Sur la Terre, il est complexe en raison du fait que le silicium est très abondant dans la géosphère, mais qu'il est assez rare sous ses formes bioassimilables dans la biosphère, alors qu'il y joue un rôle vital pour de très nombreuses espèces et indirectement pour le climat, car il contrôle une grande part de la partie aquatique et marine du cycle du carbone.
Sur notre planète, l'essentiel du cycle biogéochimique se fait dans le sol (dans la rhizosphère) et entre le sol (et les sédiments), les plantes, les herbivores, le réseau trophique et les eaux douces et marines, via la production et digestion de biomasse et de nécromasse. On a récemment montré que certaines algues (diatomées), les plantes terrestres et certaines espèces facilitatrices (et notamment des espèces facteur de bioturbation) jouent un rôle majeur dans ce cycle. C'est notamment le cas de l'hippopotame en Afrique.
Le cycle biogéochimique du silicium a été longtemps bien moins étudié que celui du carbone, de l'azote, du phosphore ou du potassium.
Les plantes et les herbivores jouent un rôle qui semble avoir été longtemps très sous-estimé dans le cycle biogéochimique de cet élément et le rôle de la grande faune dans ce cycle n'avait pas été étudié jusqu'aux années 2000.
Enjeux
Enjeu pour la biodiversté : le silicium est un oligo-élément vital, notamment pour certains organismes (terrestres et aquatiques). C'est notamment un oligo-élément-clé pour la vie telle que nous la connaissons sur Terre : de nombreuses espèces, dont aquatiques (ex. : algues diatomées, radiolaires, silicoflaggelés ou éponges d'eau douce) ont des exosquelettes ou squelettes siliceux, des groupes contenant des espèces importantes en termes de services écosystémiques, pour le cycle du carbone et la filtration de l'eau notamment.
Enjeu climatique : on sait maintenant que la biodisponibilité de la silice est écologiquement et même climatiquement importante, car elle contrôle une partie du cycle du carbone et donc certains puits de carbone. En effet, Les diatomées (Bacillariophyta) ont vitalement besoin de Si biodisponible pour synthétiser leurs frustules[1]. Or elles sont les principales contributrices à la fixation du carbone dans le monde et assurent 20 % de la photosynthèse sur la planète[2].
Enjeu de productivité écologique, halieutique notamment : un recul du silicium biodisponible peut induire une chute presque immédiate de la biomasse en diatomées[3].
Enjeu agronomique et donc alimentaire, de santé publique et pour la paix dans le monde ; le silicium est maintenant reconnu par l’Institut international de nutrition des plantes (IPNI) comme « substance bénéfique » pour les végétaux chez lesquels il atténue les effets du stress hydrique et salin, et joue un rôle important dans la rigidité des feuillages. Il renforce la défense des plantes contre les attaques fongiques et microbiennes, et contre certains agresseurs phytophages[4]. L'agriculture industrielle (culture de canne à sucre par exemple) en extrait des sols chaque année aussi des tonnages significatifs. Certains sols (de régions très calcaires par exemple) sont ainsi carencés en silicium biodisponible. Son rôle est encore incomplètement compris, notamment dans les sols tropicaux[5]. En mer, il peut être rendu moins bioassimilable en présence d'un excès de nitrates (situation devenue commune à la suite de l'eutrophisation (anthropique et de la plupart des environnements terrestres), ce qui nuit alors à la production de diatomées.
Réservoirs de silicium
La lithosphère est un immense réservoir de silicium, mais qui sous forme de silice pure ou de ses dérivés minéraux n'est que très peu bio-assimilable.
Cycle biogéochimique du silicium
Le silicium bien qu'extrêmement abondant dans la croute terrestre est proportionnellement rares sous ses formes bioassimilables dans les sols émergés et dans l'océan mondial.
Sur les continents, le ruissellement solubilise et draine en permanence une grande partie du silicium biodisponible vers les fleuves puis l'océan.
Sur les continents
Sur les terres émergées, les plantes terrestres jouent un rôle majeur dans le cycle du silicium[6] : aidées par leurs symbiotes, elles trouvent le silicium dans le sol et le stockent sous forme de phytolithes (en quantité plus importante chez certaines espèces comme les prêles[7]).
