Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » ().
Au début des années 1930, plusieurs composantes du mouvement ouvrier (Parti communiste, CGT, Secours populaire, mais aussi des municipalités ouvrières) se lancent dans la production et la distribution de films, destinés à alerter et convaincre l'opinion. Cette production cinématographique militante prend véritablement son essor pendant le Front populaire, quand l'afflux d'adhésions amène à la fois des liquidités pour financer les films, et un vivier de professionnels du cinéma prêts à travailler bénévolement pour leur parti ou leur syndicat (à l'instar d'Henri Alekan[1], Jean-Paul Le Chanois[2], Jacques Becker, et de très nombreux techniciens du film). Plusieurs structures comme Ciné-Liberté et Les Films Populaires œuvrent ainsi de 1936 à 1939 pour produire et assurer la diffusion de ces films dans les ciné-clubs et circuits militants[3], notamment à La Bellevilloise. Le film le plus emblématique de cette première époque est sans doute La Vie est à nous, œuvre réalisée collectivement sous la direction de Jean Renoir pour appuyer la campagne électorale du PCF aux élections législatives de 1936[4],[5].
À partir des années 1980, la nature même des films produits par le PCF change : il ne s'agit plus de films conçus pour des projections, mais plutôt de reportages destinés à la télévision (comme les cases consacrées aux formations politiques, Tribune Libre et Expression directe). Aujourd'hui, le secteur Communication du PCF continue de tourner des vidéos, destinées à être diffusées sur Internet.
Le fonds est enrichi régulièrement par les dépôts de cinéastes amateurs[10]. Ciné-Archives fait partie du réseau Inédits, qui regroupe les cinémathèques européennes conservant des films amateurs[11].
Activité
Au sein d'Uni/Ci/té voit le jour un secteur Archives, animé par Claude Thiébaut. C'est lui qui entreprend d'inventorier les films produits par les différentes composantes du mouvement ouvrier depuis les années 1930, éparpillées dans divers entrepôts et laboratoires. Dans les années 1980, Claude Thiébaut fonde sa propre société, Zoobabel, pour poursuivre le travail de redécouverte de cette filmographie[12].
Depuis 1998, l'association Ciné-Archives a pris le relais de cette activité, et met à disposition du public, des chercheurs et des documentaristes son fonds d'archives audiovisuelles. Des partenariats sont noués avec le Centre National du Cinéma (direction du Patrimoine) pour la sauvegarde et la restauration des films nitrates, avec les Archives départementales de la Seine-Saint-Denis pour la conservation des supports argentiques, vidéos et numériques. Les films sont visibles sur le site Internet de l'association, mais aussi dans différents lieux partenaires comme les Archives Départementales de la Seine-Saint-Denis, la BNF ou le Forum des Images.
En 2015, Ciné-Archives édite avec la coopérative audiovisuelle Les Mutins de Pangée un livre-DVD autour du cinéma produit par le journal l'Humanité. : La Terre Fleurira, 50 ans de cinéma du journal l'Humanité[13].
En 2016, le coffret sur l'histoire du cinéma militant du Front populaire, comprenant 3 DVD, La Vie est à nous, Le Temps des cerises et autres films du Front populaire, reçoit le prix curiosité 2016 (catégorie DVD / Blu-Ray) par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma[14].
Céline Barthonnat, L’expérience Unicité ou l’émergence de la communication audiovisuelle du Parti communiste français (1968-1976), in Françoise Blum, Des radios de lutte à Internet. Militantismes médiatiques et numériques, Publications de la Sorbonne, 2012,(lire en ligne).
Jean-Pierre Bertin-Maghit, Une histoire mondiale des cinémas de propagande, Nouveau Monde Editions, 2008, (ISBN978-2-84736-260-2)
Bernard Eisenschitz, La Vie est à nous, film d'actualité, in La Vie est à nous, Le Temps des cerises et autres films du Front populaire, Ed. Ciné-Archives, 2016
Pauline Gallinari, Les communistes et le cinéma : France, de la Libération aux années 60, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 299 p. (ISBN978-2-7535-4103-0).
Jacques Girault, La Terre fleurira. Le Parti communiste et le cinéma au début des années 1950, Presses universitaires de la Sorbonne, 2002
Sébastien Layerle, Caméras en lutte en mai 68 : « par ailleurs le cinéma est une arme », Paris, Nouveau monde éd., coll. « Nouveau monde éd. », , 633 p. (ISBN978-2-84736-334-0).
Pascal Ory, La Belle Illusion : culture et politique sous le signe du Front populaire, 1935-1938, Paris, Plon, coll. « Civilisations et mentalités », , 1033 p. (ISBN2-259-02683-4).
Laurent Marie (trad. de l'anglais), Le Cinéma est à nous, le PCF et le cinéma français de la Libération à nos jours, Paris, L'Harmattan, coll. « Champs visuels », , 363 p. (ISBN2-7475-8908-0).
Tangui Perron, Cinéma du front populaire et guerre d'Espagne, Association Histoire et mémoire ouvrière en Seine-Saint-Denis, 1999
Tangui Perron, L'Écran rouge, syndicalisme et cinéma de Gabin à Belmondo, Editions de l'Atelier, 2018
Tangui Perron, Les Films fédéraux ou la trilogie cégétiste du Front populaire, Comité pour l'Histoire économique et financière de la France, 2002
Danielle Tartakowsky, Le cinéma militant des années trente, source pour l’histoire du Front populaire, 2000
↑Perron Tangui., Costa-Gavras, Constantin (1933-....). et Martinez, Philippe (1961-....)., L'écran rouge : syndicalisme et cinéma de Gabin à Belmondo, Ivry-sur-Seine, les Éditions de l'Atelier, 239 p. (ISBN978-2-7082-4561-7 et 2708245619, OCLC1041855542, lire en ligne)