Pays aymara, l'Atacama offre une ligne volcanique, marquant la frontière entre le Chili, la Bolivie et l'Argentine. Cette barrière naturelle, est composée de volcans actifs frôlant les 6 000 mètres, entourés de lagunes turquoise, de geysers et de vallées encaissées. Le désert d'Atacama est renommé pour ses nuits étoilées du fait de sa situation dans la zone intertropicale, combinant sécheresse extrême, altitude et très faible pollution lumineuse. Plusieurs observatoires astronomiquesinternationaux se sont ainsi établis dans ce désert « extraterrestre » où la NASA a testé de petits véhicules avant qu'ils aillent explorer Mars. Le robot sur quatre roues baptisé Zoë(en) a trouvé des colonies de bactéries et des lichens sur deux sites distincts de ce désert qui présente pourtant la plus faible densité d'activité organique de la Terre.
Climat
Bien que situé sur les rives du Pacifique, c'est le désert chaud le plus sec du monde. Les cactus et autres plantes absorbent l'humidité apportée par le brouillard de l'océan. Quelques artémies (petits crustacés) survivent dans des lacs salés souvent à sec, mais inondés lors des orages. Le désert d'Atacama est cité comme étant le désert non-polaire le plus aride au monde (les vallées sèches de McMurdo en Antarctique sont reconnues comme le lieu le plus aride)[1],[2],[3],[4] bien que certains endroits du Sahara notamment le sud de l'Égypte et le sud de la Libye, reçoivent une quantité de précipitations comparable à celle du désert d'Atacama. Il abriterait les endroits recevant le moins de précipitations au monde: on a relevé seulement 0,8 mm de pluie à Arica. Le climat général s'y trouvant est un climat subtropical, désertique chaud, mais atténué par son altitude qui est relativement élevée et marqué par de fortes amplitudes thermiques journalières. Alors que la plupart des déserts ne datent que de quelques milliers d'années (le Sahara, par exemple, était vert il y a 5 000 ans), on estime que l'Atacama est aride depuis au moins sept millions d'années, peut-être vingt[5].
Ce climat est caractérisé par des précipitations extrêmement faibles, voire inexistantes durant toute l'année, mais aussi par une durée d'ensoleillement remarquable. En plein désert, le ciel est souvent totalement dégagé et d'une clarté exceptionnelle, ce qui attire les astronomes venant admirer les étoiles ici. Cependant, dans les villes alentour du désert telles qu'Arica, il existe une durée d'ensoleillement très moyenne à cause d'une épaisse couche de nuages bas appelée camanchaca qui persiste tout au long de l'année.
L'aridité extrême du désert d'Atacama est due à trois causes, dont une est la crête subtropicale et la deuxième l'anticyclone de l'île de Pâques qui est un anticyclone subtropical semi-permanent, une large zone de haute pression ayant par définition un air sec descendant et subsident et qui annihile tout développement de nuages et de précipitations. Cet effet est accentué par le courant de Humboldt, courant froid venant directement des régions polaires et qui rafraîchit considérablement le climat du Chili et du Pérou. Son influence ne s'arrête pas là, puisque ce courant froid qui longe la côte chilienne refroidit aussi l'air marin à l'origine chaud et par conséquent empêche cet air de s'élever et de former des précipitations (bien que quelques nuages bas, notamment des stratocumulus maritimes, et du brouillard se forment). Troisième cause: les importants reliefs et les grandes chaînes de montagnes tels que la cordillère des Andes ont également une influence en produisant un effet d'ombre pluviométrique, ce qui arrête les nuages et les précipitations apportés par les vents dominants d'est (alizés en provenance de l'Amazonie et de l'océan Atlantique). Ces trois phénomènes réunis garantissent un temps sec et ensoleillé et expliquent pourquoi le désert d'Atacama est extrêmement sec.
De ce fait, l'humidité relative du désert d'Atacama est extrêmement basse, oscillant souvent entre 5 et 10 % en plein désert dans les zones les plus sèches. Cependant, le long de la côte chilienne et pacifique, celle-ci peut grimper à 75 %, notamment quand la camanchaca est présente.