Selon R.S. Kutusova, dans les sols riches (sols bruns), la vie du sol (Cf. passage dans le tube digestif des vers de terre et d'autres micro-organismes) détruit assez rapidement les phytolithes) mais tout comme les squelettes de diatomées, ils persistent plus longtemps et même se fossilisent dans les podzols[8] et les tourbes. Ces phytolithes sont à l'origine de la silice accumulée dans les charbons (cause de la silicose, et de la formation de siloxanes qui peuvent perturber le processus industriel de méthanisation ou de valorisation du biogaz dans les moteurs. Selon les conditions édaphiques et la teneur du sol en silicium biodisponible, et selon le type de phytolithe (qui dépend de l'espèce de graminée, arbres, etc.) les phytolithes se conserveraient dans le sol entre 30 ans et plusieurs millénaires.
Les crues qui arrachent des berges en zone alluviale en emportent des quantités significatives dans l'eau, mais de manière très irrégulière, et une partie de cette silice sera piégée dans le sédiment du cours d'eau. De plus les rivières et plus encore les fleuves sont de plus en plus aménagés par l'Homme pour le contrôle des crues. On commence à connaitre les quantités de silice ainsi emportées des sols vers la mer[9].
En eau douce
Des diatomées y sont également présentes.
On sait que la haute productivité de certains lacs de l'Afrique de l’Est tels que le lac Victoria et le lac Albert[10], le lac Malawi[11], ou le lac Tanganyika[12] (qui abritent souvent une biodiversité endémique importante, en cichlidés notamment), est en réalité fortement dépendante des apports fluviaux en silice. Sans cette silice les diatomées qui sont le fondement du réseau trophique de ces lacs ne peuvent vivre. Si l'arrivée de silice dans ces lacs devait diminuer, des changements de communauté planctonique et animale pourraient avoir de graves répercussion sur le réseau trophique et le bien-être humain dans la région[13].
Sa première source pour les terres émergées est l'altération du substrat géologique par l'érosion et par la production du sol par la rhizosphère, c'est-à-dire par les racines et leurs micro-organismes symbiotes[14]. Les prairies ont un rôle bien démontré dans le cycle du silicium terrestre et pour le contrôle des flux des sols vers les cours d'eau. Mais le biote joue aussi un rôle de bioturbation longtemps sous-estimé[14] (capacité des animaux, vers de terre notamment, à déplacer verticalement ou horizontalement des ressources dans le sol et jusqu'au niveau du paysage, entre le moment et le lieu où les animaux ingèrent leur nourriture et le moment et le lieu différent où ils excrètent leurs déchets métaboliques ou meurent[15],[16].
Rôle des plantes
Les végétaux « remontent » continuellement du silicium du sol vers la strate herbacée et jusqu'à la canopée, en le rendant biodisponible pour d'autres espèces[17] (herbivores, leurs prédateurs et les nécrophages et décomposeurs). Dans chaque plante des particules de silice biogéniques amorphes dites phytolithes sont stockées dans des structures microscopiques (en forme souvent caractéristique d'haltères, de briques, d'hexagones, etc.), constituant jusqu'à plusieurs pourcents du poids de la plante (poids sec).
Si la plante n'est pas ensuite mangée ou détruite par le feu, les phytolithes qu'elle contient retournement au sol (humus…) après la mort de la plante via sa biodégradation par les bactéries et champignons. Cette silice biogénique y est piégée pour longtemps (tant qu'elle n'est pas à nouveau rendue biodisponibile par un autre processus)[14]. Selon les conditions édaphiques (sol + climat) ce silicium pourra à nouveau ou non être capté par d'autres plantes et recyclé dans la biosphère.
Rôle de certains grands herbivores
Récemment des mesures précises des taux de Si, ainsi que des analyses isotopiques (d'isotopes stables) faites au sein des grands compartiments de l’écosystème d’un continuum savane-rivière ont permis de mieux comprendre ce qui contrôle les flux de silicium entre compartiments des écosystèmes (eau/air/sol notamment), dont via la bioturbation. Ces mesures ont récemment démontré (2019) que dans la savane les grands herbivores sont des acteurs clés de ce cycle du Si. Un cas particulier est celui de l'hippopotame commun (Hippopotamus amphibius L. 1758), semi-aquatique ; cet animal transporte 0,4 t/j de silicium du sol et des sédiments vers l'eau, en mangeant une grande quantité de végétaux sur terre et dans l'eau ou sous l'eau, puis en déféquant dans l'eau[18]. Ce faisant, il déstocke une quantité importante de silicium. D'autres études ont montré que sans ces animaux une partie de ce silicium resterait piégé dans les sols du bassin versant ou dans le sédiment des cours d'eau[19].
