Le corps des gardiens de la révolution islamique (en persan : سپاه پاسداران انقلاب اسلامى, Sepâh-e Pâsdârân-e Enghelâb-e Eslâmi), souvent appelé gardiens de la révolution (abrégé CGRI) ou Sepâh-e Pâsdârân — fréquemment abrégé en Pasdaran —, est une organisation paramilitaire de la république islamique d'Iran dépendant directement du Guide suprême de la révolution, le chef de l'État iranien.
Selon la constitution iranienne, alors que l'armée régulière iranienne est chargée de la défense des frontières du pays et du maintien de l'ordre dans le pays, les gardiens de la révolution constituent une milice chargée de protéger le système de la République islamique[3].
Les gardiens de la révolution sont très actifs sur la scène politique[4]. On les présente souvent comme plus puissants que le gouvernement officiel de l'Iran[5], voire comme un véritable État dans l'État[5],[6].
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Le corps des gardiens de la révolution islamique est créé le , trois semaines après le référendum qui valide la formation de la république islamique d'Iran[8].
Le Sepah-e Pasdaran est séparé de l'armée iranienne régulière et lui est parallèle. Il est très bien équipé avec ses propres marine, armée de l'air et forces terrestres. Le corps est aussi responsable des missiles balistiques sur lesquels l'armée régulière n'a aucun contrôle. Son quartier général se situe sur la base aérienne de Doshan Tappeh, siège également du commandement de l'armée de l'air iranienne.
Des efforts récents ont été faits afin de créer un commandement conjoint entre l'armée régulière et les gardiens de la révolution, mais ils ont été limités par leur nature et n'ont pas eu d'impact significatif.
Le corps des gardiens de la révolution a été fondé par un décret du , en tant que force soumise à l'autorité unique du Guide suprême de la révolution, l'ayatollah Khomeini. Il est en fait placé sous l'autorité du Guide de la révolution, actuellement Ali Khamenei. C'est devenu une force armée à part entière pendant la guerre Iran-Irak où l’utilisation de vagues humaines, constituées très souvent d’adolescents inexpérimentés (Basij), contre l’armée irakienne a causé des pertes pour les GRI deux fois supérieures à celles subies par l’armée régulière.
En 2000, on estime que les GRI regroupent 130 000 hommes dans une vingtaine de grandes formations, dont des unités parachutistes, d’opérations spéciales ou d’infanterie de marine.
Département de sécurité et de renseignement extérieurs
Cette structure spécifique des GRI pour les opérations de renseignements et d’actions clandestines gère différents services ou cellules chargées des opérations clandestines dans le monde entier.
Il est responsable des groupes « Al-Qods », cellules des Pasdarans opérant à l’étranger, qui assurent la formation, l’entraînement et parfois, l’encadrement de mouvements islamiques, comme en Bosnie-Herzégovine durant la guerre civile dans ce pays, ou un soutien aux mouvements chiites irakiens dans la guerre en Irak.
Implantation au Liban
Ce groupe paramilitaire dispose d'un quartier-général opérationnel libanais à Ras al-Aïn (Baalbek). L'une de ses fonctions est de piloter les activités militaires hors d'Iran[réf. nécessaire].
Cinq commandements opérationnels sont situés à Beyrouth-sud, Tyr, Aïn Boussawr, Mlita (Djebel Safi) et Macheghara (Beka'a Ouest). Le chef au Liban est Assadalah Hadji Reza Asgar (« Abou Asager »)[réf. nécessaire].
Les gardiens de la révolution sont le plus grand groupe d'influence économique en Iran. Entre autres, ils contrôlent des ports et aéroports sur lesquels passent des marchandises non déclarées, notamment le port de conteneurs de Bandar Abbas. Ils détiennent ou contrôlent des entreprises dans le secteur du bâtiment, de la construction navale et des télécommunications.
Entreprises détenues ou sous contrôle des gardiens de la révolution :
Khatam ol-Anbia (grand holding, aussi « Khatam ol Anbia Gharargah Sazandegi Nooh » - BTP, secteur militaire)
Oriental Oil Kish
Ghorb Nooh
Sahel Consultant Engineering
Ghorb-e Karbala
Sepasad Engineering Co
Omran Sahel
Hara Company
Gharargahe Sazandegi Ghaem
SADRA (construction navale)
Telecommunication Company of Iran (TCI) (50 %, depuis oct. 2009)
Une partie des entreprises liées au Pasdaran, notamment Khatam ol-Anbia, est inscrite sur la liste des organismes sanctionnés par les États-Unis et l'Union européenne[19].
En , plusieurs responsables locaux du Corps sont sanctionnés par l'Union européenne pour leurs activités pendant la répression des manifestations consécutives à la mort de Mahsa Amini. L'UE accuse ces différents commandants d'être responsables de violations des droits humains en ayant utilisé la force de manière disproportionnée[20].
Le 13 septembre 2024, un groupe de sénateurs français dépose au Sénat un texte proposant d'inscrire le CGRI comme organisation terroriste comme l'ont fait auparavant les États-Unis (15 avril 2019) et le Canada (19 juin 2024). Début 2023, le Parlement a voté une résolution demandant aux institutions européennes de faire de même[21].
↑(en) Mehrzad Boroujerdi, Kourosh Rahimkhani, Postrevolutionary Iran: A political Handbook, Syracuse University Press, (ISBN978-0-8156-5432-2, lire en ligne), p. 9
↑« Plusieurs arrestations en Iran après l'attentat contre les Gardiens de la révolution », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑Mélanie Marquis, « Les Gardiens de la révolution islamique au registre des entités terroristes », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Mehran Riazaty, Khomeini’S Warriors : Foundation of Iran’S Regime, Its Guardians, Allies Around the World, War Analysis, and Strategies, Xlibris Corporation, , 600 p. (ISBN978-1-5144-7031-2, lire en ligne)