde[a 32], de l'action de Marcel Sembat en faveur de l'éducation musicale et des Sociétés de musique populaire[a 33], des manifestations à la Faculté de médecine de Paris[a 34], des conférences de Jules Renard au théâtre de l'Odéon[a 35], de la décoration des rues de Paris[a 36].
En 1919, deux semaines après la prise de Fiume, il publie dans le supplément littéraire du Figaro un article justifiant l'action de Gabriele D'Annunzio en la rattachant à la tradition d'héroïsme chevaleresque des plus grands esprits de la péninsule : Pétrarque, Dante, Machiavel, Benvenuto Cellini[a 37]. En 1921, il présente l'œuvre du père dominicain Joachim Joseph Berthier, historien des églises Sainte-Sabine et de la minerve de Rome[a 38]. L'année suivante, il offre aux lecteurs une courte et poétique nouvelle, qu'il situe à Naples au XIIIe siècle, « sous le règne de Jeanne d'Anjou »[a 39]. Comme treize ans auparavant dans La Presse, il consacre en 1926 dans Le Figaro un article à la décentralisation artistique et au cinquantenaire de la Société des concerts populaires d'Angers[a 40].
Il fonde en 1927 Cinéma, « la première revue de grand luxe du cinéma français » dont il est directeur et rédacteur en chef[15] et qui paraît jusqu'en 1933[16].
De 1933 à 1936 il écrit dans la rubrique « Les contes de l'Intran » du quotidien L'Intransigeant[a 41],[a 42], contes entrecoupés de quelques articles autour du cinéma et de la mode[a 43], de Johnny Weissmuller et de Lupe Vélez[a 44], du Sablier de Maurice Maeterlinck[a 45], de la crise des spectacles[a 46], de Lucien Baroux et du tournage d'Une gueule en or[a 47], du film d'André Hugon Romarin[a 48], de Gaby Morlay à la Maison blanche[a 49], de la censure au cinéma et de sa Fille Élisa non censurée en Italie[a 50], de l'Exposition de 1937 et de la propagande sportive par le cinéma[a 51], des noces de diamant de Louis Delaunay et Rose Delaunay[a 52].
Il est à partir de 1936 le correspondant local depuis Nice de La Cinématographie française[a 53].
Radiodiffusion
En 1936, il est chargé de la rubrique cinématographique du poste national Nice-Côte d'Azur-P. T. T. où sa première « causerie » est consacrée à Louis Lumière[17]. Il donne sur la même antenne vingt-cinq conférences consacrées à la Philosophie pour tous dont il publie les textes en 1937[18].
Littérature
En 1937, il publie aux éditions Nicaea de Nice un premier volume de 248 pages de sa Philosophie pour tous, sous-titré Les Préoccupations actuelles de la morale, préfacé par Léon Robin et suivi d'un second volume de 336 pages sous-titré Les Grandes Morales antiques et modernes. Il s'agit du recueil de ses conférences radiophoniques qui embrassent vingt-quatre siècles d'histoire de la pensée, depuis Socrate jusqu'aux temps modernes. Borné à l'étude de la morale — la métaphysique et les sciences physiques et naturelles sont délibérément absentes — l'ouvrage permet de comparer les morales des différents philosophes. Il s'adresse à tous les milieux et rencontre un estimable succès. Les municipalités de Nice, Cannes, Grasse, Menton, Toulon et la Ville de Paris le font entrer dans leurs bibliothèques populaires et leurs établissements scolaires[18]. L'ouvrage est recensé par Paul Ladmirault dans sa « Chronique nantaise » de L'Ouest-Éclair[19].
Cinéma
En 1918, il adapte le roman de Marcel Nadaud Chignole : roman de la guerre aérienne, pour le film de René Plaissetty, Chignole[21]. En 1920, il tourne pour la compagnie Vay-Films La Fresque de Pompéi d'après le roman de Gilbert Augustin-Thierry[22]. En 1922, il écrit, pour le centenaire du savant, le scénario du film de Jean Epstein Pasteur[23]. En 1923, il tourne L'Empire du soleil dont il est aussi le scénariste, film à la gloire de la Provence montrant « les paysages de pierre et les rivages enchanteurs du Midi, les jeux pittoresques, les joyeuses farandoles, les cavaliers de la Camargue errant parmi les taureaux farouches »[24]. En 1925, il écrit, d'après le roman d'Edmond de Goncourt et en le corsant d'une rivalité amoureuse entre les deux frères, le scénario du film d'Albert-Francis Bertoni avec Stacia Napierkowska, Les Frères Zemganno, dont la scène de trapèze volant tournée au Nouveau Cirque marque fortement les esprits[25].