D'autres mammifères comme le lamantin, ou en zone froide ou tempérée l'élan ou encore le castor, se nourrissent de grandes quantités de végétaux sous l'eau et, jusqu'après la fin de la dernière glaciation, il existait des hippopotames nains en Europe dont en France. En été, les sangliers, porcs et bovins qui descendent volontiers dans les cours d'eau pouvaient aussi autrefois plus souvent déféquer dans les rivières et ainsi les enrichir en silicium biodisponible.
Une fois dans le sédiment fluvial, la précipitation du silicium tend passivement à prédominer sur sa dissolution. Mais les hippopotames modifient jusqu'à 76 % le flux total de silicium, contrôlant ainsi les ressources minérales déstockées translocalisées pour les écosystèmes fluviaux, inondables ou lacustres situés en aval, où la production primaire (phytoplanctonique est dominée par les diatomées, qui elles-mêmes jouent un grand rôle dans le cycle du carbone et dans les cycles d'autres éléments nutritifs, ainsi que pour la productivité de l'écosystème et la structure du réseau trophique[20],[21].
Une grande partie de la nuit le castor ou l'hippopotame quittent l'eau et vont manger plus ou moins loin des berges (jusqu'à une trentaine de m de la berge pour le castor) et beaucoup plus loin pour l'hippopotame dans les savanes et prairies semi-inondables puis le jour, ils retournent dans l'eau. Les hippopotames ingèrent de grandes quantités de plantes et donc de nutriments (C, N, K et P) qu'ils libèrent sous des formes plus ou moins bioassimilables, en grande partie via leurs excréments sous l'eau[22] ou si leur cadavre se décompose sous l'eau (des vidéos subaquatiques ont montré que de nombreux poissons vont directement se nourrir dans les nuages de particules émises sous l'eau lors de la défécation). Les excréments d'herbivores sont en partie ingérés par des larves de mouches ou de bousiers, et le reste est intégré dans le sol, avec l'aide des vers de terre. Là la silice apportée par l'excrément forme des silicates authigéniques (en se liant à l'aluminium très présent dans les argiles). Ces silicates sont stables et le silicium qu'ils contiennent est alors devenu peu biodisponible pour les plancton et les animaux[14]. On a donc cherché à mesurer la quantité de silicium biogénique (issu des plantes qui l'ont capté dans le sols) et encore biodisponible, libérée dans l'eau par les défécations d'hippopotames. Le contenu en silicium de l'urine d'hippopotame n'a pas été mesuré, mais chez les autres herbivores il équivaut à environ 3 % de la biomasse totale pâturée[23].
Le cas de l'hippopotame
Au sein de la réserve nationale du Masai Mara (Kenya), les populations d'hippopotames sont encore très présentes dans la rivière Mara. On y a récemment montré qu'en termes de services ou de fonctions écosystémiques, l'hippopotame y joue le rôle essentiel d'une « pompe à silice », animale, du sol vers les cours d'eau. Dans ce cours d'eau, au moment de l'étude, le flux journalier de silice dissoute était compris autour de 7,9 t/j, dont 2,4 t/j d'origine biogénique. Tout au long du gradient de mesures, la quantité de silice biogénique augmentait[18].
Une production in situ de silice biogénique en suspension par les algues d'eau douce existe : 1 à 2 % de la silice particulaire retrouvée en suspension dans la rivière Mara en proviendrait. Cette silice est en grande partie trouvée dans les frustules de diatomées et dans les stomatocystes d'un autre groupe d'algues siliceuses, les Chrysophycées ; deux algues qu'on ne trouve pas dans le fleuve Congo[24]. Cette silice pourrait provenir du substrat géologique ou du sol des berges ou du sédiment, ou encore de la silice apportée dans l'eau par l'urine et surtout par les excréments d'herbivores.
Dans la rivière Mara, la presque totalité de la silice biogénique du sédiment et des matières en suspension est en réalité constituée de phytolithes ou de résidus de phytolithes, c'est-à-dire d'une silice provenant des plantes terrestres digérées par les hippopotames[25]. Les analyses isotopiques et physicochimiques montrent que seul 0,8 % de la silice présente dans l'eau provient du substrat géologique[18].
