Claude Silberzahn, ou Silberzahn-Mendousse, né le à Mulhouse[1] et mort le [2] à Simorre, est un haut fonctionnairefrançais, qui a été préfet et directeur général de la DGSE, et maire de la commune de Simorre (Gers) de 2001 à 2014.
Biographie
Études et premiers postes
Le père de Claude Silberzahn est originaire d'Alsace, sa mère née Mendousse est originaire du Gers. La famille habite à Simorre[3].
Claude Silberzahn choisit d'effectuer ses études à l'École nationale de la France d'outre-mer. À l'occasion de la cérémonie de rentrée de l'ENFOM, il rencontre Pierre Messmer, qui sera ministre de l'Intérieur quand il sera préfet[4].
Après la décolonisation, il travaille à la planification de l'économie tunisienne pendant deux ans puis rejoint l'administration préfectorale.
Carrière préfectorale et ministérielle
Claude Silberzahn commence sa carrière dans la préfectorale en tant que sous-préfet d'arrondissement, puis secrétaire général de préfecture en Martinique (1967-1971) et de la Seine-Maritime (1979-1982). Il est nommé conseiller technique dans les cabinets d'André Bord en 1971 et d'Albin Chalandon en 1972, puis devient le directeur de cabinet de Bernard Stasi, ministre des DOM-TOM, en 1973[4]. En 1982, il est nommé préfet de Guyane jusqu'à 1984. Il s'occupe notamment de l'envoi de Klaus Barbie en métropole à partir d'un aéroport guyanais[6],[7].
En 1985, il est nommé préfet de Haute-Normandie, poste qu'il conserve jusqu'à sa nomination en Franche-Comté en 1986. Il est un peu marginalisé sous la première cohabitation. Lorsqu'elle s'achève, un mois après sa réélection de 1988, le Président Mitterrand convoque Claude Silberzahn pour lui demander quelle activité l'intéresserait sous le second septennat. Il demande soit à rester en Franche-Comté, soit à travailler dans les médias, soit à travailler à la DGSE[4].
Alors que la tradition voulait, depuis Pierre Marion, que le directeur de la DGSE soit un militaire, le président François Mitterrand décide de nommer un civil afin de réduire l'influence des militaires sur les services secrets. Cette décision intervient alors que quarante-cinq généraux retraités avaient publié, quelques jours avant l'élection présidentielle de 1988, un article à charge contre le président[8] après l'affaire du Rainbow Warrior en 1985.
Le Premier ministre Michel Rocard appuie Claude Silberzahn durant son mandat dans le but de réinvestir le champ des affaires étrangères, dont le président Mitterrand et le ministre des Affaires étrangères Roland Dumas le privent. Les informations de la DGSE, transmises directement à Matignon, lui permettent de s'impliquer davantage dans le « pré carré » présidentiel[8].
Claude Silberzahn modernise drastiquement la DGSE, avec la nomination de civils parmi les postes d'encadrement jusqu'alors monopolisés par des militaires, et une plus grande collégialité dans la prise de décision. Sa réforme est notamment passée par la création d'une direction des opérations, dirigeant notamment le service Action, et d'une direction de la stratégie, à laquelle il nomme le futur directeur général de la DGSE Jean-Claude Cousseran. Il a également rénové les locaux et ordonné une extension dans le Fort de Noisy. Prenant conscience des enjeux de l'informatique, il obtient la nomination d'un ingénieur général des télécommunications, Jérôme Vendre, au poste de directeur technique[9].
Il quitte la DGSE en 1993[10] lors de la deuxième cohabitation à la demande du nouveau gouvernement, qui souhaitait le remplacer par un directeur qui lui était favorable politiquement[4].
Carrière après la DGSE
Après avoir quitté la DGSE, il est nommé conseiller-maître à la Cour des comptes[11].
En , Claude Silberzahn publie un entretien très critique envers la DCRI à laquelle il reproche une restructuration catastrophique et des résultats décevants[12].
Vie privée
Famille
Claude Silberzahn a des racines alsaciennes. Il est marié. Sa femme lui survit[3].
↑ a et bJacques Follorou, « La mort de Claude Silberzahn, ancien patron de la DGSE » [html], sur lemonde.fr, (consulté le ) : « […] il plonge dans la guerre d’Algérie pendant son service militaire comme officier. Une expérience qui lui permettra […] de savoir parler aux militaires, surtout à ceux qui n’ont jamais connu la guerre. ».