Au bord de la mer, il n'y a quasiment aucune fluctuation de température entre l'été (saison chaude) et l'hiver (saison froide) à cause de l'influence du courant de Humboldt. Par exemple, à Antofagasta, la température moyenne du mois le plus chaud est de 21,7 °C et du mois le plus froid est de 16,7 °C[6]. Cela est dû à la présence de stratus côtiers. Toutefois, à l'intérieur des terres, les fluctuations de température sont autrement importantes, comme à Vallenar où la température moyenne du mois le plus chaud (janvier) est de 20 °C et du mois le plus froid est de 10 °C[7]. Dans le cas de Canchones, située dans une cuvette à 1 050 m d'altitude, les variations diurnes de températures sont extrêmes ; même en plein été, il gèle le matin. Ainsi, la moyenne mensuelle des maxima est de 32 °C[8] et la moyenne des minima en janvier est de 0 °C[8].
Observatoires astronomiques
Par sa situation géographique, le désert d'Atacama est un site exceptionnel pour l'observation du ciel en raison de la combinaison entre la sécheresse extrême du lieu, l'altitude et la très faible pollution lumineuse. Plusieurs observatoires astronomiques y sont ainsi implantés :
La rivalité pour la possession de l'Atacama et surtout le territoire des Charcas entre d'une part le Chili soutenu par la Grande-Bretagne, relayant en partie les intérêts des grandes puissances européennes, et d'autre part le Pérou et la Bolivie, républiques originellement solidaires par un traité de défense, est la cause de la guerre du Pacifique, également dénommée guerre du salpêtre ou du nitrate, qui dura de 1879 à 1884. La guerre du désert en 1880 mit aux prises les armées chilienne et bolivienne, au cours des batailles incertaines de Pisagua, Tacna, Tarapaca et Arica. La prise de Morro de Arica entraîne la victoire définitive du Chili et le retrait précipité de la Bolivie.
Économie
Extraction minière
Le désert d'Atacama est riche en minerais, notamment le cuivre (mine de Spence) et le fer, l'or et l'argent. Antofagasta était au XIXe siècle aussi le port du guano et du salpêtre, sources d'extraction de nitrates cruciales pour l'industrie chimique, en particulier les engrais, la poudre et les explosifs, avant bien sûr l'invention du procédé Haber Bosch. Le peuplement de cette région hostile était favorisé par les activités minières, qui, dans le cas des importantes sources de nitrates, étaient hautement stratégiques.
Tourisme
Le caractère extrême du désert, les paysages, la présence de la cordillère des Andes, de volcans, de geysers, la culture des Atacameños, le ciel nocturne ainsi que les sites archéologiques attirent de nombreux touristes[10].
L'exceptionnelle irradiation du désert attire les producteurs d'énergie solaire. En 2016, EDF y ouvre sa plus grande centrale photovoltaïque « Boléro », d'une capacité de 146 MW[11].
En octobre 2022, Gabriel Boric, président du Chili, a annoncé que le désert de l'Atacama allait devenir un parc national[12].
Faune et flore
Le désert d'Atacama présente un niveau élevé d'endémisme végétal, et se démarque par l'adaptation de certaines espèces à la survie dans des conditions figurant parmi les plus dures de la planète.
Dans le jeu Battlefield: Bad Company 2, le désert d'Atacama est une carte (dans une bataille fictive) censée représenter le vrai désert pour un débarquement amphibie des Russes sur les avant-postes américains du désert d'Atacama.
Dans le jeu Call of Duty: Ghosts, il apparaît dans les dernières missions de la campagne solo du jeu.
↑ a et bClow, G. D., McKay, C. P., Simmons Jr, G. M., & Wharton Jr, R. A., « Climatological observations and predicted sublimation rates at Lake Hoare, Antarctica », Journal of Climate, vol. 1, no 7, , p. 715–728 (DOI10.1175/1520-0442(1988)001<0715:COAPSR>2.0.CO;2)
↑ a et bDoran, P. T., McKay, C. P., Clow, G. D., Dana, G. L., Fountain, A. G., Nylen, T., & Lyons, W. B., « Valley floor climate observations from the McMurdo Dry Valleys », Journal of Geophysical Research: Atmospheres, vol. 107(D24), , ACL–13
↑ a et bPorazinska, D. L., Fountain, A. G., Nylen, T. H., Tranter, M., Virginia, R. A., & Wall, D. H., « VThe biodiversity and biogeochemistry of cryoconite holes from McMurdo Dry Valley glaciers, Antarctica », Antarctica. Arctic, Antarctic, and Alpine Research, vol. 36, no 1, , p. 84–91 (DOI10.1657/1523-0430(2004)036[0084:TBABOC]2.0.CO;2, lire en ligne)