Sékou Ouattara est né au début des années 1670 à Kong et a vécu à Ténéguera. Il reste rattaché à Daudabila pour son éducation et Karamogo Dibiqui pour l’initiation aux travaux champêtres, au tissage et sa formation militaire fut favorisée en le confiant Yirikuman.
Après un temps court passé dans l’armée régulière, il tente un coup d’État contre le pouvoir du Monarque Lassiri Gbambélé et échoue.
Exilé, il se convertit en commerçant et devient riche. De retour d'exil, il prend le pouvoir. Généreux, il finançait le voyage de plusieurs pèlerins pour la Mecque. Il a eu une douzaine d'enfants. On l'appelle par son peuple sous le titre de Génégéntigui ou Massa.
Il est le fondateur de l'état moderne où plusieurs souverains se sont succédé (Tauxier 2003. pp.49-52).
Le SIZANFOLO est le chef du bois sacré. C’est lui que le chef de famille en deuil informe immédiatement.
À son tour, il fait taper un tambour spécial dans l’enceinte sacrée pour annoncer le malheur.
Dès l’audition de l’appel tambouriné, les initiés abandonnent toutes leurs occupations et accourent dans les SINZANG (bois sacré).
Dans tous les villages, le chef de famille endeuillé dépêche des émissaires pour porter la mauvaise nouvelle avec des précisions sur la date de l’inhumation aux amis et connaissances.
Les TCHOLOBELE (membre de TCHOLOGO ou PORO) de certains villages se mettent en route aussitôt que les instructions sont données par leur supérieur.
Ceci en fonction des relations avec le défunt, ils viennent pour participer à l’inhumation.
Il faut dire, 40 à 60 TCHOLOBELE voire plus peut être le nombre de participants aux cérémonies liturgiques de l’inhumation.
Cela peut être aussi lié à l’importance sociale du défunt et l’étendue de ses relations.
Deux à trois jours après le décès, l’inhumation peut intervenir.
Les THOLOBELE jouent de leurs instruments nuit et jour durant tout le temps des funérailles, sur la place publique du village et dans sa concession du défunt.
C’est par la présentation publique des dons apportés par les parents et amis que commencent les cérémonies d’inhumation.
Avant de citer les noms des donateurs, on déplie pendant des heures, dans toutes leur longueur, les dons constitués surtout de pagnes.
Les pagnes provenant de la garde-robe du patrimoine du défunt même sont présentés toujours publiquement, pour clore cette première cérémonie.
Les TCHOLOBELE ramassent les pagnes entassés.
Ils les transportent sur la place où le corps du défunt est enveloppé et exposé.
Les non-initiés, dès ce instant précis, se retirent.
À l’aide de leurs divers instruments de la musique, les TCHOLOBELE exécutent sous l’œil vigilant des anciens initiés et en compagnie de leurs camarades masqués, des rites bien précis et en conformités avec l’âge et le sexe du défunt.
Les masques se retirent dans le SINZAN une fois cette cérémonie capitale achevée.
Les femmes et les non-initiés réapparaissent de leur cachette.
Trois pièces de bois constituent le brancard servant à transporter le corps.
Deux TCHOLOBELE le portent et penchent simultanément à droite puis à gauche trois fois la charge.
Signification de ces gestes, le défunt demande aux vivants l’autorisation de les quitter pour l’au-delà.
À ce moment, toute l’assistance prend la direction du cimetière et l’accompagne.
Le chef de famille organise en honneur du défunt, des funérailles appelées KOUFFOR, pour lui manifester son attachement quand il s’en juge capable matériellement.
Dès le départ, tout bon Sénoufo est d’abord et avant tout animiste.
La vie en société à Korhogo est régie par certains fondements tels que le Tchologo (Poro).
Ainsi, la tradition enseigne que Dieu le tout puissant à l’origine a créé le monde. Ce monde, par la suite ayant sombré dans le chaos, par la faute de Koulotiolô, « Katyéléo », divinité secondaire qu’incarne une déesse vient alors à son secours en inventant le Poro par lequel les Sénoufo doivent se refaire et se parfaire.
Koulotiolô, depuis ce temps s’étant endormi et n’intervenant plus dans les affaires de l’univers, seule « Katyéléo » s’érige en mère protectrice des bois sacrés.
Malgré la forte infiltration d’autres religions, plus 70% de la population est restée attachée à ces valeurs ancestrales.
Ainsi, dès l’âge de 7 ans, le Sénoufo reçoit une éducation initiatique dans le « SINZANG » (bois sacré) où il apprend l’art de vivre en société et de gouverner. (Syna OUATTARA,2006, P7)
L’islam a aussi infiltré la vie des populations korhogolaises, outre cette forte tendance animiste.
Ainsi, la pratique de cette religion adoptée a donc occasionné la construction de plusieurs mosquées avec une plus grande, celle du quartier Kôkô.