Oustachi convaincu, Šakić monte en grade jusqu'à devenir commandant du camp, un poste qu'il occupera d'avril à novembre 1944[2].
Après la guerre, à l'instar d'autres responsables nazis et oustachis, il s'enfuit en Argentine, où il arrive en 1947[4].
Il s'installe alors dans la ville côtière de Santa Teresita, au sud de Buenos Aires, où il travaille dans le textile. Au cours de ces années passées en Amérique du sud, il se lie d'amitié avec le dictateur paraguayen Alfredo Stroessner[5].
Après avoir été longtemps très discret, il multiplie les apparitions publiques à partir des années 1990, ne cherchant plus vraiment à dissimuler son identité[2].
Il est alors repéré par le centre Simon Wiesenthal[6].
En 1994, Šakić donne une interview à un magazine croate, dans laquelle il se dit fier de son passé, dit « dormir comme un bébé » et « regrette de ne pas avoir tué plus de Serbes à Jasenovac »[7].
Dans une autre interview, en avril 1998 à la télévision argentine, il reconnaît ouvertement avoir dirigé le camp de concentration de Jasenovac [2].
Ces interviews font scandale. Le lendemain de la dernière, le président argentin Carlos Menem ordonne personnellement l' arrestation de Šakić[4].
Cependant, les déclarations de Šakić suscitent également l'embarras du gouvernement croate. Engagé dans une politique de réhabilitation des Oustachis [8], et dépendant du soutien de milieux nostalgiques des Oustachis, celui-ci ne tient pas spécialement à poursuivre Šakić.
Mais plusieurs pays ayant fait part de leur intention de demander l'extradition de l'ancien commandant de Jasenovac, dont la Yougoslavie et Israël, la Croatie se résigne à agir, et demande finalement aux autorités argentines qu'il leur soit extradé[8].
Selon certaines sources, « les autorités croates ont surtout demandé à juger Šakić pour que d'autres ne le fassent pas.» [8]
Extradé vers la Croatie en juin 1998, il est jugé devant le tribunal régional de Zagreb, où il dit n'éprouver aucun remords pour ses actions passées[7]. Le 4 octobre 1999, il est reconnu coupable de crimes contre l'humanité et condamné à 20 ans de prison [7].
↑ ab et cNATALIE NOUGAYREDE, « Le criminel de guerre Dinko Sakic condamné à vingt ans de prison en Croatie », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).