La croix camarguaise est conçue par l'artiste peintre-illustrateur Hermann-Paul (1864-1940)[4], à la demande de son ami le marquis-écrivain-manadier Folco de Baroncelli (1869-1943), considéré comme l'« inventeur » de la Camargue. Après avoir fondé l'association Nacioun gardiano en 1904, afin de « maintenir et de glorifier le costume, les us et les traditions du pays d'Arles, de la Camargue et des pays taurins », ce dernier s'inspire de l'ancre de marine pour représenter avec cette croix la « nation camarguaise » de gardians et de pêcheurs[5].
La croix est fabriquée en fer forgé par Joseph Barbanson, forgeron des Saintes-Maries-de-la-Mer, dans son atelier de la Place de la Révolution (l'actuelle place du Grenier à Sel). C'est lui qui suggère de remplacer par des tridents les trois fleurs de lys qui étaient prévues[6].
Inauguration
La croix est inaugurée par le Comité des amis du marquis de Baroncelli le , sur un terre-plein à côté de la recette postale (face à l'actuel bâtiment du « Grand Large »). Lors de cette fête, de nombreuses personnalités et le marquis de Baroncelli et ses amis sont présents : le poète Joseph d'Arbaud, Rul d’Elly, Maguy Hugo (petite-fille de Victor Hugo), Madame de la Garanderie, Fanfonne Guillierme, la famille des éditeurs Aubanel, Pauline Ménard-Dorian et son mari le peintre Hermann-Paul[7].
Diffusion
La croix est transférée une dizaine d'années plus tard au Pont du Mort (ou du Maure), à l'entrée ouest du village, route d'Aigues-Mortes. Après avoir été légèrement déplacée, elle s'y trouve encore aujourd'hui. La croix originelle ayant été dérobée, c'est une copie qui est actuellement visible.
Le blason de la Camargue reprend ce symbole : taillé d'azur et de gueules au trident d'argent ferré d'or posé en barre brochant sur la partition accompagné en chef d'une tête de taureau de sable corné d'argent et en pointe de la croix camargaise d'or.
« En 1904, le marquis de Baroncelli-Javon (1869-1943), manadier avignonnais, crée la Nacioun gardiano, association s'engageant à maintenir l'élevage taurin, les traditions camarguaises et le costume traditionnel. »