Le comté de Namur trouve son origine dans le pagus Lommensis. Cette circonscription administrative franque tirait son nom d'un cours d'eau, peut-être la Lomme ou la Molignée (dont le nom actuel serait formé par métathèse)[1]. Ce pagus s'étendait de la Molignée à la frontière lotharingienne et touchait donc le Laonnois et le pagus Castricius. Il est possible que le Lommensis dépassait quelque peu la Meuse à l'est et s'étendait jusqu'à la Houille.
De bonne heure, ce pagus fut agrandi à des petits cantons voisins, à savoir le pagus Darnuensis (Darnau) et le pagus Sambrensis. C'est cet ensemble qui forma le comté de Lomme[2].
Sa veuve, au lendemain de la bataille de Hoegaarden (1013), où l'évêque de LiègeBaldéric II avait été battu et son allié le comte Hermann d'Ename fait prisonnier, s'entremit pour obtenir que l'empereur Henri II pardonnât au jeune comte Robert d'avoir assisté Lambert de Louvain dans cette campagne. Robert II ne vécut pas longtemps. Il eut pour successeur son frère Albert II, qui épousa Régelinde, fille du duc Gothelon et mourut vers 1064[13].
Le frère d'Albert III, Henri, était comte de Durbuy. Il est probable qu'il reçut ce territoire en apanage[16].
Albert III vécut jusqu'en 1102 et associa à son gouvernement dès 1099 son fils Godefroid, dont la première femme fut Sybille de Château-Porcien et la seconde (avant 1101) Ermesinde de Luxembourg, fille de Conrad et veuve d'Albert de Dasbourg-Moha[15].
Le mariage de Godefroid avec Sybille lui valut l'acquisition du comté de Porcien en France ; mais il le perdit à la rupture de cette union[15].
Étendue du comté
De tout l'ancien comitatus Lommensis, les comtes de Namur n'avaient conservé qu'un fragment : le château de Namur avec la zone qui s'avançait jusque vers Gembloux, et le pays compris entre Namur, Florennes, Hastière et la Meuse[17].
Leur puissance reposait surtout sur des acquisitions faites en dehors de l'ancien Lommensis. Ils possédaient Dinant, sauf les deux églises appartenant à évêché de Liège, la centène d'Anseremme, et plus loin au sud, dans la région ardennaise, Bourseigne (en 1070)[17].
Ses descendants se le transmettent jusqu'à Henri l'Aveugle, comte de Namur et de Luxembourg qui est contraint de le céder à son neveu Baudouin V de Hainaut.
Le , lors de la diète de Schwäbisch Hall, le comté fut érigé en marquisat de Namur par le roi Henri VI, afin de cimenter l'union de l'héritage de Henri l'Aveugle avec le Hainaut.
Lorsque Rodolphe de Habsbourg retira à Gui les fiefs de la Flandre impériale, il investit aussi directement Jean d'Avesnes du comté de Namur pour lequel Gui, s'il avait été fidèle à l'engagement de 1257, aurait dû prêter hommage à Jean ; il avait reconnu en effet la suzeraineté du Hainaut sur ce territoire[18].
Néanmoins, il finit par conserver Namur aussi bien que la Flandre impériale, et il le remit en apanage, en 1297, à son fils Jean, qui déjà en 1290 y exerçait le gouvernement. Les descendants de Jean de Dampierre perpétuèrent sa lignée dans le marquisat[19] jusqu'à Jean III qui le vendit à Philippe III le Bon, duc de Bourgogne en 1430, lequel le réunit alors aux Pays-Bas bourguignons.
Namur en 1400
Carte de Nicolas Le Clerc de la Principauté de Liège et Comté de Namur en 1747
Les armoiries antérieures à 1190 ne sont pas connues. Philippe Ier le Noble, fils de Baudouin V de Hainaut et de Marguerite de Flandre, comte de Namur en 1196, brisa les armoiries de Flandre pour porter : d'or au lion de sable, armé et lampassé de gueules et à la traverse de gueules brochant sur le tout.
Jean-Baptiste de Marne, Histoire du comté de Namur, à Liège : chez J.-F. Bassompierre ; à Bruxelles : chez J. Van den Berghen, 1754, in-4°, 650 p.
Histoire du Comté de Namur publiée en 1754 par le P. Jean-Baptiste de Marne, de la Compagnie de Jésus, nouvelle édition, augmentée de la vie de l'auteur, d'une liste chronologique des Comtes de Namur, et de quelques remarques historiques et critiques par J. N. Paquot, Bruxelles chez Jos, Ermens, 1781, 2 vol. in-8°.
Histoire générale ecclésiastique et civile de la ville et province de Namur, par M. Galliot,... [d'après le P. Jean-Baptiste de Marne.], Liège et Bruxelles : Lemaire, 1788-1791, 6 vol. in-8°.
Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. I, Bruxelles, H. Lamertin, (réimpr. 1981), 481 p. (lire en ligne)
Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. II, Bruxelles, H. Lamertin, (réimpr. 1981), 481 p. (lire en ligne)