Dominique Smil Moïsi est le fils unique de Jules Moïsi (Jules Moise) né le 3 juillet 1902 à Paris en France[1],[2]. Jules Moïsi est déporté par le convoi no 61 en date du 28 octobre 1943[3] — numéro 159721[4] sur dénonciation d'un collègue, et survit à Auschwitz[5]. Sa mère, d'abord de religion juive, s'est convertie au début des années 1930 au catholicisme[6].
Il a épousé l'historienne italienne Diana Pinto, rencontrée à Harvard[6]. Ils ont deux fils[7], Laurent, fondateur de Whitewall Magazine[8] et Luca, psychanalyste.
Parcours professionnel
Il enseigne à l'université hébraïque de Jérusalem parallèlement à son doctorat. Souhaitant revenir en Europe, il se porte candidat pour un poste à l'université Johns-Hopkins (campus de Bologne), mais en obtient un à l'université Paris-Nanterre, qui devait échoir à François Fejtő, sur recommandation de Raymond Aron[1].
Expert en géopolitique et spécialiste en politique internationale, il est de 2001 à 2008 titulaire de la chaire de géopolitique européenne au Collège d'Europe (campus de Natolin), orienté vers les institutions européennes[9][source insuffisante].
Spécialiste des relations internationales et du Moyen-Orient, il est l'auteur de plusieurs ouvrages et a publié Géopolitique de l'émotion chez Flammarion en 2009.
Il intervient régulièrement sur Radio Classique, dans la Matinale[10].
Dominique Moïsi est partisan de la guerre en Irak en 2003. Son engagement en faveur de Jacques Chirac se serait modéré en raison du refus de celui-ci d'y participer[12]. Fin 2004 toutefois, il déclare avoir « eu tort d’approuver la guerre en Irak »[13]. Dans sa Géopolitique de l'émotion, paru en 2015, il écrit que la guerre en Irak a été une « guerre indéfendable, avec des moyens tout aussi indéfendables, installant un climat de suspicion, nuisible à leur image [des États-Unis] aussi bien qu'à leurs intérêts »[7].
Choc des civilisations et fin de l'Histoire
Dominique Moïsi s'oppose à la thèse du choc des civilisations tout autant qu'à la thèse de la fin de l'histoire qui verrait la suprématie de la démocratie libérale. Il considère que le rôle de l'émotion est, en géopolitique, plus important que celui de l'appartenance à une civilisation[7].
Conflit israélo-palestinien
Dans la Géopolitique de l'émotion, Dominique Moïsi soutient que le conflit israélo-palestinien est un archétype de conflit dominé par l'émotion. Il considère que « les Israéliens, on ne peut que le reconnaître, ont encouragé le sentiment d'humiliation du monde arabo-musulman [...] en poursuivant l'extension de leurs colonies de peuplement », mais que « force est également d'admettre que le poids des responsabilités dans l'échec du processus de paix se répartit à parts égales entre Palestiniens, Israéliens, communauté internationale et dirigeants arabes »[7].
Les Cartes de la France à l'heure de la mondialisationHubert Védrine dialogue avec Dominique Moïsi (Fayard, 2000). Ce livre a été traduit en américain par Philip H. Gordon sous le titre France in an age of Globalization (Brookings Institution Press), printemps 2001
↑Jean Boivin, « Les musiques classique, moderne et contemporaine larguées par la radio publique : le cas d’Espace musique », Circuit, vol. 16, no 3, , p. 95–105 (ISSN1488-9692 et 1183-1693, DOI10.7202/902416ar, lire en ligne, consulté le )