Dominique Potier, qui préfère se faire appeler par son second prénom: Edgard, termine ses études de polytechnique militaire en 1928. Il épouse alors Ida Martin originaire de Florenville. Le couple donne naissance à une fille, Josiane en 1929.
En , il est capitaine à la Force aérienne belge et commande la première escadrille de reconnaissance de nuit dont les appareils sont presque entièrement détruits lors de l'invasion allemande à Neerhespen. Edgard Potier se replie avec ses hommes à Tours en France où il prend possession de nouveaux appareils. Le , lors d'un vol de liaison vers des troupes restées dans le secteur de Bruges, il est abattu et contraint à un amerrissage dans la Manche. Il est récupéré par le HMS Greyhound[7] et conduit à Douvres. Le , il est débarqué à Dunkerque pour regagner la Flandre et terminer sa mission. Le , il est à nouveau en France, à Moissac. En , il est de retour en Belgique et tandis qu'il effectue, comme de nombreux officiers de l'armée belge défaite, des travaux administratifs, il contribue à la mise sur pied de la Légion belge. Le , il quitte toutefois Bruxelles pour regagner Londres via la France, l'Espagne et le Portugal. Il arrive en Angleterre, le . Le 27, il entre à la Royal patriotic school et subit un interrogatoire en règle jusqu'au (pour s'assurer de sa loyauté). Il intègre alors les Forces belges reconstituées et est détaché à l'école de pilotes de la Royal Air Force. À 39 ans, éprouvant des difficultés au pilotage des avions modernes, il est réformé de la RAF et ne peut plus faire partie du service actif en raison de son âge. Il rejoint alors le MI9 et la sûreté de l'État belge[8]. En , il est parachuté dans le sud de la Belgique, en Province de Luxembourg près de Suxy en compagnie d'un opérateur radio canadien, Conrad Lafleur. À cette époque, de nombreux équipages alliés dirigeant leurs attaques sur l'Allemagne étaient abattus au-dessus des Ardennes belges. La mission d'Edgard Potier, connue sous le nom de Mission Martin en Belgique et de Possum line en France consistait à exfiltrer ces équipages en les cachant dans un premier temps en territoire occupé. Il s'agissait de pourvoir à l'intendance, de leur fournir des faux-papiers avant de les acheminer vers des safe-houses à Reims et dans sa région. Contrairement aux Ardennes belges, la Champagne permettant les évacuations aéroportées par Lysander.
Entre août et , trois opérations furent conduites avec succès et permirent de rapatrier 11 membres d'équipage et un agent du SOE. L'organisation apporta également son aide pour un sauvetage permettant à des alliés de regagner les côtes britanniques en . L'opération avait été montée par le réseau Jade-Fitzroy. La Possum line consistait à acheminer les candidats à l'exfiltration depuis les safe-houses de Paris vers l'Angleterre au travers du réseau Comète. Ces organisations étaient complémentaires de bien des manières. Bien qu'aucune données exhaustives n'existent, on estime le nombre de personnes secourues par Possum à 60-70 aviateurs.
Après son retour en Angleterre où il resta un moment, Edgard Potier fut à nouveau parachuté en France, le . Conrad Lafleur était en train de transmettre un message à Londres lorsqu'il fut surpris par les Allemands. Il parvint à s'échapper mais fut arrêté plus tard, ce qui sera le point de départ d'un enchainement de circonstances qui conduiront à l'arrestation d'Edgard Potier. Ce dernier, arrêté, sera tout d'abord conduit à la prison de Fresnes à Paris. On le ramena ensuite à Reims où il fut sévèrement torturé ce qui le conduisit au suicide, le . Les arrestations se poursuivant dans la région de Reims, le réseau fut démantelé. Sur la septantaine de membres que comportait le réseau Possum, 60 furent arrêtés et déportés dont moins de la moitié revinrent.
Inhumation
La dépouille d'Edgard Potier fut exhumée à Reims et transférée à Arras, le où il reçut, au même titre que cinq autres compatriotes belges tués sur le territoire français, les honneurs de l'Armée française en présence de leurs familles. Le , il fut à nouveau inhumé dans la pelouse d'honneur Force aérienne 155, cette fois avec les honneurs militaires de l'Armée belge dans le cimetière d'Evère[8] à Bruxelles.
↑Henri Bernard, La Résistance. 1940-1945, La Renaissance du Livre, 1969 - 145 pages
↑Etienne Verhoeyen, La Belgique occupée: de l'an 40 à la Libération, De Boeck Université, 1994, 611 pages. p.375
↑Oliver Clutton-Brock, RAF evaders: the comprehensive story of thousands of escapers and their escape lines, Western Europe, 1940-1945, Grub Street, 19 février 2009, 494 pages. p. 213