La direction générale de Service de sécurité des institutions de l’État (DGSSIE) est le corps d'élite des forces armées tchadiennes[1].
Histoire
Créée en 2005, elle succède à la garde présidentielle qui est pour sa part dissoute après avoir été très affaiblie par les nombreuses désertions consécutives à la modification de la constitution par le président Déby pour pouvoir se présenter à un troisième mandat.
D'après la sociologue Marielle Debos, tous les éléments envoyés pour des opérations à l'extérieur du Tchad en sont issus[3], notamment ceux qui ont été envoyés au Mali en 2013 dans le cadre de la guerre du Mali[4]. La DGSSIE ne représente cependant qu'un des trois bataillons projetés au Mali[5] et n'est pas engagée contre Boko Haram en 2015[6]. Des soldats de la DGSSIE sont toutefois tués au Nigeria en 2018[7].
Elle est initialement commandée par le général de division Dirmi Haroun[8]. En 2012, elle est dirigée par le général Saleh Touma[1], ancien premier adjoint du commandant. Un des propres fils du président Idriss Déby, Mahamat Idriss Déby, est nommé à la tête de la DGSSIE en avril 2014[3].
Organisation
La DGSSIE est une force d'élite, qui jouit d'un traitement de faveur en matière de salaires, d'équipement ou d'entraînement par rapport au reste de l'armée nationale tchadienne (ANT)[3]. D'après un rapport de l'Institut Thomas-More, le budget de la DGSSIE en 2014 était de 42 milliards de Francs CFA tandis que celui de l'armée était de 9 milliards[9] Elle est sous le contrôle direct de la Présidence (et non du chef d'état-major) et ses éléments sont recrutés parmi les Zaghawas et plus particulièrement les Bideyat, ainsi que, dans une moindre mesure, les Goranes et les Arabes[3].
À sa création en 2005, elle comptait 1 640 soldats environ[10]. En 2015, elle compterait désormais de 6 000[11] à 14 000 éléments[3] sur un total de 45 000 hommes dans l'ANT[12].
La DGSSIE compte une unité de forces spéciales, la direction des actions réservées (DAR), dont le directeur adjoint était le commandant Abdel Aziz Hassane Adamen, mort au Mali dans les combats contre les jihadistes en février 2013[13].
En 2007, il est créé au sein du Groupement no 1 de la DGSSIE un régiment d'infanterie dénommé 1er régiment de garde du palais présidentiel (1er RIGPP), implanté à N'Djaména et ayant pour mission la protection du palais présidentiel[14].
La DGSSIE compterait en tout trois groupements, dont un groupement spécial antiterrorisme[réf. souhaitée].
Violation des droits de l'Homme
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↑(en) Bjoern H. Seibert, « Case Study Operation EUFOR Tchad/RCA », dans Operation EUFOR TCHAD/RCA and the European Union's Common Security and Defense Policy, Strategic Studies Institute, (lire en ligne), p. 18
↑ abcd et e(en) Marielle Debos, « Behind the cliché of the Chadian ‘desert warriors’, militarized politics and Idriss Déby’s global political capital », African Politics, African Peace, no 22, (lire en ligne, consulté le )
↑Géraud Magrin, « Les ressorts de l’intervention militaire tchadienne au Mali (2013) », EchoGéo [En ligne], Sur le Vif, (DOI10.4000/echogeo.13444, lire en ligne, consulté le )
↑Seignobos Christian, « Chronique d’un siège. Boko Haram dans le lac Tchad 2015-2016 », Afrique contemporaine, vol. 2016/3, no 259, , p. 139-167 (DOI10.3917/afco.259.0139, lire en ligne)
↑FIDH, Rapport de La Commission d’Enquête sur les événements survenus en République du Tchad du 28Janvier au 8 Février 2008 et leurs conséquences. Adopté le jeudi 31 juillet 2008 (lire en ligne), p. 145
↑(en) Jérôme Tubiana et Marielle Debos, Déby’s Chad : Political Manipulation at Home, Military Intervention Abroad, Challenging Times Ahead, Institut des États-Unis pour la paix, (lire en ligne), p. 13
↑Marc-Antoine Pérouse de Montclos, « Face à Boko Haram, l’impossible coalition », dans Bertrand Badie, Qui gouverne le monde ?, Paris, La Découverte, coll. « Poche / Essais », , 316-323 p. (lire en ligne)