La taxonomie retient Citrus × limettioides Yu.Tanaka Journal Indian Botanical Soc. (1937), français Limettier doux de Palestine, espagnol lima dulce de India[7], الليمون الفلسطيني الحلو (allaymun alfilastiniu alhulw) en arabe, limun helou ou limun succari en Egypte. Le fruit séché au soleil est connu comme noumi basra en Iraq, as limoo amani (Omani limes) en Iran, loomi à Oman[8].
Les synonymies sont parfois fantaisistes citron (Citrus × limon)[9], cédrat (Citrus medica)[10].
Phylogénie
La généalogie est complexe. La génomique permet de regrouper les limettes douces dans un vaste clade avec une hérédité comparable et composé de C. limetta, du C. meyeri et des citrons C. limon.
Franck Curk et al. donnent (2016) une phylogénie sur base de marqueurs cytoplasmiques et nucléaires. C. limettioides sont classés dans le sous groupe CT6 (chlorotype 6) pamplemoussiers, groupe nucléaire principal G. à côté des 3 cultivars de limettes douces les auteurs placent le citron doux Butnal (Butnal sweet lemon et une variété de citron marocain à fruit sphérique, aréole peu marquée, sans acidité et très juteux[11]). Ces accessions avaient une structure nucléaire relative à trois espèces (C. reticulata, C. maxima et C. medica en hétérozygotie) similaire à celle observée chez les citrons jaunes. Avec près de 50 % de contribution de cédratier C. medica, et probablement d'un double hybride pamplemoussier x mandarinier (C. maxima × C. reticulata) × C. medica[12].
Franck Curk écrit dans sa thèse (2014): « Nous n’avons pas pu identifier le parent femelle car aucun des hybrides (C. maxima × C. reticulata) de notre étude en combinaison avec C. medica ne permet de générer le profil génétique de ces variétés »[13].
Nicolosi et al. (2000) avaient montré (ADN chloroplastique) que C. limettioides (et C. meyeri) ont une phylogénie maternelle C. maxima (en 2016 Franck Curk et al. notent la proximité du citron Meyer, ils écrivent qu'ils « ont probablement une origine similaire (C. maxima × C. reticulata) × C. medica »[14].
Cultivars
Les cultivars cités par les études génomiques appartiennent aux collections INRA-CIRAD de Corse :
En fonction de leur proximité génétique et de leur ascendance double hybride Sajjad Hussain et al. (2022) et malgré l'antériorité de F. Curk s'autorisent à écrire que le nom devrait être C. x limon (L) Burm.f. var. limettiodes ined. (Ollitrault et al. 2020b)[16].
Des limes douces ont été cultivées au Portugal (XIXe siècle) et de là introduites au Brésil[17]. Le spécimen de la collection de Riverside Givaudan à l'UCR provient du Brésil, le fruit n'est pas mamelonné[18].
Utilisation et culture
L'abondant jus du fruit moins sucré qu'une orange douce mais sans d'acidité est généralement qualifié d'insipide[19], il est consommé dilué comme boisson, le fruit est aussi consommé comme fruit de table.
H. Chapot (1953) écrit qu'on trouve souvent au Maroc, la limetteTrabelsi, homonyme de lime douce qui est la même que la lime douce de Palestine ou le Lemoun Helou du Liban et de Syrie, qu'on utilisait autrefois en Palestine comme porte-greffe[20]. En ethnomédecine iranienne, le jus du līmū-šīrīn est un liquide de refroidissement (ḵonakī)indiqué pour les fièvres infectieuses. On en fait des confitures (morabbā) et des pickles (toršī[21])[22].
L'huile essentielle du fruit a pour composants principaux le linalol (32%), le d-limonène (48,3 %), le myrcène, le citronellal et le β-citronellol[24], et de l'acétate de linalyle et tiglate d'isopropyle en quoi elle a une activité insecticide sur le moustique A. aegypti[25]. Une analyse détaillée a été publiée dans. Journal of Pharmaceutical Technology & Drug Research (2012)[26].
« Le Lemoun Helou du Maroc est le même Lemoun Helou rencontré dans le Proche-Orient (Turquie, Syrie, Liban, Palestine, Egypte) sous le même nom et qui est connu en anglais sous le nom de Palestine Sweet Lime »
Notes et références
↑Mansfeld's Encyclopedia of Agricultural and Horticultural Crops, page 1023
lire en ligne
↑(en) Olfa Saddoud Debbabi, Selma Ben Abdelaali, Rym Bouhlal et Sabrine Zneidi, « Genetic Characterization of Tunisian Lime Genotypes Using Pomological Traits », Journal of Horticultural Research, vol. 28, no 1, , p. 65–76 (DOI10.2478/johr-2020-0004, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Ramtin Vamenani, Heshmatollah Rahimian, Seyyed Mohammad Alavi et Ali Pakdin Parizi, « Genetic diversity of hop stunt viroid from symptomatic and asymptomatic citrus trees in Iran », Journal of Phytopathology, vol. 167, no 9, , p. 484–489 (ISSN0931-1785 et 1439-0434, DOI10.1111/jph.12821, lire en ligne, consulté le )
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↑Ghillie Internet Archive, The Middle Eastern kitchen : a book of essential ingredients with over 150 authentic recipes, London : Kyle Cathie, (ISBN978-1-85626-969-8, lire en ligne)
↑(en) O. P. Mishra, Ethno-Taxonomical Studies of some Ayurvedic Drugs, (lire en ligne)
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↑ a et bFranck CURK, Organisation du complexe d’espèce et décryptage des structures des génomes en mosaïque interspécifiques chez les agrumes cultivés, Montpellier, UNIVERSITE MONTPELLIER 2, , 378 p. (lire en ligne), p. 2.3.1.7. Les limettiers à fruits doux, C. limettioïdes selon Tanaka
↑(en) Sajjad Hussain, Muhammad Fasih Khalid, Muhammad Arif Ali et Niaz Ahmed, Citrus Production: Technological Advancements and Adaptation to Changing Climate, CRC Press, (ISBN978-1-000-80335-8, lire en ligne), p 15
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↑(en) Neeru Vasudev, Tanu Sharma, « Chemical Composition and Antimicrobial Activity of Essential Oil of
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