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Claude Lepape est un peintre, graveur et décorateur de théâtre français, né à Paris le 9 février 1913 (9e)[1], et mort à Villiers-le-Morhier (Eure-et-Loir) le 2 juin 1994[2].
Il est le fils du peintre Georges Lepape et rattaché à l'École de Paris[3].
Claude Lepape est d'abord élève à l'École nationale supérieure des beaux-arts à Paris. Selon Tristan Klingsor, cet admirateur de François Clouet et de Jean-Auguste-Dominique Ingres reçut également les conseils de Roger Bissière et de Paul Albert Laurens[4] avant d'entrer à l'Art Students League of New York en 1931-1932[5].
Entre 1945 et 1950, s'intéressant à la gravure, Claude Lepape produit des eaux-fortes et des pointes-sèches pour l'édition littéraire. Son travail lithographique s'étend à la publicité, et il conçoit et réalise des illustrations de magazines et des affiches pour les marques Dop (1949, 1951), Monsavon (1950), lingerie Scandale (1950), cosmétiques Cutex et Féret Frères (1950), Fromageries Bel (1950), Martini (1953).
Il travaille ensuite pour le théâtre, réalisant des décors et des costumes pour des pièces de Georges Feydeau, André Roussin et Eugène Labiche[4].
D'un style hyperréaliste, mais aussi d'une inspiration symboliste tardive, qualifié « d'une virtuosité rare »[6], « au dessin précis d'une acuité microscopique »[3], c'est à partir de 1954 que Claude Lepape peint des « portraits par l'objet » où le modèle n'est plus représenté par son visage mais, en une sorte de « nature morte psychologique »[5], par ses objets personnels les plus significativement identitaires (les lunettes et l'encrier de Marcel Achard, par exemple). Hétéroclites, de telles juxtapositions, dans leur improbabilité, savent souvent conférer aux tableaux de Claude Lepape des atmosphères étranges qui les rapprochent du surréalisme : « Ces assemblages d'objets minutieusement peints, confirme Jacques Busse, prennent souvent une connotation surréelle, dans la mesure où ils traduisent la compréhension intime que le peintre peut avoir des êtres et des objets »[5]. Citons les « portraits par l'objet » que fit ainsi Claude Lepape de Marie Le Blan (Madame Robert Thion de la Chaume), de Robert de Mari, d'Henri Ulver, d'André Roussin, de Georges Feydeau ou donc encore de Marcel Achard[4].
Marcel Achard peut alors évoquer : « Claude Lepape a inventé une nouvelle sorte de nature morte : la nature morte psychologique, la nature morte vivante, l'objet devenant esprit. Il a introduit en peinture la verve, la malice et l'espièglerie. Tout en prêtant à ses objets la grâce de Boilly, il y ajoute l'attrait des rébus. Il a la distinction d'un petit maître et l'inattendu d'une boutade d'Aurélien Scholl. Certains de ses portraits ont la saveur d'un épigramme et le réalisme poétique d'un plan de Marcel Carné »[7].
Il fut un hôte assidu du Var et de Sainte-Maxime dans la villa de son père, Georges Lepape, « Les Oursins », construite sur les rochers.
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