À l'aube, le 25 octobre, à cinq cents miles au sud des Açores, les vigies de l'USS United States aperçoivent une voile à 12 miles (19 kilomètres). Alors que le navire se lève sur l'horizon, le capitaine Decatur reconnaît les lignes familières du HMS Macedonian, qui navigue en direction de sa station dans les Antilles[2].
Les deux navires se préparent immédiatement pour le combat et les manœuvres débutent à 09h00. Le capitaine John Surman Carden(en) ne veut pas prendre le risque de traverser le rayon de portée de tir de l'USS United States et choisit de naviguer sous le vent dans une direction parallèle au navire américain. Pour sa part, Stephen Decatur se prépare à engager le HMS Macedonian d'assez loin, où ses canons de 24 livres ont l'avantage sur les canons de 18 livres Britanniques[4].
La tournure de la bataille se développe selon le plan de Decatur. L'USS United States fait feu en premier à 09h20 en tirant une première bordée, mais qui n'atteint pas sa cible. Le HMS Macedonian répond immédiatement par un tir qui endommage un espar de l’USS United State. La seconde bordée de Decatur détruit le mât d'artimon supérieur de la Macédonienne donnant ainsi l'avantage de manœuvre à la frégate américaine. L'USS United States manœuvre afin de se retrouver sur le tribord arrière du HMS Macedonian et continue à cribler de tir la frégate méthodiquement[4],[5].
À midi, le HMS Macedonian est entièrement démâté et lorsque l’USS United States s’approche pour tirer une autre bordée, Carden lève ses couleurs afin de se rendre. Plus d'une centaine de boulets sont logés dans la coque du navire britannique et ce dernier compte plus d'une centaine de victimes, un tiers de son équipage, alors que l'USS United States ne compte que douze morts[6]. En raison de la plus grande portée de ses canons l'USS United States a tiré soixante-dix bordées contre une trentaine pour le HMS Macedonian, sortant relativement indemne de la bataille[7],[1].
Conséquences
Les deux navires stationnent l'un à côté de l'autre pendant plus de deux semaines, en attendant que les réparations du HMS Macedonian lui permettent de faire voile[8]. L'USS United States et sa prise arrivent à Newport, le 4 décembre, accueillis en héros. Le capitaine Decatur et son équipage reçoivent un éloge spécial du Congrès des États-Unis et du président James Madison. Le HMS Macedonian est par la suite intégré à la marine américaine et rebaptisé l'USS Macedonian. Il effectue une carrière longue et honorable sous le drapeau américain[4].
Après réparation, l’USS United States quitte New York le 24 mai 1813, accompagné de l'USS Macedonian et du sloop USS Hornet. Le 1er juin, les trois navires se retrouvent bloqués à New London, par une puissante escadre britannique. L’USS United States et l'USS Macedonian y resteront jusqu'à la fin de la guerre. L'USS Hornet réussit à se glisser à travers le blocus le 14 novembre 1814 et à reprendre la mer. Stephen Decatur est transféré avec ses officiers et son équipage sur la frégate USS President au printemps de 1814[4].
(en) Willis John Abbot, The Naval History of the United States, New York, Peter Fenelon Collier, (OCLC1667284, lire en ligne)
(en) Walter R. Borneman, 1812 : The war that forged a nation, New York, Harper Colins, , 349 p. (ISBN0-06-053112-6, lire en ligne)
(en) Donald L. Canney, Sailing warships of the US Navy, Annapolis, Chatham Publishing / Naval Institute Press, , 224 p. (ISBN1-55750-990-5, lire en ligne)
(en) James Fenimore Cooper, History of the navy of the United States of America, New York, Stringer & Townsend, , 508 p. (OCLC197401914, lire en ligne)
(en) Donald R. Hickey, The War of 1812 : A Forgotten Conflict, Bicentennial Edition, New York, University of Illinois Press, , 480 p. (ISBN978-0-252-07837-8, lire en ligne)
(en) Theodore Roosevelt, The Naval War of 1812, New York, G.P. Putnam's sons, (1re éd. 1882), 541 p. (OCLC133902576, lire en ligne)