Dolores Hayden, née en 1945, est une professeure émérite américaine d'architecture, d'urbanisme et d'études américaines à l'université de Yale. Elle est historienne urbaine, architecte, auteur et poète. Hayden a apporté des contributions innovantes à la compréhension de l'importance sociale de l'espace urbain et à l'histoire de l'environnement bâti aux États-Unis[1].
Depuis 1973, Dolores Hayden occupe des postes universitaires au MIT, UC Berkeley, UCLA et Yale[4]. Elle donne des cours d'architecture, de paysages urbains, d'urbanisme et d'études américaines.
Elle fonde un groupe d'arts et de sciences humaines à but non lucratif basé à Los Angeles appelé The Power of Place, actif de 1984 à 1991[5],[6] documenté dans le texte, The Power of Place: Urban Landscapes as Public History.
En 1981, elle publie The Grand Domestic Revolution: A History of Feminist Designs for American Homes, Neighborhoods, and Cities. Cet ouvrage est consacrée aux idées novatrices en matière de prise en charge du travail domestique dès le XIXe siècle aux États-Unis. Plusieurs penseuses féministes partent du postulat que la prise en charge intégrale du travail domestique par les femmes constitue une des causes des inégalités de genre. Elles remettent en question l'organisation sociale centrée sur la famille. Elles proposent une organisation dans laquelle les tâches domestiques sont assurées collectivement. Pour se faire, elles proposent une architecture novatrice en lien avec cette nouvelle organisation. Dolores Hayden analyse les sources utopiques de ce mouvement féministe. Elle montre les conflits de classe, de race et de genre qu’elles ont rencontrés.
Ce mouvement féministe est très peu connu en France. L'ouvrage de Dolores Hayden est traduit en français, trente ans après sa publication[7].