Les plantes du Maasai Mara contiennent en moyenne 1,8 % de leur poids sec en silice. Cette silice, une fois ingérée est significativement bioconcentrée (d'un facteur 2) dans les fèces d'hippopotames (qui en contiennent en moyenne 4,1 % de leurs poids sec)[18]. Ce phénomène de concentration via la digestion est aussi observé chez les herbivores domestiques des régions tempérées[23].
C'est en saison sèche que le flux de silice biogénique circulant dans la rivière Mara est le plus important : dans la réserve naturelle où ces animaux sont encore nombreux, les hippopotames déversent dans l'eau 11,1 tonnes de MS de matières fécales[22], soit 400 kg/j de silice issue des phytolithes. Ces animaux urinent aussi dans l'eau, ce qui constitue aussi un apport en silice qui enrichit la rivière et les lacs et zones humides qu'elle alimente en aval[23]. Les excréments émis sous l'eau par les hippopotames apportent environ 32 % de l'augmentation directe de la quantité de silice biogénique observée dans la réserve naturelle entre deux points d'échantillonnage amont et aval (figure 1 de l'étude publiée par Science en 2019[18]). Le reste (68 % environ) proviendrait de matières fécales en suspension[26] plus anciennes et d'apports alternatifs tels que les poussières de plantes mortes, d'excréments ou d'excréments d’hippopotames et d’autres herbivores broutant sur les rives ou à proximité du fleuve. Ces intrants sont probablement principalement apportés par le vent, lors d'inondation des abords ou via le ruissellement et moindrement par le pelage et les sabots des animaux venant s'abreuver dans la Mara (hypothèse et estimation corroborée par 24 heures d'observation intense d'un groupe d'hippopotames (jusqu'à 80 individus) sur 250 mètres de rivière présents. En traversant la réserve riche en hippopotames, la teneur en silice de l'eau double, ce qui ne semble pouvoir être expliqué que par les fèces d'herbivores et par l'agitation du sédiment du lit et du substrat des berges (notamment quand les animaux sortent ou entrent dans l'eau ou quand ils s'y nourrissent)[18].
Notes et références
↑Del Amo, Y. (1996), Dynamique et structure des communautés phytoplanctoniques dans un écosystème côtier perturbé : cinétiques de l'incorporation de silicium par les diatomées (Doctoral dissertation, Brest).
↑Armbrust E.V. (2009), The life of diatoms in the world’s oceans, Nature, 459, 185–192.
↑Martin-Jézéquel V., Hildebrand M. et Brzezinski M.A. (2000), Silicon metabolism in diatoms: Implications for growth, J. Phycol., 36, 821–840.
↑Meunier, J. D., Alexandre, A., Colin, F. et Braun, J. J. (2001), Intérêt de l'étude du cycle biogéochimique du silicium pour interpréter la dynamique des sols tropicaux, Bulletin de la Société géologique de France, 172(5), 533-538 (résumé).
↑Lovering T.S. et Engel C. (1967), Translocation of silica and other elements from rock into Equisetum and three grasses, US Geol. Surv. Prof. Paper, 594 B 1–16.
↑Carey J.C. et Fulweiler R.W. (2012), The terrestrial silica pump, PLOS One, 7, e52932.
↑Cockerton H.E., Street-Perrott F.A., Barker P.A., Leng M.J., Sloane H.J., Ficken K./J. (2015), Orbital forcing of glacial/interglacial variations in chemical weathering and silicon cycling within the upper White Nile basin, East Africa: Stable-isotope and biomarker evidence from Lakes Victoria and Edward, Quat. Sci. Rev., 130, 57–71.
↑H. A. Bootsma, R. E. Hecky, T. C. Johnson, H. J. Kling et J. Mwita (2003), Inputs, outputs, and internal cycling of silica in a large, tropical lake, J. Great Lakes Res., 29, 121–138.
↑ abc et dStruyf E. et Conley D.J. (2012), Emerging understanding of the ecosystem silica filter, Biogeochemistry, 107, 9–18.
↑S. Bauer et B. J. Hoye (2014), Migratory animals couple biodiversity and ecosystem functioning worldwide, Science, 344, 1242552.
