Déodat de Caylus ou Déodat III de Sévérac (av. 1182[N 1] – après 1250), seigneur de Combret et Caylus, est un baron rouergat et un croisé.
Biographie
Il est le fils de Pierre de Combret, vicomte d'Ayssènes et de Combret, et de Marie de Caylus, dame héritière d'une partie des biens de la seigneurie de « Caylus » en 1182[2],[N 2]. Cette seigneurie s'étendait à ce moment-là autour de Saint-Affrique englobant quatre châteaux. Celui du hameau de Bournac[N 3] au nord-ouest, de Roquefort-sur-Soulzon au nord-est, de Versols au sud et bien sûr celui de Caylus[3].
Sa mère, Marie, était fille de Déodat de Caylus, seigneur de Caylus († av. 1182) et nièce de Pierre de Caylus († 1182). Le second ayant vraisemblablement hérité des biens de son frère. Marie possédait déjà le château de Bournac puis hérita de la moitié des biens du Château de Caylus et de la ville de Saint-Affrique. Ses cousins, Pierre et Arnaud[N 4] se partagèrent l'autre moitié et héritèrent respectivement du château de Verzols et de celui de Roquefort[N 5]. Marie eut deux fils, Déodat et Pierre qui sont qualifiés de co-seigneurs de Montlaur, de Montaigut et d'Ayssenes dans un titre de 1206[4]. Déodat de Caylus, en se mariant avec Irdoine en 1209, se trouve possesseur des deux importantes baronnies de Sévérac (1212) et de Canillac.
Les milieux ecclésiastiques pensent que Sévérac est un repaire de bandits et d’hérétiques qu’il faut réduire au silence[5]. Déodat dit le Cathare, par ses soi-disant méfaits et sa foi bien réelle, s'attire les foudres des barons du Nord et de la croisade contre les Albigeois, guidée par Simon IV de Montfort. Sévérac est un bourg du Rouergue relativement lointain de ce que l'Église appelle les « foyers d'hérésie », dans une région peu touchée par le catharisme et éloignée des événements toulousains. La croisade contre les Albigeois est amenée dans cette province par l’évêque de RodezPierre de La Treille, qui veut se débarrasser de Déodat.
Simon IV de Montfort, après avoir reçu l'hommage du comte de Rodez, décide de réduire le château de Sévérac. Il envoie d'abord sommer le seigneur de lui remettre son château, et sur son refus, il détache une partie de ses troupes sous les ordres de Guy de Montfort-Castres, son frère, qui s'empare du bourg[6]. Déodat soutient, en , le siège de Sévérac fait par Simon de Montfort. Les croisés se logent dans les maisons du bourg, il dresse ses batteries contre le château et le serre de si près que les assiégés, qui manquent de vivres, sont obligés de se rendre le .
Déodat est mandé par le roi saint Louis, en 1236, pour le servir contre Thibault, comte de Champagne et roi de Navarre[9]. Pendant la minorité de Louis IX, Thibaut Ier de Navarre rassemble autour de lui quelques barons formant une ligue des grands vassaux qui veulent s'opposer au sacre du jeune roi. Déodat de Caylus se rend avec six hommes à l'armée que le roi fait assembler à cet effet au bois de Vincennes. Thibaut Ier de Navarre trahit ses alliés et se rend rapidement auprès du roi et se soumet[10]. Déodat accompagne le roi pendant les combats[11].
Bosc raconte que Raymond VII, comte de Toulouse, pour punir le seigneur de Caylus de ce qu'il a pris les armes contre lui, s'empare, le , de son château et le fait démanteler[6].
↑ a et bDocumens historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue, Par Hippolyte de Barrau, 1853, p. 534 et suivantes.
↑ Les grandes batailles méridionales: "mieux vaut mort que vif vaincu" (1209-1271), Par Laurent Albaret, Nicolas Gouzy, Publié par Privat, 2005, p. 84.
↑ ab et cDocumens historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue, Par Hippolyte de Barrau, 1853, p. 467.
↑Autour de Montaillou, un village occitan: histoire et religiosité d'une communauté villageoise au Moyen Âge : actes du colloque de Montaillou, 25-26-27 août 2000, Par Emmanuel Le Roy Ladurie, Anne Brenon, Christine Dieulafait, Publié par L'Hydre, 2001, p. 270.
↑Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe ["puis" de la noblesse de France et d'Europe]…, (Paris), Morant, Georges de (Cte). Éditeur scientifique Borel d'Hauterive, André-François-Joseph (1812-1896). Révérend, Albert (1844-1911). 1860 (A17), p. 349 et suivantes.
↑ Histoire des institutions de toulouse, Chevalier du Mège, Laurent 1846, p. 437.
↑Emile Jolibois, Histoire de la ville de Chaumont et Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe ["puis" de la noblesse de France et d'Europe]…, (Paris), Morant, Georges de (Cte). Éditeur scientifique Borel d'Hauterive, André-François-Joseph (1812-1896). Révérend, Albert (1844-1911). 1860 (A17), p. 349 et suivantes.
↑Les parlements de France: essai historique sur leurs usages, leur organisation et leur autorité, Par Henri Bruno Bastard d'Estang, Publié par Didier et cie, 1858, v.1, p. 70.
↑Gallia Christiana et Documens historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue, Par Hippolyte de Barrau, 1853, p. 467.
↑ Notice sur quelques anciens titres, suivie de considérations sur les salles des croisades au Musée de Versailles.: suivie de Considérations sur les salles des croisades au musée de Versailles, Par Alphonse Léon de Delley De Blancmesnil, Publié par Delaroque, 1866, VOL. 2, p. 431.