Notes et références
Références
- ↑ « Cessions fonds de commerce », L'Ouest-Éclair, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Petites nouvelles », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « État-civil », L'Ouest-Éclair, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « État-civil de Rennes : promesses de mariage », L'Ouest-Éclair, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Petites nouvelles », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Carnet de mariage », L'Ouest-Éclair, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Petites nouvelles », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Séance de musique de chambre : saison 1909-1910 », Angers-artiste, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Deuxième séance de musique de chambre », Angers-artiste, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Çà et là », Gil Blas, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Sociétaires », Bulletin de l'Association des journalistes parisiens, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Liste des sociétaires présents à l'assemblée générale du 27 mars 1936 », Bulletin de l'Association des journalistes parisiens, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Charles Ford, « Edmond Épardaud », Le Petit Journal, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Le cinéma », Comœdia, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Petites nouvelles », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Cinéma », sur Ciné-Ressources
- ↑ « À Nice-Côte d'Azur-P. T. T. », La Cinématographie française, (lire en ligne)
- ↑ a et b « Philosophie pour tous », La Cinématographie française, no 953, (lire en ligne)
- ↑ Paul Ladmirault, « Chronique nantaise », L'Ouest-Éclair, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Aux Studios Franco-Films de Nice-Saint-Augustin », Cinéma, , p. 9 (lire en ligne)
- ↑ « Chignole à l'écran », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « De films en aiguille », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Les grandes présentations », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Échos », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Les grandes présentations », La Presse, lire en ligne sur Gallica
Articles de presse d'Edmond Épardaud
- ↑ Edmond Épardaud, « Richesses intimes », Angers-artiste, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Au Salon d'automne : le peintre Jeanès », Angers-artiste, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « La musique à Paris : une nouvelle œuvre de Vincent d'Indy », Angers-artiste, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Impressions et souvenirs sur la fête de Pâques », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Chez Mlle Arlette Dorgère », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « La Société des gens de lettres fêtera demain sa soixante-quinzième année : son doyen interviewé par la presse », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Chez M. Charles Bocher, doyen des abonnés de l'Opéra », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Les projets de M. Charcot », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Ce que sera le Salon d'automne de 1907 », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Petites expositions : Société des peintres-lithographes », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Lendemain de premières : L'Homme à deux têtes au Chatelet », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Vincent d'Indy », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Notes de musique : le concert de la Société nationale », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Les Dieux éternels », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « M. André Theuriet est mort aujourd'hui à Bourg-la-Reine », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « La décentralisation artistique : Le Retour à Angers », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Tueurs de pensée : la mort d'Albéric Magnard », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Ce que le roi d'Espagne a fait pour la France », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Les responsabilités allemandes : la part des poètes », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Abstention regrettable », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Théâtre et cinéma », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Une déplorable tendance du film français », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Le retour aux arts de paix », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Le symbolisme à l'écran », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « La Vie artistique : Steinlen », La Presse, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Max Maurey — Dickens », Gil Blas, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « M. André Gailhard est content », Gil Blas, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Une heure chez Polaire », Gil Blas, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Une prochaine grande première à l'Opéra : Le Crépuscule des dieux », Gil Blas, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Le congrès de l'Afrique du nord : le banquet de clôture », Gil Blas, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Un second Carnavalet », Gil Blas, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Au pays de Luini », Gil Blas, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « La musique populaire », Gil Blas, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « La psychologie du chahut », Gil Blas, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Jules Renard, conférencier », Gil Blas, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « La décoration des rues », Gil Blas, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « La prédestination de D'Annunzio », Le Figaro, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Un savant français à Rome : le père J.-J. Berthier », Le Figaro, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « La danseuse de Paestum », Le Figaro, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Un glorieux cinquantenaire provincial : les concerts populaires d'Angers », Le Figaro, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Représailles », L'Intransigeant, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Le Constat », L'Intransigeant, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Sur les plages azuréennes : jupe-culotte et cinéma », L'Intransigeant, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « J'aime toujours Johnny Weissmuller », L'Intransigeant, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Les lettres : Maurice Maeterlinck et Le Sablier », L'Intransigeant, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « La crise des spectacles sera-t-elle résolue ? », L'Intransigeant, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Lucien Baroux, homme-protée », L'Intransigeant, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « On tourne sur la Côte d'Azur : du soleil et des chansons... voici Romarin », L'Intransigeant, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « En dînant à Nice chez Gaby Morlay », L'Intransigeant, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Goncourt à l'écran : comment je réalisai, il y a quinze ans, La Fille Élisa », L'Intransigeant, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « En vue de l'Exposition : un film de propagande sportive, Jeunesse de France, est tourné en diverses régions », L'Intransigeant, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Louis Delaunay et Rose Delaunay fêtent leurs noces de diamant », L'Intransigeant, lire en ligne sur Gallica
- ↑ Edmond Épardaud, « Les belles salles. L'Escurial de Nice », La Cinématographie française, (lire en ligne)
Liens externes
|
|