↑C. E. Doughty, J. Roman, S. Faurby, A. Wolf, A. Haque, E. S. Bakker, Y. Malhi, J. B. J. Dunning Jr. … et J.-C. Svenning, Global nutrient transport in a world of giants, Proc. Natl. Acad. Sci., USA, 113, 868–873 (2016).
↑Meunier J.D (2003), Le rôle des plantes dans le transfert du silicium à la surface des continents, Comptes Rendus Geoscience, 335(16), 1199-1206.
↑ J. Schoelynck, F. Müller, F. Vandevenne, K. Bal, L. Barao, A. Smis, W. Opdekamp, P. Meire, E. Struyf (2014) Silicon-vegetation interaction in multiple ecosystems: A review, J. Veg. Sci., 25, 301–313.
↑E. S. Bakker, J. F. Pages, R. Arthur et T. Alcoverro (2016), Assessing the role of large herbivores in the structuring and functioning of freshwater and marine angiosperm ecosystems, Ecography, 39, 162–179.
↑ O. J. Schmitz, P. A. Raymond, J. A. Estes, W. A. Kurz, G. W. Holtgrieve, M. E. Ritchie, D. E. Schindler, A. C. Spivak, R. W. Wilson, M. A. Bradford, V. Christensen, L. Deegan, V. Smetacek, M. J. Vanni et C. C. Wilmers (2014), Animating the carbon cycle, Ecosystems, 17.
↑ a et bA. L. Subalusky, C. L. Dutton, E. J. Rosi-Marshall et D. M. Post, « The hippopotamus conveyor belt: Vectors of carbon and nutrients from terrestrial grasslands to aquatic systems in sub-Saharan Africa », 'Freshw. Biol, no 60, , p.512–525.
↑ ab et cF. Vandevenne, L. Barão, J. Schoelynck, A. Smis, N. Ryken, S. Van Damme, P. Meire et E. Struyf (2013), Grazers: Bio-catalysts of terrestrial silica cycling, Proc. Roy. Sci. B, 280, 20132083.
↑H. J. Hughes, F. Sondag, C. Cocquyt, A. Laraque, A. Pandi, L. André, D. Cardinal (2011), Effect of seasonal biogenic silica variations on dissolved silicon fluxes and isotopic signatures in the Congo River, Limnol. Oceanogr., 56, 551–561.
↑L. Cary, A. Alexandre, J.-D. Meunier, J.-L. Boeglin, J.-J. Braun (2005), Contribution of phytoliths to the suspended load of biogenic silica in the Nyong basin rivers (Cameroon), Biogeochemistry, 74, 101–114.
↑C. Dutton, S. C. Anisfeld et H. Ernstberger (2013), A novel sediment fingerprinting method using filtration: Application to the Mara River, East Africa, J. Soils Sediments, 13, 1708–1723.
Kucing hutan Kucing hutan India Status konservasi Risiko Rendah (IUCN 3.1)[1] CITES Apendiks II (CITES)[1] Klasifikasi ilmiah Genus: Felis Spesies: chaus Subspecies See text Penyebaran kucing hutan pada tahun 2016[1] Sinonim[2] Daftar Felis catolynx Pallas, 1811 F. erythrotus Hodgson, 1836 F. rüppelii von Brandt, 1832 F. jacquemontii Geoffroy Saint-Hilaire, 1844 F. shawiana Blanford, 1876 Lynx chrysomelanotis (Nehring, 1902) Kucing hutan (Felis cha...
American judge (born 1958) For the actor, see Robert Conrad. This article has multiple issues. Please help improve it or discuss these issues on the talk page. (Learn how and when to remove these template messages) This article may require copy editing for grammar, style, cohesion, tone, or spelling. You can assist by editing it. (January 2024) (Learn how and when to remove this template message) This article is an autobiography or has been extensively edited by the subject or by someone conn...
Variety of stew Not to be confused with Chuppah. ChupeChupe de camaronesTypeStewMain ingredientsMeat (chicken, red meat, lamb or beef tripe, or offal) or seafood (fish, shrimp, crayfish, or shellfish), vegetables, potatoes or yuca, milk or cream Chupe is a generic term used in South America to a variety of stew generally made with chicken, red meat, lamb or beef tripe and other offal, or with fish, shrimp, crayfish or shellfish such as loco, and vegetables, potatoes or yuca.[1][2&...
