L'édifice est mentionné une première fois par H. Luguet en 1867 et fouillé par le docteur Pineau en 1884. Au début du XXe siècle, une maison des Ponts et chaussées fut construite sur le cairn. L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1940[2]. Des sondages pratiquées à la fin des années 1960 révèlent les traces d'un important habitat néolithique aux abords du site[1]. En 1988, Luc Laporte procède à une expertise archéologique du site à la demande de la commune qui souhaitait restaurer le monument mais les vestiges découverts ont été réenterrés pour les protéger[3].
Description
Le dolmen encore visible n'occupe que l'angle sud-est d'un long tumulus quadrangulaire d'environ 30 m de long sur 20 m de large pour une hauteur maximale de 1,50 m[3]. Le cairn renfermait plusieurs chambres à couloir, dont le dolmen dit la Pierre Pouille qui fut fouillé par Pineau en 1884.
Le dolmen est désormais à l'état de ruine : il n'en demeure que la table de couverture de forme circulaire (16 m de circonférence pour 0,80 m d'épaisseur) qui fut brisée en deux parties par une explosion de mine[4]. Elle recouvrait une chambre sépulcrale de forme polygonale, dont les dimensions rappellent les dolmens angoumoisins[5], délimitée par cinq orthostates.
Lors des fouilles de 1988, Luc Laporte découvrit, à peu près au centre du tumulus, un étroit couloir bordé de pierres sèches sur une hauteur de 0,70 m qui menait probablement à la chambre sépulcrale délimitée par 3 monolithes, et, au nord du cairn, les vestiges d'une deuxième chambre ou d'un coffre funéraire. Ces chambres n'ont pas été fouillées. Il n'est pas exclu que le tumulus, à l'origine, renfermait plusieurs autres chambres désormais disparues[1].
Les fouilles ont mis au jour les vestiges osseux de quatre squelettes dont ceux de deux enfants[1].
L'étude du mobilier funéraire retrouvé (vingt-six tessons de céramique, trente-trois éclats de silex, quatre galets fracturés)[3] a permis de dater la construction du dolmen du Néolithique moyen, soit entre - 4600 et -3 500[1].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Emmanuel Pineau, « Découverte et fouilles du dolmen d'Ors, île d'Oléron (Charente-Inférieure) », Association française pour l'avancement des sciences (Comptes-rendus de la 13e session Blois 1884), vol. 13, , p. 354-360 (lire en ligne, consulté le )
Luc Laporte, « Quelques données nouvelles sur le dolmen d'Ors (Le Château-d'Oléron, Charente-Maritime) - Colloque : Mégalithes du Sud-Ouest », Société d'anthropologie du Sud-Ouest, vol. XXVII, , p. 81-98.
Jean-Sébastien Pourtaud et Yves Olivet, Dolmens, menhirs, tumulus et pierres de légendes de Charente-Maritime, Rioux-Martin, Le Croît Vif, , 231 p. (ISBN9782361995294), p. 160-162
Roger Joussaume, Palets et minches de Gargantua : Mégalithisme dans le Centre-Ouest de la France, Association des Publications Chauvinoises, , 388 p. (ISBN979-1090534391), p. 216-217.