Le nom Clos-Poulet est attesté sous les formes Poëlet au XIe siècle, Pavelet en 1032 ; Pohelet en 1040 ; Paelet en 1152 ; Poullet en 1330[1]. Jules Haize (1900)[2] note la forme latinisée Pagus Alethensis.
Malgré l'orthographe similaire, le nom Clos-Poulet n'est pas issu du terme poulet, animal ou anthroponyme, mais de l'altération de Pou Alet, « le pays d'Alet »[3],[1], Alet étant l'ancienne cité gallo-romaine située à l'emplacement du fort éponyme dans l'actuelle Saint-Servan.
On dénombre en Bretagne plusieurs noms de pagi (pluriel de pagus, c'est-à-dire : pays au sens ancien de « circonscription territoriale ») composés avec l'élément Pou- ou Po(r)-, dont le Porhoët (pagus Trocoet vers 854, Poutrocoet en 859, pagus trans sylvam en 868) et le Poher (Poucaer en 840, Poucher en 871, pagum Civitalis au VIIe-IXe, Pochaer vers 1330, Pochaer en 1536)[3].
Les mentions anciennes latinisées sous la forme Pagus correspondent bien à celles en Pou- et les comparaisons entre ces différents toponymes en Pou- > Pou-, Po(r)- incitent à voir dans pou un produit du latin pagus[3],[1] (ou plutôt du gallo-roman PAGU), le digramme ou traduisant la diphtongue notée aou en breton moderne (cf. daou « deux »), ainsi le Porhoët peut-il se dire eus paou-tre-koed en breton moderne. Le [g] intervocalique du latin pagus s'est régulièrement amuï en breton (tout comme en français). Poulet procède donc de Pou Alet, « le pays d'Alet »[3],[1].
Le Clos Poulet comptait à la Révolution 11 paroisses auxquelles s'ajoutaient deux enclaves de Dol : Saint-Coulomb et Saint-Ideuc.
On distingue deux types de paysages :
un bocage, avec des champs cultivés, des bourgs, villages, hameaux en granite sombre, couverts d'ardoise gris-bleu ou de chaume roux. On y voit aussi des malouinières.
Cette région fut le théâtre d'une contrebande inventive et structurée liée au tabac, et utilisant les sentiers terrestres, les marées de la Manche et l'estuaire de la Rance, avec ses criques et ses baies. En effet, le canton de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine jouissait d'un privilège d'état pour cultiver le tabac. Cette culture était placée sous la surveillance des rats de cave. Autrefois, à l'époque de la gabelle, le sel des salines de Saint-Suliac, était lui aussi extrêmement surveillé, par les douaniers sur place.
De même sous la Révolution, les chouans sont très actifs dans la région, ils profitent de l'estuaire de la Rance, avec ses baies et criques tranquilles, pour organiser des transports maritimes, le service du courrier des princes, débarquer ou embarquer nuitamment des hommes, du matériel et des armes, de navires en provenance de Jersey, Guernesey ou l'Angleterre.
Notes et références
Références
↑ abc et dLoïc Langouet et Guy Souillet, « Reginca et la baie de Saint-Malo dans l'Antiquité », ABPO, vol. 81, no 4, , p. 653-679 (lire en ligne) : p. 668
↑Jules Haize, Au pays d'Aleth : Étude sur Aleth et la Rance et histoire de Saint-Servan (Ille-et-Vilaine) jusqu'à la Révolution, Saint-Servan, J. Haize, , 286 p. (lire en ligne)
↑Bonaban : érigée en commune en 1790. La paroisse de Bonaban fut absorbée par la paroisse de La Gouesnière en 1803. Puis la commune de Bonaban a fusionné avec la commune de La Gouesnière en 1829.
Annexes
Bibliographie
Henri Magon de la Giclais, Vieux Manoirs et petites Seigneuries du Clos-Poulet, dans Annales de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Saint-Malo, 1925-1926, p. 139-168(lire en ligne)
Esnoul Le Sénéchal, Armorial du Clos-Poulet, dans Annales de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Saint-Malo1932, p. 81-124, 1933, p. 58-98
Capitaine Bertrand Devaux, Mémoire militaire sur la Place de Saint-Malo au début du Troisième Empire, dans Annales de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Saint-Malo, 1935, p. 92-115(lire en ligne)