Le Collège Flanginien (grec moderne : Φλαγγίνειος Σχολή, italien : Collegio Flanginiano) était un établissement d'enseignement grec ayant fonctionné à Venise, en Italie, entre 1664-1665 et 1905[1],[2]. Le Collège Flanginien forma nombre d'enseignants ayant, par la suite, contribué aux Lumières néohelléniques du XVIIe et du XVIIIe siècle[3].
Contexte
La communauté grecque de Venise, datant depuis l’époque byzantine, était devenue la communauté d’étrangers la plus importante de la ville à la fin du XVIe siècle, comptant entre 4 000 et 5 000 personnes, vivant principalement dans le quartier de Castello (sestiere)[4]. Par ailleurs, il s’agissait d'une des communautés grecques le plus puissantes économiquement de cette époque en dehors de l'Empire ottoman[5].
Histoire
En 1626, un riche marchand grec vivant à Venise, Thomás Flangínis, a offert à la communauté une importante somme d'argent pour la fondation d'une nouvelle école[6]. Le projet de construction de l'école a été confié au célèbre architecte vénitien Baldassare Longhena[7]. Finalement, le Collège Flanginien, du nom de son mécène, commença à fonctionner en 1664, tandis que ses élèves venaient de diverses régions peuplées de Grecs[7].
L'école est peut-être mieux connue pour une anthologie de prose et de poésie intitulée Fleurs de Piété (grec moderne : Άνθη Ευλαβείας, 1708), composée par les élèves de l'école, constituée d'épigrammes, à la fois en grec ancien et en latin, d'odes saphiques, de sonnets italiens et, plus important encore, de compositions en prose et en vers en grec moderne (démotique). Elle offre, ainsi, le premier exemple survivant de poésie grecque démotique après la fin de la Renaissance crétoise[3]. D'autres œuvres composées par le personnel du Collège Flanginien
étaient: « L'hommage de la Grèce au Sénat vénitien », ainsi qu'une encyclopédie littéraire de Ioánnis Patoúsas, composée en quatre volumes, ayant constitué une ressource précieuse pour les écoles grecques opérant au sein de l'Empire ottoman[7].
↑(en) Jonathan Irvine Israel, Enlightenment contested: philosophy, modernity, and the emancipation of man, 1670-1752, Oxford University Press, (ISBN978-0-19-927922-7, lire en ligne), p. 318
↑ a et b(en) Brian Dicks, Corfu, David and Charles, (lire en ligne), p. 76
↑(en) Greece: Books and Writers, Ministère de la Culture — Centre national du livre de Grèce, (ISBN960-7894-29-4, lire en ligne), p. 54
↑(en) Steven Runciman, The Great Church in captivity: a study of the Patriarchate of Constantinople from the eve of the Turkish conquest to the Greek War of Independence, Cambridge University Press, (ISBN978-0-521-31310-0, lire en ligne), p. 212
↑ abc et d(en) « The Flanghinis College », sur The Hellenic Institute of Byzantine and Post-Byzantine Studies in Venice (consulté le )
↑(en) Steven Runciman, Modern Greek studies yearbook, University of Minnesota, (lire en ligne), p. 329
↑(de) Max Demeter Peyfuss, Die Druckerei von Moschopolis, 1731-1769: Buchdruck und Heiligenverehrung im Erzbistum Achrida, Böhlau, (ISBN978-3-205-05293-7, lire en ligne), p. 81
↑(en) Balkan studies: biannual publication of the Institute for Balkan Studies, vol. 13-14, Balkan studies: biannual publication of the Institute for Balkan Studies, (lire en ligne), p. 274