Le Conseil européen extraordinaire des et est consacré d'une part aux sujets critiques du moment touchant les relations extérieures de l'UE et d'autre part à l'amélioration du fonctionnement du marché unique.
Faisant suite à la réélection en Biélorussie d'Alexandre Loukachenko, dont l’UE ne reconnaît pas la légitimité, les dirigeants européens décident de sanctions contre une quarantaine de dirigeants biélorusses, identifiés comme responsables de la violente répression des manifestations ou de la falsification de l’élection présidentielle du 9 août[3].
Les relations entre la Turquie et l'UE sont au centre des discussions. Plusieurs dossiers sont source de tensions entre Ankara et tout ou partie des États membres de l'UE : les tensions liées au gaz en Méditerranée orientale entre Chypre, la Grèce et la Turquie, les interventions de la Turquie dans les conflits en Syrie et en Libye, les migrations vers l'Europe via la Turquie, et plus récemment la reprise du conflit au Haut-Karabakh où la Turquie intervient en soutien actif des Azerbaïdjanais. Notamment en raison des fortes réticences de l'Allemagne à l'égard de sanctions contre la Turquie, les Vingt-Sept privilégient le dialogue avec Recep Tayyip Erdoğan[4].
Le Conseil européen appelle à une cessation immédiate des hostilités dans le Haut-Karabagh et affirme qu'il « ne saurait y avoir de solution militaire au conflit ni d'ingérence extérieure », visant ainsi notamment la Turquie[2],[4].
Marché unique, politique industrielle et dimension numérique
Le Conseil européen souligne la nécessité de revenir dès que possible au fonctionnement normal du marché unique affecté par la pandémie de Covid-19 et leur conviction que « les deux piliers d'une telle reprise sont la transition écologique et la transformation numérique »[2].
Dans l'objectif de rendre l'industrie européenne plus durable et résiliente, le Conseil européen demande à la Commission de « recenser les dépendances stratégiques, en particulier dans les écosystèmes industriels les plus sensibles, comme dans le domaine de la santé, et à proposer des mesures pour réduire ces dépendances, y compris en diversifiant les chaînes de production et d'approvisionnement, en assurant la constitution de stocks stratégiques, ainsi qu'en stimulant la production et les investissements en Europe »[2].
Le Conseil européen demande à la Commission « d'accélérer la transition numérique en Europe ». Parmi les mesures concrètes identifiées, figurent[2] :
l'accélération du déploiement d'infrastructures de réseau informatique sûres et à très haute capacité, y compris la fibre et la 5G, dans l'ensemble de l'Union européenne;
le développement au niveau européen de la prochaine génération de technologies numériques, y compris les supercalculateurs et l'informatique quantique, la chaîne de blocs et l'intelligence artificielle axée sur le facteur humain;