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Une caractéristique remarquable des tatous à long museau réside dans leur mode de reproduction par la polyembryonie obligatoire, unique au sein des Vertébrés. Dans le phénomène de polyembryonie monozygotique, un ovule fécondé unique aboutit à la formation de plusieurs embryons par partition du blastocyste en plusieurs parties égales après son implantation dans l’utérus. Ce mode de reproduction particulier a été rapporté chez les quatre espèces du genre Dasypus où il a été recherché :
La formation de quadruplés a été également observée chez le tatou à long museau du Nord (Dasypus sabanicola), et le tatou de Kappler (Dasypus kappleri) donne en général naissance à des jumeaux.
Chez le tatou hybride (Dasypus hybridus) le nombre d’embryons formés peut atteindre un maximum de 12, mais une forte mortalité intra-utérine fait qu’en général seuls sept à huit embryons arrivent à terme.
L’apparition de la reproduction par polyembryonie systématique chez les tatous est généralement interprétée comme une réponse physiologique imposée chez ces espèces par la forme particulière de l’utérus ne présentant qu’un seul site d’implantation pour le blastocyste.
Sensibilité à la lèpre
Par ailleurs, au moins trois espèces du genre Dasypus (Dasypus novemcinctus, Dasypus hybridus et Dasypus sabanicola) sont connues pour être les seuls animaux, à part l’être humain, chez lesquels l’agent infectieux de la lèpre — le bacilleMycobacterium leprae — peut se développer naturellement et expérimentalement. Cette caractéristique remarquable, associée à la production systématique de portées clonales, confère aux tatous à long museau un intérêt biomédical indubitable. Ainsi, le tatou à neuf bandes (Dasypus novemcinctus) a été très tôt établi comme un animal modèle pour l’étude de la lèpre. Cependant, la production d’un vaccin efficace contre la lèpre s’est avérée difficile en utilisant cette espèce, essentiellement à cause de problèmes rencontrés dans la production in vivo de bacilles à pouvoir infectieux réduit.