Svein Oddvar Moen Informazioni personali Arbitro di Calcio Federazione Norvegia Altezza 185 cm Peso 81 kg Attività nazionale Anni Campionato Ruolo 2004- Tippeligaen Arbitro Attività internazionale 2005- UEFA e FIFA Arbitro Esordio Lettonia-Liechtenstein 4-117 ottobre 2007 Svein Oddvar Moen (Haugesund, 22 gennaio 1979) è un arbitro di calcio norvegese. Indice 1 Carriera 2 Note 2.1 Fonti 3 Altri progetti Carriera Arbitro della massima serie norvegese dal 2004, Svein Oddvar Moen è nom...
American astronomer, physicist and inventor (1834–1906) Samuel LangleyLangley, circa 18953rd Secretary of the Smithsonian InstitutionIn office1887–1906Preceded bySpencer Fullerton BairdSucceeded byCharles Doolittle Walcott Personal detailsBorn(1834-08-22)August 22, 1834Roxbury, Massachusetts, U.S.DiedFebruary 27, 1906(1906-02-27) (aged 71)Aiken, South Carolina, U.S.Known forSolar physicsAwardsRumford Medal (1886)Henry Draper Medal (1886)Janssen Medal (1893)[1][2]S...
Patung Pluto dan Proserpina. Dalam mitologi Romawi, Pluto adalah dewa dunia bawah. Dalam mitologi Yunani dia disebut Hades. Pluto juga adalah dewa kekayaan karena berlian dan berbagai batu mulia berasal dari bawah tanah. Dalam mitologi Pluto menculik Proserpina, anak Ceres, ke dunia bawah untuk dijadikan istrinya. Ceres bersedih dan menangis sehingga tanaman di bumi tidak tumbuh dan membuat manusia menderita. Akhirnya Jupiter menemui Pluto dan memintanya mengembalikan Proserpina. Mereka kemud...
Parliamentary constituency in the United Kingdom, 1997–2010 North Southwark and BermondseyFormer Borough constituencyfor the House of CommonsBoundary of North Southwark and Bermondsey in Greater London for the 2005 general electionCountyGreater London1997–2010SeatsOneCreated fromSouthwark and BermondseyReplaced byBermondsey and Old Southwark North Southwark and Bermondsey was a parliamentary constituency which returned one Member of Parliament (MP) to the House of Commons of the Parli...
For related races, see 2024 United States elections. 2024 United States state legislative elections ← 2023 November 5, 2024 2025 → 85 legislative chambers44 states Party Republican Democratic Coalition Current chambers 56 41 2[a][b] Map of upper house elections: Democratic-controlled chamber up Republican-controlled chamber up Coalition-controlled chamber up...
Elementary particles that are force carriers The Standard Model of elementary particles, with the gauge bosons in the fourth column in red In particle physics, a gauge boson is a bosonic elementary particle that acts as the force carrier for elementary fermions.[1][2] Elementary particles whose interactions are described by a gauge theory interact with each other by the exchange of gauge bosons, usually as virtual particles. Photons, W and Z bosons, and gluons are gauge bosons...
Environmentally friendly vehicles Green vehicles redirects here. For other uses, see Green vehicles (disambiguation). The Toyota Prius is the world's top selling hybrid electric vehicle, with global sales of 3.7 million units through April 2016.[1] Some owners use its identity to make an environmental statement.[2] Part of a series onSustainable energy Energy conservation Arcology Building insulation Cogeneration Compact fluorescent lamp Eco hotel Eco-cities Ecohouse Ecol...
Artikel ini tidak memiliki referensi atau sumber tepercaya sehingga isinya tidak bisa dipastikan. Tolong bantu perbaiki artikel ini dengan menambahkan referensi yang layak. Tulisan tanpa sumber dapat dipertanyakan dan dihapus sewaktu-waktu.Cari sumber: Aligator – berita · surat kabar · buku · cendekiawan · JSTORAligator Alligator Aligator Amerika Rekaman TaksonomiKerajaanAnimaliaFilumChordataKelasReptiliaOrdoCrocodiliaFamiliAlligatoridaeGenusAlligator ...
ضمك شعار نادي ضمك الاسم الكامل نادي ضمك الرياضي السعودي اللقب فارس الجنوب [1] الاسم المختصر DAM الألوان الأحمر الأسود تأسس عام 1972 مـ /1391 هـ الملعب ملعب نادي ضمك خميس مشيط، السعودية(السعة: 5000) البلد السعودية الدوري دوري المحترفين السعودي 2023–24 العاشر ال�...
