Wurzbach, dont les prénoms de baptême étaient Édouard-Constantin Michel, était le septième des dix fils du juriste Maximilian Wurzbach, qui avait été anobli en 1854 avec le titre de chevalier von Tannenberg, et de son épouse Josefina Pinter. Il passa son enfance à Laibach dont il fréquenta le Lycæum où il étudia la philosophie. Au contact des cercles intellectuels de Laibach, il se lança dans la production poétique et collabora à la presse locale. Il avait très jeune été influencé par la poésie de Lenau et de Anastasius Grün, et avec son frère aîné Karl (car tous deux étaient affiliés aux cercles de la jeunesse libérale) il composait des poèmes en allemand. Plusieurs de ces poèmes parurent dès 1834 dans le recueil « Pages d'Illyrie » (Illyrischen Blättern). En 1835, Constantin publia à compte d'auteur un poème dédié à ses professeurs, puis en 1837 la traduction d'un sonnet de Cesare Betteloni.
Service militaire
Son père, que l’inclination poétique de son fils contrariait, le fit inscrire en 1835 à la Faculté de droit de l’Université de Graz, mais son assiduité n'alla pas au-delà de quatre semestres. En 1837, il s'enrôla comme soldat dans le régiment d’infanterie Nugent de Galicie, stationné à Cracovie. Il n'était encore que cadet lorsqu'il publia en 1841, pour la première fois sous le pseudonyme épico-lyrique W. Constant, son premier recueil de poésie Mosaïque, qu'il dédia à son père. Les services de la censure blâmèrent l'ouvrage.
Promu sous-lieutenant en 1841, Wurzbach fut affecté en garnison à Lemberg. Parallèlement à sa carrière d’officier il étudiait à l’université locale et fut en 1843 le premier officier d'active à obtenir le titre de docteur en Philosophie. À la fin de cette année, il démissionna de l'armée d'Autriche-Hongrie et entra comme conservateur à la bibliothèque universitaire de Lemberg.
Journaliste et archiviste
Il épousa en 1843 Antonie Hinzinger, qui accoucha la même année de leur fille Théodora et en 1845 d'un fils, Alfred von Wurzbach.
En 1847, Wurzbach travailla pour le journal local de Lemberg, et fut le chroniqueur politique des événements révolutionnaires de mars 1848. Ses comptes rendus loyaux à la monarchie firent qu'au mois d'octobre il reçut un poste à plein temps à la bibliothèque impériale de Vienne, et au mois de décembre il était embauché comme archiviste au Ministère de l'Intérieur. On le chargea de mettre sur pied une bibliothèque, destinée à rassembler toute la documentation utile à l'élaboration de la nouvelle constitution du royaume. Au mois d'avril 1849, Wurzbach en devenait le bibliothécaire et conserva ce poste jusqu'en 1874.
Il eut ainsi tout loisir de compiler des notices bibliographiques et biographiques, rassemblées une première fois de 1853 à 1856 sous le titre de Panorama biblio-statistique de la Littérature de l’Empire d'Autriche. Avec la fin des travaux de construction, la gestion de la bibliothèque l'absorba de plus en plus et il dut en 1859 mettre un frein à ses recherches bibliographiques. Cependant le « Dictionnaire biographique de l'empire d'Autriche » (Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich), commencé en 1855, et dont seulement trois tomes avaient paru en 1858, bénéficia des subventions de l’Académie impériale des Sciences jusqu'à son achèvement en 1891. Wurzbach y rassembla quelque 24 000 articles.
Anoblissement
En hommage à sa production littéraire, l'Empereur nomma Constantin Wurzbach conseiller d’État et directeur de la Bibliothèque administrative du ministère de l'Intérieur, le fit chevalier de l’Ordre de François-Joseph et en 1874 chevalier de IIIe classe de l’Ordre de la Couronne de fer. Cette dernière décoration entraînait ipso facto l'admission dans la noblesse autrichienne.
Le chevalier Constantin Wurzbach von Tannenberg se retira désormais à Berchtesgaden où il mourut en 1893. Nonobstant son intérêt pour le folklore slave, il cultivait les traditions allemandes et demeura (malgré de nombreuses désillusions) un Autrichien patriote. En témoigne son épitaphe du vieux cimetière de Berchtesgaden : « Loin de sa patrie, mais de tout cœur reconnaissant » (Fern dem Vaterlande, welches dankbar seiner gedenkt).
En 1894 une rue du quartier de Rudolfsheim-Fünfhaus (15e arrondissement de Vienne), la Wurzbachgasse, a été inaugurée en son honneur.
Œuvres
Chansons populaires de Pologne et de Ruthénie. Vienne 1846
Parallèles. Éd. Wiegand, Leipzig 1849
Les proverbes polonais et leur contexte historique. 2e éd. augm., Vienne 1852
Les églises de Cracovie. Vienne 1853
Le Page de l'Empereur : poème sur la loyauté. - Düsseldorf : Arnz, 1854. édition numérique de la bibliothèque universitaire de Düsseldorf
Panorama biblio-statistique de la Littérature de l’Empire d'Autriche en trois parties, Vienne (1853–1856)
(de) Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, vol. 59, Vienne, L. C. Zamarski, (lire en ligne), « Wurzbach-Tannenberg, Constantin Ritter von », p. 18-23
(de) Elisabeth Lebensaft et Hubert Reitterer, « Wurzbach-Aspekte », Wiener Geschichtsblätter, 1re série, no 47, (lire en ligne [PDF; 276 kB]). (Recueil d'articles comprenant une biographie détaillée de Wurzbachs et des jugements sur son œuvre)
(de) Attila von Wurzbach: Constantin Wurzbach Ritter von Tannenberg – 100. Todestag. In: Ostdeutsche Gedenktage. 1993, S. 130–134
(de) Attila von Wurzbach: Constantin Wurzbach Ritter von Tannenberg. Zum 100. Todestag des österreichischen Schriftstellers und Lexikographen. In: Ostdeutsche Familienkunde. Band XIII, 41. Jahrgang, Heft 3, S. 230 ff, Neustadt a.d. Aisch 1993 (umfangreiche Genealogie)
(sl) N. Gšpan-Prašelj: Wurzbach Konstantin vitez Tannenberg, (W. K. Ritter T.), in « Dictionnaire biographique slovène » (Slovenski biografski leksikon), volume de compléments.