Le bateau est construit en 1906 dans le chantier naval de James Burton à Dartmouth (Royaume-Uni) pour Philip & Son Ltd. : l'architecte en fut Alex Richardson. Le nom est celte, c'est celui de la sainte patronne des amoureux au pays de Galles[1]. C'est alors une Goélette franche (schooner) haut de gamme à pont en teck équipé de deux mâts pour près de 400 m2 de voilure, destiné à la plaisance de luxe autour de l'Angleterre (immatriculé comme « Sailing Yacht »). L'intérieur est soigné, avec un mobilier en ronce de noyer et une ferronnerie d'art en cuivre[2].
Le navire est racheté en 1924 et quitte Weymouth pour Hong Kong le , où il devient un navire de croisière de standing sillonnant l'océan Pacifique pendant les Années folles[1].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le navire est réquisitionné par l'US Navy comme « auxiliary schooner » sous le nom de « USS Dwyn Wen (IX-58) », et participe notamment à la capture d'un sous-marin japonais[2].
Après-guerre, la goélette est rachetée par Eugène Overton, et opère des croisières entre Hawaii et la Polynésie française[1]. Elle participe également à une expédition scientifique en 1963 (relatée par la femme du propriétaire d'alors, Marge Bradner)[1].
La Dwyn Wen passe à la fin des années 60 au Dr. Robert Hale Ellis[2], qui effectue notamment un périple de 42 jours à son bord[1].
En 1977, le navire est racheté par un certain John Guthrie, aventurier et chasseur de trésors qui l'emmène dans l'océan Indien occidental (Mer de Zanj), et effectue de nombreux remaniements en 1985[3]. Avec Nosy Bé (à Madagascar) comme nouveau port d'attache, Guthrie et sa famille parcourent tout l'océan Indien à la recherche d'épaves englouties d'où remonter des trésors.
A la fin des années 1990, le navire nécessite des réparations et est laissé à l'abandon, au mouillage à Mayotte, face à la vasière des Badamiers. En 2004, la Dwyn Wen subit de lourds dommages lors d'une tempête. Dix ans plus tard, les intempéries auront définitivement raison de sa résistance, l'envoyant par 15 m de fond en , en laissant toutefois dépasser les deux mâts et une partie du gréement.
Postérité
L'épave est devenue un spot de plongée sous-marine apprécié des plongeurs mahorais, hébergeant une faune très diversifiée.