Parts of this article (those related to timeline and tenses regarding the company's bankruptcy) need to be updated. Please help update this article to reflect recent events or newly available information. (September 2024) New York-based 3D printing marketplace and service Shapeways Holdings, Inc.Company typePublicTraded asNYSE: SHPW (2021-24)Industry3D Printinge-CommerceMarketplaceFounded2007; 17 years ago (2007)FoundersPeter WeijmarshausenRobert SchouwenburgMarleen Vog...
Questa voce sugli argomenti medici tedeschi e psichiatri è solo un abbozzo. Contribuisci a migliorarla secondo le convenzioni di Wikipedia. Monumento in memoria di Carl Friedrich Flemming Carl Friedrich Flemming (Jüterbog, 27 dicembre 1799 – Wiesbaden, 27 gennaio 1880) è stato uno psichiatra tedesco, tra i primi in senso moderno e fu anche direttore del manicomio di Schwerin e poi di quello di Sachsberg. Fu uno dei primi studiosi di idrocefalia e delle malattie psichiatriche. Suo f...
在日フランス人、フランス系日本人Français(e) du Japonジャニック・マーニュ総人口15,153人(2023年12月末現在)[1][2]居住地域東京・大阪・京都・神戸・横浜・名古屋・福岡言語フランス語・日本語 在日フランス人(ざいにちフランスじん、フランス語: Français(e) du Japon)は、日本に一定期間在住するフランス国籍の人である。または、日本に帰化した元フラン...
ابن عبد الحكم معلومات شخصية الميلاد 800مصر تاريخ الوفاة 871 مواطنة الدولة العباسية الأب عبد الله بن عبد الحكم إخوة وأخوات محمد بن عبد الله بن عبد الحكم الحياة العملية المهنة مؤرخ اللغات العربية مجال العمل تاريخ أعمال بارزة فتوح مصر والمغرب [لغات أخرى]R...
Group of Indo-European peoples This article is about the group of Indo-European peoples. For the inhabitants of the modern country of Iran, see Demographics of Iran. Iranics redirects here. For the left-leaning italics, see Italic type § Iranic font style. Ethnic group Iranian/Iranic peoplesTotal populationOver 170 million[citation needed]Regions with significant populationsWest Asia, incl. eastern Anatolia and parts of the Caucasus; parts of Central Asia, incl. western Xinjiang...
1918 Ukrainian nationalist uprising in Lemberg, Galicia and Lodomeria, Austria-Hungary November UprisingPart of the dissolution of Austria-Hungary and the Polish–Ukrainian WarUkrainian soldiers loading a machine gun onto a truck during the uprisingDate1 November 1918LocationLemberg, Kingdom of Galicia and Lodomeria, Austria-Hungary(now Lviv, Ukraine)GoalsInclusion of Lemberg into the Ukrainian StateResulted in Declaration of independence of the West Ukrainian People's Republic Polish protes...
Halaman ini berisi artikel tentang Shah Persia. Untuk Raja Afganistan, lihat Muhammad Nadir Shah. Nader Shah AfsharŠāhānšāh[1]Potret Nader ShahShah PersiaBerkuasa8 Maret 1736 – 20 Juni 1747[2]Penobatan8 Maret 1736[3]PendahuluAbbas IIIPenerusAdil ShahKelahiran(1698-08-06)6 Agustus 1698,[4] atau (1688-11-22)22 November 1688[5]Dargaz, Persia[6]Kematian20 Juni 1747[7] (umur 48 atau 58)Quchan, PersiaPemakamanMashhad, IranPasanganRazia ...
Polish general (1890–1939) GeneralJózef Olszyna-WilczyńskiJózef Olszyna-WilczyńskiBorn(1890-11-27)27 November 1890Kraków, Austria-HungaryDied22 September 1939(1939-09-22) (aged 48)Sopoćkinie, Augustów County, Białystok Voivodeship, PolandAllegiance Austria-Hungary PolandYears of service1914–1918 (Austria-Hungary)1918–1939 (Poland)RankBrigadier generalBattles/warsWorld War IPolish-Soviet WarWorld War II Józef Konstanty Olszyna-Wilczyński (pronounced [ˈj...