En 2017, la commune comptait 17 831 habitants[2], ce qui en fait la troisième ville de Mayotte.
Géographie
La commune de Dzaoudzi se compose de la moitié nord de l'île de Petite-Terre, la moitié sud formant la commune de Pamandzi. Les zones urbanisées se composent principalement du village de Labattoir et de celui de Dzaoudzi situé sur une presqu'île rocheuse située à proximité de la Petite-Terre à laquelle elle est reliée par la chaussée appelée boulevard des Crabes. Le relief de la commune est marqué par la présence de nombreux cratères volcaniques, notamment sur les côtes nord et est. Le climat y est de type tropical.
« Labattoir » redirige ici. Pour l’article homophone, voir L'Abattoir.
Labattoir est un quartier de la commune de Dzaoudzi. Labattoir est un toponyme français et rappelle l'existence, dans ce village, d'un abattoir qui jouxtait le four à chaux présent près de l'entrée du village.
En 1985, la première salle de cinéma grand écran y est apparue utilisant la projection cinématographique (35 mm, 75 mm).
Urbanisme
Typologie
Dzaoudzi est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5]. Elle appartient à l'unité urbaine de Dzaoudzi, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[6] et 29 273 habitants en 2017, dont elle est la ville-centre[7],[8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mamoudzou, la principale agglomération de Mayotte. Elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 17 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[9],[10].
La commune, bordée par l'océan Indien à l'est et à l'ouest, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[11]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[12],[13].
Toponymie
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Histoire
L'îlot fut habité avant le XIXe siècle. C'est davantage sur le morne de Mirandole ou « Pamandzi Keli », où se fixèrent à partir du IXe siècle les premiers habitants de Petite Terre (Africains, Indonésiens, Malgaches…). Au XVIIIe siècle, des Perses y implantent l'islam[14].
Il faut attendre le règne de Salim (Saleh ibn Mohamed ibn Bechir el Monzari, régnant vers 1790-1807) pour que le rocher de Dzaoudzi abrite la capitale du sultanat après l'abandon de Tsingoni.
Comme en témoignent les archives du début de la période coloniale, Dzaoudzi était protégée par des remparts de protection, qui furent renforcés par les Français lors de la fortification de l'île dans les années 1840[15].
J.S Leigh, en donne une description précise en 1838 :
« Nous nous sommes approchés du village où réside Dansoul (Andriantsoly), roi de Mayotte ; ce village est construit sur une petite île allongée qui n’a pas plus d’un mille de circonférence. Chaque côté tombe à l’abrupt dans la mer excepté l’un d’entre eux défendu par une haute muraille et de petites tours carrées qui se prolongent et entourent l’île. Sa hauteur varie selon la difficulté ou la facilité d’accès. Trois portes sont verrouillées chaque nuit au crépuscule et les clefs sont remises au gouverneur sans la permission duquel personne ne peut sortir ou rentrer. Nous avons été accueillis, à l’extérieur de la fortification, par un certain nombre d’habitants, un mélange de Sakalava, d’Antalaouts (Malgaches musulmans), des Anjouanais, etc.
[…] Un énorme canon est placé sur le point culminant de l’île mais ne repose pas sur un affût. Il ne peut être déplacé. […] La mosquée était la seule construction en pierre de la ville à côté des dix résidences du roi que j’ai vues. Elle était plutôt grande car elle faisait 40 pieds carrés. Les piliers étaient en bois et le toit fait de feuilles de cocotiers […]. »
Peu après 1843 (prise de possession de Mayotte par la France), l'administration française s'installe sur Petite-Terre, sur le rocher de Dzaoudi. Elle construit une caserne et un pavillon des officiers, une chapelle, une prison et un hôpital[14].
L'hôpital de Dzaoudzi est construit par le génie de 1848 à 1851. C'est un hôpital de la Marine, dirigé par un médecin militaire de première classe, et aidé par un ordre missionnaire : les sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Il sera le seul hôpital de Mayotte jusqu'au début du XXe siècle[14].
Politique et administration
Le décret no 77-129 du fixe le chef-lieu de Mayotte à Mamoudzou, mais Dzaoudzi a gardé provisoirement cette fonction en attendant que le transfert soit officialisé par arrêté ministériel[16]. Cet arrêté ministériel n'a jamais été publié, mais un décret du 24 août 2023 officialise le changement de chef-lieu à compter du 27 août 2023[17], à la suite d'un vote du Conseil départemental[18].
Cadre de la fonction publique Premier adjoint au maire (2020 → 2023)
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1978. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee, mais la loi relative à la démocratie de proximité du a, dans ses articles consacrés au recensement de la population, instauré des recensements de la population tous les cinq ans en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Mayotte et dans les îles Wallis-et-Futuna, ce qui n’était pas le cas auparavant[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2002[22], les précédents recensements ont eu lieu en 1978, 1985, 1991 et 1997.
En 2017, la commune comptait 17 831 habitants[Note 3], en augmentation de 24,6 % par rapport à 2012.
Jean-Louis Guébourg, Petites Îles et archipels de l'océan Indien, Karthala, paris, 2006 (nouvelle éd. revue et augmentée), 526 p. (ISBN2-8458-6823-5)
Jean-François Hory, La Résidence de Dzaoudzi, Éditions mahoraises, Éditions du baobab, Mayotte, 2002, 39 p. (ISBN978-2-908301-41-0)
Anne Lebel (dir.), Dzaoudzi, une histoire contratriée, 1843-1866 : catalogue de l'exposition présentée dans le cadre des Journées européennes du patrimoine en 2005, Archives départementales de Mayotte, Mamoudzou, 2006, 43 p. (ISBN2-84945-008-1)
J. Ninon, « La Dynamique urbaine à Mayotte : l'étalement de Mamoudzou et la périphérisation des centres petits-terriens », in Les Cahiers d'Outre-Mer, 2007, vol. 60, no 240, p. 305-318
« Centralisation et polarisation : l'aire urbaine de Mamoudzou et les villages mahorais », article de Didier Benjamin et Henri R. Godard, in Mappemonde, no 64, 2001-4, 5 p.
↑Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
↑Population municipale légale en vigueur au , millésimée 2017, définie dans les limites territoriales en vigueur au .
Références
↑Le décret no 77-129 du 11 février 1977 (paru au Journal officiel le lendemain) indique que le chef-lieu est fixé à Mamoudzou mais que, jusqu’à une date qui sera précisée par arrêté ministériel, ce chef-lieu reste provisoirement fixé à Dzaoudzi. Aucun arrêté ni décret ne fut signé, jusqu'au
↑ ab et cPatrice Bourée, « L'hôpital de Dzaoudi, référence médicale des Comores pendant 150 ans », La Revue du Praticien, vol. 68, , p. 341-346.
↑Samuel F. Sanchez, « Plans de colonisation, idées chimériques ? Nosy Be et Mayotte dans les projets français d’expansion dans l’océan Indien occidental et vers Madagascar (1839-1857) », dans Norbert Dodille (dir.), Idées et représentations coloniales dans l'océan Indien, Paris, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, coll. « Imago mundi » (no 17), , 710 p. (ISBN978-2-84050-607-2), p. 167–198.
↑Dzaoudzi. ― Ancienne résidence des Gouverneurs, située au rocher de Dzaoudzi, avenue de France : la résidence en totalité, avec les deux longères, les trois canons, les six réverbères et le sol. Inscription : par arrêté du .