Selon la terminologie sud-américaine relevée par Alexander von Humboldt au XIXe siècle, on distingue les « Tierras calientes » (« terres chaudes ») entre le niveau de la mer et 1 000 m d'altitude, les « Tierras templadas » ou « Tierras frias » (tempérées ou froides) entre 1 000 et 4 000 m, et les « Tierras heladas » (glacées) entre 4 000 et 6 000 m[1].
Le long de la côte, la végétation se réduit à des touffes de Tillandsia qui, en allant vers le Chili central, laissent la place à une steppe dite jarral costeiro. Plus haut, entre 500 et 700 m, les reliefs arrivent à retenir l'humidité et permettent des prairies de Drymaria et quelques arbres, Carica et Caesalpinia. Dans l'intérieur, au-delà des chaînes côtières qui arrêtent les nuages de brume, on trouve un désert d'abri ensoleillé avec des cuvettes salées (salares) comparables aux chotts d'Afrique du Nord. Le désert littoral est coupé par des fleuves qui descendent de la Cordillère, dessinant des forêts galeries[1].
Sur les Tierras templadas ou frias, la végétation, plus variée que sur la côte, comprend des cactus, des Carica et des Jatropha, avec des forêts clairsemées de résineux entre 2 700 et 3 200 m, puis une steppe herbeuse parsemée de Broméliacées jusqu'à 4 000 m[1].
Les Tierras heladas ont un climat très contrasté, avec rayonnement solaire intense, forte amplitude thermique, vents violents et gel nocturne. La puna sèche des Andes centrales comprend des formations adaptées aux sols humides (jalca) ou volcaniques (tola(es)). Au-dessus, jusqu'à 4 800 ou 5 300 m selon la latitude, on trouve des pelouses alpines, puis des glaciers[1]. Sur le versant oriental où les précipitations sont faibles, selon le relief, l'eau reste enfermée dans des cuvettes salées (bolsones(en)) ou forme des cours d'eau saisonniers, alimentés principalement par le dégel : une partie aboutit dans la vallée en voie d'assèchement du Río Desaguadero[4].
↑Juan J.Armesto et al., (2007). "The Mediterranean Environment of Central Chile". In Veblen, Thomas T. et al., Physical Geography of South America, Oxford University, 2007, pp. 184–199.