Diplômé de Yale en 1858, il étudie deux ans la médecine à l’université Thomas Jefferson puis voyage en Europe pendant un an. Il poursuit ensuite ses études à Paris et Heidelberg. De 1862 à 1865, durant la guerre de Sécession, il est chirurgien militaire, responsable de 1864 à 1865 de l’hôpital général des armées à Quincy, en Illinois[1], et participe à la campagne de Chattanooga.
Après la guerre il exerce la médecine plusieurs années à West Chester (Pennsylvanie) et devient éditeur du Medical and Surgical Reporter, Philadelphie, de 1874 à 1887, année où il prend sa retraite.
Ethnologue
Daniel Brinton éprouve pour l’anthropologie américaine un intérêt précoce qu’il poursuit parallèlement à sa carrière médicale. Sa première publication sur le sujet date de 1859[2].
Typique des pionniers de ce domaine, il ne se spécialise pas mais s’intéresse à une grande variété de sujets (langues, coutumes, littérature, archéologie, etc.) sur un vaste domaine allant de la Mésoamérique au Grand Nord. Ses contributions les plus importantes sont dans les domaines de la religion et du folklore, avec l’édition d’une Bibliothèque de la littérature américaine aborigène (1882–1890), ainsi que de la linguistique.
Ses études sont basées essentiellement sur des textes et très peu d’observations de terrain, d’autant que les séquelles d’un coup de chaleur subi durant la campagne de Chattanooga lui interdisent les séjours prolongés sous un climat très chaud. Il rassemble ainsi pour ses recherches une grande collection de documents qu’il léguera à l’université de Pennsylvanie.
Comme en témoigne son discours d’août 1885 à l’Association américaine pour l'avancement des sciences, il adhérait au point de vue répandu à l’époque que, malgré l'identité psychique fondamentale des humains, certaines races ne pouvaient pas accéder aux lumières de la modernité. Il privilégia ainsi dans son travail les cultures mésoaméricaines plus « avancées ». Il pensait que les lois devaient être fondées sur la base des races, nations et tribus et non sur le principe des droits humains[3].
Sur la fin de sa vie il devint anarchiste. En avril 1896 il adressa à la Société d’éthique de Philadelphie un discours sur le thème "Ce que veulent les anarchistes". En 1897, c’est avec lui que Kropotkine dîna après avoir refusé toutes les invitations des élites de la ville[4],[5]
Collection Brinton
Daniel Brinton légua sa collection de livres et documents comprenant plus de quatre mille pièces au musée d’archéologie et d'anthropologie de l’université de Pennsylvanie. Elle comprend, entre autres, des collections achetées à Brasseur de Bourbourg, Alphonse Pinart, au bibliophile Henry C. Murphy et au médecin mésoaméricaniste allemand Karl Hermann Berendt[6].
Écrits
De 1868 à 1899, D Brinton publia au moins 23 livres, des brochures et environ 200 articles, dont :