L'ancien couvent des Récollets, à Versailles, est fondé au XVIIe siècle pour une branche des Franciscains. Sa fonction d'origine cesse à la Révolution et depuis le XIXe siècle ses bâtiments sont à usage militaire.
En 1672-1673, dans le cadre de la préparation de l’installation de la Cour de France à Versailles, Louis XIV décida de supprimer l’église Saint-Julien, la seule église de Versailles à l’époque, d'édifier une nouvelle église Saint-Julien confiée aux Récollets dans un nouveau quartier développé à l’autre côté du château, le quartier Notre-Dame d’aujourd’hui[4].
En 1682, la Cour est définitivement installée à Versailles.
En 1684 commence la construction de l’église Notre-Dame, paroisse du château et du nouveau quartier, sur la base de la nouvelle église Saint-Julien, finalement éphémère.
Pour le vieux quartier, il dirige la construction du couvent des Récollets juste derrière le Grand Commun[5],[3]. Le musée Lambinet conserve les trois cloches provenant du couvent. « 1684 » est mentionné sur une des cloches (voir photo plus bas).
En 1789, après le serment du Jeu de paume, les députés du Tiers-État, qui cherchaient un lieu pour se réunir avec le clergé, demandèrent asile aux religieux mais ces derniers refusèrent. Ils répètèrent finalement le serment à l'église Saint-Louis (elle n'était pas encore cathédrale à l'époque).
En 1796, l’église, qui risquait de s’effondrer, est démolie, sauf la façade, pour ouvrir une voie entre la rue Saint-Julien et la rue du Jeu-de-Paume. Cependant, ce projet n'a pas de suite[5].
Depuis le XIXe siècle, le site fait partie du domaine militaire, devenant une caserne.
En 1985, le portail est restauré en conserve le groupe de sculpture original.
En 2001, le terrain du couvent situé derrière le bâtiment devient « le Jardin des Récollets » inauguré par Étienne Pinte, maire de la ville de Versailles. En 2013, ce jardin est réaménagé dans le cadre du projet municipal « la Cour des senteurs », par l'architecte et paysagiste Nicolas Gilsoul[6].
Les façades et toitures de l'ancien couvent sont classées au titre des monuments historiques par arrêté du [7].
Début décembre 2021, Ouest France révèle que le ministère des Armées cherche à vendre l'ancien couvent via l'agence publique Business France, afin de renflouer les caisses de l'État, en espérant 50 millions d'euros. Un projet hôtelier de luxe est évoqué sur le site de 5 000 m² de surface de bâtiments, sans compter le potentiel constructible à l'emplacement de l'ancienne chapelle. Des investisseurs émiratis sont approchés[3],[8].
Caractéristiques
Le bâtiment du couvent est en forme de quadrilatère.
Une chapelle de plan basilical à nef unique se trouvait à côté du bâtiment nord ; elle est détruite en 1796. L'emplacement de la chapelle conventuelle est pavé et conservé comme une partie de la cour.
Le bâtiment du nord marque la limite de la Cour des senteurs inaugurée en 2013.
Le grand portail de la basilique donne sur la rue des Récollets et était ouvert aux paroissiens avant la Révolution. Un fronton se trouve sur la porte.
Le bâtiment de l'ouest qui a des fenêtres sur la rue des Récollets continue jusqu'à l'entrée de la Cour des senteurs.
Une petite porte de service se trouve sur le mur du sud.
Le terrain à l'arrière du bâtiment est est aménagé comme jardin public depuis 2001.
↑ ab et cNicolas Jaquet, Versailles secret et insolite : le château, ses jardins et la ville, France, Parigramme, , 203 p. (ISBN978-2-84096-664-7), p. 19